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Ce travail de thèse a pour objectif d’évaluer les facteurs intervenant dans l’acceptation d’un Espace Numérique de Travail (ONE) dans le contexte des écoles primaires en France. Dans ce cadre, nous avons mis en place un modèle d’acceptation triangulaire qui associe trois types de facteurs d’acceptation : facteurs pratiques (liés à la conception de l’outil), facteurs de perception (liés aux attitudes des utilisateurs) et facteurs situationnels liés aux caractéristiques du système d’activité scolaire.
Afin d’évaluer ces facteurs, nous avons implémenté trois opérations de recueil de données. Dans la première opération (Axe 1), nous avons évalué, à partir de statistiques d’usage (N=266), les différences en termes d’utilisation entre les écoles ayant participé à la conception de l’outil et les écoles non participantes. Dans la seconde opération (Axe 2), nous avons évalué les attitudes des enseignants et des parents à l’aide de questionnaires d’intention d’usage et d’entretiens semi-directifs. Enfin, la troisième opération (Axe 3) est constituée d’entretiens approfondis à l’aide de méthodes d’explicitation et des analyses ethnographiques de publications réalisées sur ONE par les enseignants, les élèves et les parents d’élèves.
Les résultats montrent que l’acceptation des ENT dans les écoles primaires est un processus lent, qui se construit sur plusieurs années. Nous constatons un rôle déterminant de la coopération entre les concepteurs et les enseignants dans l’acceptation future de ONE. Les enseignants et les parents sont globalement favorables à l’utilisation de ONE et ont des perceptions positives concernant sa facilité d’usage et le rôle de cet outil dans la communication entre les écoles et les familles et dans le suivi des élèves. Ils craignent cependant que l’outil allonge le temps passé devant les écrans par les élèves. Les facteurs situationnels montrent certaines difficultés pour intégrer ONE dans les pratiques enseignantes : problèmes de gestion de la classe, manque d’infrastructure, allongement du temps des séances et un accompagnement insuffisant sur le plan pédagogique. En revanche, les enseignants apprécient le rôle important de l’outil, d’une part, dans la formation des compétences numériques et la responsabilisation digitale des élèves et, d’autre part, dans la valorisation des connaissances des élèves et la construction d’une expérience d’apprentissage plus autonome.
Marc-Eric BOBILLIER CHAUMON (GREPS, Lyon 2) & Christine MICHEL (LIRIS, INSA de Lyon)
Université Lyon 2 , Amphithéâtre de la Maison internationale des Langues et de la Culture - 35 rue Raulin. 69007 Lyon, à 14h.
- Marc-Éric BOBILLIER-CHAUMON, Professeur de psychologie du travail et ergonomique, Université Lyon 2, Directeur
- Jean François CERISIER, Professeur de Sciences de l’Information et de la Communication, Université de Poitiers, Examinateur
- Christine MICHEL, Maître de conférences (HDR) en Informatique, INSA de Lyon, Co-directrice
- André TRICOT, Professeur de psychologie cognitive, Université de Toulouse, Rapporteur
- Cécile Van DE LEEMPUT, Professeur de Psychologie du travail et d’ergonomie, Université Libre de Bruxelles, Rapporteure
- Olivier VIGNEAU, Directeur Open Digital Education, Encadrant industriel
Dernière mise à jour : 18 juin, 2018 - 16:49