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Volume 29, Numéro 1
Editorial
Élise LAVOUÉ (Rédactrice en Chef de STICEF)
J’ai le plaisir d’introduire ce volume 29 de la revue STICEF, qui
démontre une nouvelle fois son approche pluridisciplinaire pour traiter
les questions de recherche ayant trait à la conception, la
réalisation, la mise en œuvre, la validation,
l’évaluation, l’apprentissage et l’usage de dispositifs
informatiques destinés à faciliter les apprentissages.
Après une année 2021 à nouveau marquée par la crise
sanitaire, l’année 2022 est signe de retour à la
« normale », même si nous pouvons nous questionner sur
d’éventuelles modifications de pratiques autour de l’usage
des environnements numériques d’apprentissage sur le long terme. De
premières études émergent sur ce sujet, à
l’instar de celles menées par Pascale Catoire, Manuel Schneewele,
Sonia Tesson et Elodie Tricard (publiée dans le numéro varia) et
par Christine Michel et Laëtitia Pierrot (publiée dans le
numéro spécial EIAH) qui apportent un premier éclairage sur
cette question. La revue STICEF invite d’autres chercheurs à
interroger sous différents angles les conséquences de
l’intégration « en urgence » des outils
numériques dans les pratiques afin d’assurer la mise à
distance des enseignements et la « continuité
pédagogique », que ce soit sous forme d’articles de
recherche ou de rubriques proposant des retours d’expérience.
1. Composition du volume
Ce nouveau volume est composé de 2
numéros, le premier étant le numéro varia qui regroupe 3
articles de recherche acceptés « au fil de
l’eau », je les introduis ci-après. Nous rappelons que
chaque article est évalué selon un processus rigoureux,
encadré par un méta-relecteur qui sollicite au moins deux
évaluateurs. Le second numéro, coordonné par Nour El Mawas,
Marie Lefèvre et Christine Michel, est dédié aux articles
sélectionnés suite à la 10ème édition de la conférence EIAH (Environnements Informatiques pour
l’Apprentissage Humain) qui a eu lieu en ligne du 7 au 10 juin 2021,
organisée par la Haute École Pédagogique Fribourg (HEP|PH
FR). Sur les 11 articles soumis, 6 ont été retenus selon ce
même processus. Nous renvoyons à l’éditorial de ce
numéro spécial pour une présentation des articles
qu’il rassemble. Nous tenons à remercier très
sincèrement les éditeurs de ce numéro spécial, le
comité de rédaction, le comité de lecture, ainsi que tous
les relecteurs extérieurs pour la précieuse expertise qu’ils
ont apportée. Nous tenons également à remercier les auteurs
pour les améliorations successives de leurs articles à
l’aide des retours apportés par les relecteurs et les
éditeurs.
2. Volume 29, numéro 1 (varia)
L’article de Guillaume Bonvin et Éric
Sanchez aborde l’approche de ludicisation et son application dans la
classe, à travers une étude empirique conduite dans des
écoles secondaires en Suisse et au Brésil. Les auteurs
s’appuient sur la plateforme de jeu Classcraft dédiée
à la ludicisation de la gestion de classe, pour caractériser
l’influence du jeu sur le comportement des élèves et
comprendre la part des décisions de l’enseignant, de la culture
organisationnelle de l’institution et des élèves
eux-mêmes sur cette influence. A partir d’une méthodologie
mixte fondée sur l’analyse de traces d’interaction et des
entretiens semi-directifs, les auteurs montrent que l’introduction
d’un même jeu (Classcraft) peut se traduire, selon les
élèves, les enseignants et les institutions
considérées, par la mise en place de situations très
différentes dont les effets sur les élèves ne sont pas
moins différents.
Pascale Catoire, Manuel Schneewele, Sonia Tesson et Elodie Tricard apportent
un éclairage sur les changements dans les pratiques pédagogiques
de terrain lors du confinement, à partir d’une étude
exploratoire menée auprès de 1994 enseignants du supérieur
et des premier et second degrés et étudient comment le terme de
« continuité pédagogique » a été
mis en œuvre. Ils montrent que l’importance des usages des outils
numériques, imposés par la mise à distance des
enseignements, a été assez variable selon les outils et les
niveaux d’enseignement, les enseignants ayant finalement peu investi de
nouvelles pratiques pédagogiques.
Enfin, Iza Marfisi-Schottman et Isabelle Vinatier proposent l’outil de
formation en Réalité Virtuelle TGRIS (Teacher-Guided Realistic
Interview Simulator) destiné aux Conseillers Pédagogiques (CP).
À partir de la simulation d’un entretien avec un Agent
Conversationnel Animé (ACA), cet outil amène les CP à
prendre conscience de leurs propres états émotionnels,
lorsqu’ils sont confrontés aux réactions
déstabilisantes d’un enseignant réfractaire au conseil.
L’étude menée auprès de 32 CP, à partir des
données collectées pendant les entretiens avec l’ACA et
d’un debriefing post-expérience, montre qu’une simulation
avec TGRIS semble à même de faire naître des émotions,
de manière consciente, et de créer des situations
expérientielles provoquant des déstabilisations
émotionnelles, toutefois plus adaptées aux CP
expérimentés, qui avaient déjà vécu des
entretiens problématiques.
3. Du nouveau pour la revue
L’année 2022 a été
synonyme de changement pour la revue STICEF. Nous avons procédé
à un renouvellement du comité de lecture de la revue, dont les
membres sont invités prioritairement à relire une ou deux
soumissions d’article par an, sans exclure de faire appel à des
experts extérieurs sur des thématiques spécifiques. Les
membres actuels du comité de lecture de la revue ont été
invités à confirmer leur volonté de poursuivre leur
investissement et à renseigner leurs centres d’intérêt
afin de faciliter l’affectation la plus pertinente possible à la
relecture des soumissions. Certains ayant fait part de leur volonté de
« passer la main », ce fut l’occasion
d’accueillir de nouveaux membres, que nous tenons à
remercier d’avoir accepté cet engagement : Sandra Nogry,
Gaëtan Temperman, Stéphanie Fleck, Amel Yessad, Pierre Laforcade et
Nadine Mandran. Ce comité de lecture renouvelé apporte des
expertises complémentaires dans différents domaines, afin
d’assurer autant que possible l’évaluation des articles par
au moins un chercheur en informatique et un chercheur en sciences humaines et
sociales, tel que souhaité dans la politique pluridisciplinaire de la
revue.
Également, un groupe de travail constitué de membres du
comité de rédaction a élaboré une nouvelle feuille
de style ; une version MS Word et une version Latex sont désormais
proposées aux auteurs. Je les remercie pour ce travail
considérable, qui permet à la revue de s’adapter aux
pratiques rédactionnelles devenues courantes au sein de certaines
disciplines. Cette nouvelle feuille de style a été voulue plus
simple d’utilisation par les auteurs, et les références
bibliographiques mises en forme selon le style APA 7e édition à
partir d’un logiciel de gestion bibliographique comme Zotero ou Endnote.
Par ailleurs, le comité de rédaction a engagé des
réflexions pour rendre possibles et susciter les échanges entre
les relecteurs et les auteurs via la plate-forme de gestion des soumissions
afin, d’une part, que les auteurs puissent poser des questions aux
relecteurs sur des points particuliers de leur évaluation et,
d’autre part, que les relecteurs puissent si besoin demander des
éclaircissements aux auteurs sur leur soumission afin d’affiner
leur évaluation.
Tout cela a pu être réalisé grâce aux membres du
comité de rédaction pleinement investis dans leurs rôles et
sans lesquels la revue ne pourrait exister. Le comité de rédaction
de la revue a ainsi le souci de faire évoluer la revue afin de
l’adapter constamment aux nouvelles pratiques et aux demandes des
chercheurs. Nous invitons tout un chacun à nous faire part de suggestions
qui seront étudiées avec attention. La revue est au service de la
communauté EIAH à travers l’association ATIEF et ne peut
exister sans l’investissement de ses membres.
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