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Les environnements personnels d'apprentissage : entre description et conceptualisation.
Editorial
Daniel PERAYA (Université de Genève), Bernadette CHARLIER (Département des Sciences de l’Education, Université de
Fribourg), France HENRI (Centre de recherche LICEF,
Télé-université du Québec), Monique GRANDBASTIEN (LORIA, Université de Lorraine, Nancy)
Les environnements virtuels d’apprentissage déployés dans
l’enseignement supérieur ont connu une importante évolution,
depuis les premiers serveurs éducatifs Web (1994) jusqu’aux campus
virtuels et aux plateformes dès le début des années 2000.
Aujourd’hui, l’apparition du Web 2.0 − le Web social et
collaboratif − a modifié les usages, introduisant de
nombreuses applications orientées utilisateurs : ces «services»
de communication, de collaboration, de réseautage, de partage et
d’échange sont personnalisables, modulaires, conviviaux, gratuits,
flexibles et facilement accessibles grâce au déploiement des
infrastructures de réseaux. Ils s’appuient de plus sur les
technologies nomades (téléphone intelligent, tablette,
informatique en nuage). Parmi leurs
utilisateurs1, de nombreux
étudiants universitaires assemblent et aménagent ce type
d’environnement pour organiser leur travail, soit en complément de
l’environnement institutionnel, soit directement en lieu et place de
celui-ci (Greenhow et al., 2009), (Dede, 2009), (Bonfils et Peraya, 2010), (Peraya et Bonfils, 2012).
La première version de ce qui sera désigné plus tard par
l’expression personal learning environment (Olivier et Liber, 2001) est le Future Learning Environment réalisé par le Media Lab
d’Helsinki en 1998. Sous l’impulsion de chercheurs tels que (Wilson, 2005), (Attwell, 2007a) et (Attwell, 2007b),
ce nouveau concept qui désigne l’environnement conçu et
utilisé par les étudiants pour apprendre, dans et en dehors des
institutions, connaît un fort intérêt et de nombreux
développements. Il fait l’objet de nombreuses explorations par des
chercheurs en informatique, en sciences de l’éducation et de la
communication, en technologie de l’éducation et en sociologie des
usages. Ces derniers ne disposent cependant d’aucun cadre théorique
permettant de dépasser ce niveau descriptif auquel se cantonnent les
recherches actuelles, le plus souvent exploratoires, sur les EPA. Selon
l’appartenance disciplinaire des chercheurs leurs intérêts et
leurs ancrages institutionnels plusieurs approches se sont dessinées. La
première de celles-ci est centrée sur la dimension informatique
qui considère que les EPA sont des assemblages de services Web qui
devraient être développés et agencés notamment au
niveau institutionnel, proposant ainsi de nouveaux environnements virtuels
d’apprentissage pour remplacer les anciens devenus obsolètes. Une
deuxième approche est centrée sur la recherche de
l’intelligibilité. Elle considère que les EPA sont
déjà là, conçus et créés par les
étudiants souvent pour soutenir leurs apprentissages formels ou non
formels et tente d’appréhender ce nouveau phénomène
en construisant de nouveaux objets de recherche. Ainsi, cette approche
s’emploie à mieux décrire les EPA et à les
modéliser, d’une part, et d’autre part, à comprendre
l’activité supportée par les EPA et à cerner leur
impact pour les étudiants eux-mêmes et pour les institutions.
Ce numéro spécial prolonge, par un appel public à
contributions, les travaux du symposium intitulé Les environnements
personnels d’apprentissage. Entre description et modélisation :
quelles approches, quels modèles ? organisé dans le cadre du
REF 2013 (Réseau Éducation et Formation) à Genève
(9-11 septembre 2013). Les objectifs de ce numéro se déclinent en
deux volets :
- Partager les cadres de référence et la terminologie
afin de préciser et d’enrichir les différentes
conceptualisations des EPA réalisées par des chercheurs issus de
champs disciplinaires différents.
- Analyser et discuter la mise en application de ces cadres de
référence et terminologies sur des objets de recherche : la
conception et la construction émergente par l’étudiant de
son EPA ; le modèle de l’apprenant ; l’expérience
d’apprentissage ; les processus de gestion personnelle et de gestion
collective des connaissances supportés par les EPA y compris en contexte
professionnel ; les rapports entre les EPA et les environnements
institutionnels. Développer une vision compréhensive de cette
nouvelle thématique et de ses enjeux et y situer les différentes
contributions. Ce troisième objectif, plus prospectif, vise en
identifiant les lacunes des recherches actuelles à proposer des
perspectives pertinentes et complémentaires pour notre domaine
d’étude interdisciplinaire.
Le numéro rassemble des contributions de chercheurs
représentatifs de différentes approches des EPA. Ils nous
proposent leurs contributions empiriques à l’étude de ce
phénomène par des modélisations, des développements,
des observations et des études de cas. Cependant, pour mieux
délimiter les contours de la thématique des EPA, pour identifier
des niveaux d’étude, des entrées disciplinaires et des
objets de recherche possibles, il fallait un travail fondateur de revue critique
de la littérature. C’est à cette tâche que s’est
consacrée la première contributrice, France Henri. Son article
offre aux lecteurs un point d’entrée indispensable pour aborder les
recherches sur les EPA. En effet, en se basant sur les distinctions entre objet
concret, objet de recherche et objet scientifique clarifiées par (Davallon, 2004),
elle propose non seulement une étude caractérisant
l’évolution et la diversité des recherches sur les EPA, mais
aussi un point de vue critique indispensable tant aux chercheurs qu’aux
praticiens. Il s’agit, ni plus ni moins, d’asseoir les bases
permettant de construire l’EPA comme objet de recherche. Elle identifie
trois conceptions initiales des EPA: 1) une conception pédagogique
centrée sur l’apprenant et sur le potentiel des technologies du Web
2.0, conception qui s’inscrit en faux par rapport aux environnements
institutionnels offrant à l’apprenant peu de souplesse et de
libertés ; 2) une approche technique, considérant les EPA comme
des systèmes technologiques et des assemblages d’outils,
développée par des informaticiens qui souhaitaient eux aussi
donner à l’apprenant un plus grand contrôle et une plus
grande liberté dans l’utilisation de leur environnement de travail
; 3) une conception qui met en évidence la dimension psychosociale et la
nature fondamentalement subjective des EPA, qui constitue un cadre à
partir duquel l’individu développe son activité. Elle montre
que cette troisième conception est sans doute celle qui se rapproche le
plus d’un objet de recherche « construit » en se
référant aux notions d’environnement, d’environnement
d’apprentissage et d’apprentissage intentionnel. L’EPA est
ainsi problématisé en s’appuyant sur les principes
théoriques de l’autodirection et du contrôle. « Une
relation de pertinence est établie entre le design pédagogique, le
contrôle de l’apprenant et l’environnement
d’apprentissage incluant les technologies » (Henri, 2014),
(p2).
France Henri montre cependant qu’à ce stade de la
recherche, il serait illusoire de chercher à proposer une
définition universelle des EPA. Elle nous propose plutôt, en se
basant sur la littérature, des démarches particulièrement
stimulantes permettant de théoriser les EPA. Celles-ci (Buchem et al., 2011) et (Fielder et Valjataga, 2011) se fondent sur l’analyse de l’activité de manière
contrastée pour proposer une approche des EPA comme système
d’activités complexe en tension. L’auteur termine son
investigation en analysant deux recherches empiriques permettant de confronter
les discours tantôt réalistes tantôt idéalistes aux
données empiriques et ainsi de progresser vers la construction d’un
objet scientifique. En conclusion, F. Henri plaide pour une plus grande
collaboration entre chercheurs issus de domaines disciplinaires tels que
l’informatique, la psychologie, la communication, les sciences de
l’éducation pour travailler sur un objet de recherche hybride entre
innovation technologique et phénomène social et subjectif. Ce
numéro spécial de STICEF apporte quelques premières
réponses à cette demande.
Les différents articles de ce numéro développent des
conceptions des EPA qui relèvent des trois conceptions mentionnées
plus haut. Dans un certain nombre de ceux-ci, les EPA sont conceptualisés
comme des objets hybrides, à la fois techniques et pédagogiques,
encore fortement ancrés dans la description ou la production d'objets
empiriques, d’objets concrets. Que les recherches soient menées de
l’un ou l’autre de ces points de vue, les auteurs de ce
numéro prennent tous position contre les contraintes qu’imposent
à l’apprenant les environnements institutionnels et revendiquent
pour celui-ci plus de liberté dans le choix des outils et plus
d’autonomie dans la construction de son environnement de travail. La
contribution de Brigitte Denis et Noémie Joris s’inscrit dans la
perspective pédagogique et s’intéresse plus
particulièrement aux environnements personnalisables. Les travaux de
Denis Gillet et de Na Li se basent sur le même constat, celui de
l’inadéquation aux besoins des étudiants des plateformes
institutionnelles fermées, rigides et centralisées, mais leur
réponse − qui s’inscrit dans la deuxième
conception − vient de l’informatique et du développement
d’une plate-forme nouvelle. Enfin, la contribution de Monique Grandbastien
et Samuel Nowakowski aborde de la personnalisation des environnements
d’apprentissage sur la base d’une conception informatique de
celle-ci : il s’agit de tester des fonctionnalités
greffées sur le LMS Moodle susceptibles d’aider
l’étudiant à faire d’un environnement institutionnel,
un espace qui lui est propre.
Les autres contributions s’inscrivent dans la troisième
conception subjective identifiée par France Henri. Elles proposent des
approches de l’EPA comme un objet construit en référence
à un cadre théorique. Jean Heutte s’appuie sur trois
théories du self − autodétermination,
auto-efficacité, autotélisme – flow − pour
développer une conception d’un « environnement optimal
d’apprentissage de l’étudiant envisagé dans une
perspective sémiocognitive ». Cédric Fluckiger s’intéresse au processus de genèse instrumentale à
partir du concept de « système d’instruments »
développé par (Rabardel, 1995) et (Rabardel et Bourmaud, 2003).
Bernadette Charlier mobilise ce même cadre de référence pour
analyser comment des étudiants au moment de leurs passages à la
vie professionnelle gèrent leurs activités d’apprentissage
à travers une diversité de lieux et des moments
d’apprentissage possibles, dans les conditions qu’elle nomme un
« apprentissage au-delà des frontières ». C’est
à partir d’une conception des EPA comme des systèmes
d’instruments que Nicolas Roland et Laurent Talbot remettent en question
la définition purement technologique des EPA et cherchent à
expliquer les logiques de construction en fonction de facteurs personnels et
environnementaux tout en cherchant à identifier leurs
caractéristiques particulières. Pour Daniel Peraya et Philippe
Bonfils, un EPA est considéré comme un « dispositif de
formation et de communication médiatisées » et c’est
à partir de ce modèle qu’ils analysent les fonctions mises
en œuvre par des groupes d’étudiants dans la construction de
leur environnement de travail. Annie Jézézou, d’une part,
Stéphanie Mailles-Viard Metz, Émilie Vayre et Chrysta
Pélissier d’autre part, analysent les EPA à partir de
théories psychologiques de l’apprentissage. Jézegou propose
un cadre théorique d’analyse et d’interprétation des
EPA qui contribue ainsi à leur apporter une intelligibilité. Ce
cadre théorique est ancré dans la théorie sociale cognitive
de l’agentivité humaine. Enfin, Stéphanie Mailles-Viard Metz
et ses collègues font l’hypothèse qu’un EPA est
susceptible de développer chez les étudiants un profil
motivationnel autodéterminé, d’accroître leur
sentiment d’auto-efficacité et d’expérimenter de
nouvelles stratégies d’apprentissages.
Au-delà de la diversité des approches adoptées par les
auteurs, ce numéro spécial soulève plusieurs questions dont
trois nous apparaissent cruciales. Quel est l’intérêt de
l’EPA pour susciter de nouveaux objets de recherche ? Pour qui ces
recherches ont-elles un intérêt ? Avec quelles perspectives
sont-elles abordées? L’examen de ces questions permet de
suggérer quelques pistes pour des recherches ultérieures.
Tout d’abord, en quoi l’EPA interpelle-t-il en tant que
phénomène ? Comme nous l’avons vu plus haut, une
première difficulté est la polysémie de l’acronyme.
EPA renvoie en effet à plusieurs phénomènes non
seulement selon le champ disciplinaire du chercheur, mais aussi selon
l’ancrage institutionnel de ses travaux et les objectifs qu’il se
donne. Pour les informaticiens, il s’agit de transformer des
environnements classiques en environnements personnalisables et
interopérables. Pour des chercheurs intervenant au service du
développement de la pédagogie universitaire, il importe
d’identifier de nouvelles pratiques des étudiants situées
à la frontière entre environnements institutionnels et
environnements personnels. Pour les chercheurs en sciences humaines et sociales
(SHS), l’EPA désigne ces “nouvelles manières
d’apprendre instrumentées” dont on observe
l’émergence aujourd’hui.
Chacune de ces conceptualisations d’un phénomène en tant
qu’EPA nous paraît légitimée par la position initiale
qu’adopte chaque auteur par rapport aux institutions éducatives.
Cependant, ce positionnement demeure le plus souvent implicite, car les
chercheurs analysent encore trop peu leur posture face aux
phénomènes qui les intéressent et aux finalités de
leurs travaux. Ainsi, une première piste pour la suite des travaux
serait, pour tous les chercheurs s’intéressant aux EPA,
d’expliciter leur positionnement initial et leur degré
d’adhésion ou de distance par rapport aux pratiques
institutionnelles. Cette démarche de clarification permettrait
certainement un dialogue plus constructif entre les auteurs issus de champs
disciplinaires différents.
Une deuxième piste résiderait dans une meilleure identification
des niveaux d’analyse (par exemple l’apprentissage individuel, le
dispositif de formation, les pratiques institutionnelles, etc.) et une
explicitation plus fine de leurs interrelations. Par exemple, si on
s’intéresse aux apprentissages individuels, il est difficilement
envisageable de faire l’économie de l’analyse des dispositifs
de formation au sein desquels les données sont recueillies.
Enfin, une troisième piste consisterait pour chaque chercheur à
expliciter dans un premier temps son choix d’un ou plusieurs
« angles d’attaque disciplinaire » pour aborder son
objet de recherche tel qu’il l’a construit et, dans un
deuxième temps, de préciser comment il en est arrivé
à définir son objectif de recherche. Nous pensons que ce
questionnement du chercheur permettrait de surmonter certaines faiblesses que
rencontrent nombre des recherches aujourd’hui. Ou elles optent pour un
travail très descriptif sans toutefois construire un objet de recherche,
par exemple une étude de cas conduisant à la formulation de
questions permettant d’appréhender l’intérêt du
phénomène à étudier. Ou elles font le choix
d’un angle disciplinaire, par exemple la psychologie, à partir
duquel elles font des propositions de conceptualisation sans pour autant
s’engager dans une étude empirique.
Ce numéro spécial sur les EPA pose de nombreuses questions
auxquelles il ne prétend ni ne peut répondre exhaustivement.Quels
sont les objets de recherche traités et selon quelles disciplines ?
Quelles sont les méthodes de recherche valides et pour quels objets de
recherche le sont-elles effectivement ? Quelle collaboration peut-on envisager
entre informaticiens et développeurs d’une part, et apprenants
comme les enseignants d’autre part ? Quels impacts ces recherches
peuvent-elles avoir sur et pour les pratiques ? Cependant, nous pensons que
les contributions de ce numéro ouvrent des pistes et esquissent de
nouvelles perspectives. Celles-ci pourront dès lors contribuer au
développement de recherches originales dans le domaine des EPA tout en
suggérant des voies pour améliorer leur qualité
scientifique ainsi que leur impact sur l’apprentissage.
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internet (consulté le 25 août 2014).
1 Le masculin est utilisé au
sens générique sans discrimination dans le but
d’alléger la lecture du texte. |