Inscrite dans les programmes scolaires français de l’école depuis 2015, l’initiation à la programmation informatique doit permettre aux élèves d’acquérir une pensée informatique pour savoir comment résoudre un problème plus ou moins complexe. Plus concrètement, elle vise l’acquisition de notions informatiques, technologiques et robotiques de base. Dans notre contexte, des scénarios pédagogiques conçus collectivement par des enseignant·es sont mis en œuvre dans les classes au moyen de technologies informatiques, comme les robots scolaires, les tablettes et les ordinateurs, et par un ensemble d’interactions verbales, conduites avec les élèves et entre les élèves. L’étude est compréhensive et son approche abductive. Pour déterminer les conditions de l’activité d’apprentissage des écolier·es, elle s’appuie sur les cadres théoriques de l’activité et de la perspective écologique qui trouvent leur conciliation dans certaines approches et méthodes de l’ergonomie francophone et des interactions humain-machine. L’analyse de la tâche mobilisée permet de repérer le cheminement des élèves dans leur environnement d’apprentissage sociotechnique pour y relever des facilitateurs ou des obstacles à leur activité. Les résultats sont issus de trois phases d’analyse. Premièrement, l’analyse des environnements d’apprentissage, s’appuyant sur une documentation, des observations audio-vidéo de l’activité enseignante et des entretiens, permet de préciser, suivant les motivations et mises en œuvre des enseignant·es dans leur classe lues au regard des prescriptions institutionnelles, les objectifs et moyens de l’enseignement de l’informatique au début de l’école élémentaire. Il s’agit de faire entrer les écolier·es dans les apprentissages, par la prise en main d’une technologie numérique et l’initiation à la démarche de recherche. Deuxièmement, l’analyse de l’activité des élèves dans ces environnements sociotechniques, appuyée sur des enregistrements audio-vidéo focalisés sur leurs actions et échanges, met notamment en évidence les possibilités d’agir offertes par l’environnement et mobilisées par les écolier·es : le partage des tâches est une affordance saillante de leur activité. Finalement, la mise en regard de l’activité des élèves et des environnements d’apprentissage permet de relever les conditions de l’activité d’apprentissage. En particulier, les fonctions des robots scolaires, comme la scénarisation des séances par les enseignant·es, facilitent la collaboration entre les élèves, malgré leur jeune âge. Ces résultats nous permettent d’affirmer la pertinence de l’analyse de l’activité à partir de la tâche et du point de vue des affordances pour identifier les déterminants de l’activité d’apprentissage de l’informatique à l’école primaire.