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Carte conceptuelle et intégration des TIC chez les
futurs enseignants : les concepts récurrent
Martine PETERS (Université du Québec en Outaouais/UQO), Judith
OUELLET ST-DENIS (UQO), Jacques CHEVRIER (UQO), Raymond LEBLANC
(Université d’Ottawa)
|
RÉSUMÉ : Afin
de développer la réflexion chez de futurs enseignants, ceux-ci,
dans le cadre d’un cours de formation initiale, ont construit deux cartes
conceptuelles sur l’intégration des TIC dans un intervalle de deux
mois. Les concepts récurrents, au cœur des cartes ainsi qu’en
périphérie, ont été analysés. Les
résultats montrent que les futurs enseignants sont
préoccupés par les compétences et les rôles de
l’enseignant et des élèves dans l’enseignement et
l’apprentissage lors de l’intégration des TIC. Ils
perçoivent les outils TIC comme motivants pour les élèves
et utiles pour leur développement professionnel. Cette recherche
contribue à préciser la perception des futurs enseignants de
l’intégration des TIC.
MOTS CLÉS : Formation
Professionnelle Initiale, Cartes Conceptuelles, Technopédagogie,
Intégration des TIC en Classe, TIC, Réflexion |
Reservice teachers vision of ICT integration as seen in concepts maps |
|
ABSTRACT : In
order to develop reflection among future teachers, they, as part of an initial
training course, built two concept maps on the integration of ICT in a two-month
interval. The recurring concepts in the heart of the maps and on their
outskirts, were analyzed. The results show that future teachers are concerned
about the competencies and roles of teachers and students in teaching and
learning using ICT. They perceive technology as a motivational tool for students
as well as a tool for their professional development. This research contributes
to clarify the perception of future teachers of ICT integration.
KEYWORDS : Initial
Vocational Education, Concept Maps, Technopedagogy, Technology Integration in
the Classroom, Technology, Reflection |
1. Introduction et problématique
Pour le Ministère de
l’Éducation du Québec (2001), les futurs enseignants
québécois doivent développer douze compétences
durant leur formation initiale. L’une de ces compétences, la
compétence 8, concerne spécifiquement la technopédagogie,
c’est-à-dire l’utilisation des technologies de
l’information et de la communication (TIC) pour soutenir
l’enseignement. Afin de devenir un enseignant capable d’utiliser les
TIC dans sa classe, l’étudiant à la formation des maitres
devra réfléchir, non seulement sur ses compétences
technopédagogiques (Peraya et al., 2008),
mais également sur ce qu’est la technopédagogie et comment
il intégrera les TIC dans sa pédagogie, que ce soit, par exemple,
en ayant recours à l’ordinateur, au web, ou encore au tableau blanc
interactif, dans sa future classe. Dans cette perspective, la carte conceptuelle
apparait un outil prometteur, selon des recherches précédentes (Peters et al., 2005),
pour favoriser la réflexion des étudiants inscrits à un
cours universitaire de formation technopédagogique. Le but de cette
étude est de décrire certaines caractéristiques des cartes
conceptuelles élaborées sur une durée de huit semaines par
un groupe de 35 étudiants à la formation des maitres comme outil
de réflexion sur l’intégration de la technopédagogie
en classe au primaire.
1.1. Développement de la réflexion à la formation
initiale et intégration des TIC
Selon Ward et McCotter (2004) et Liou (2001), la réflexion, partie
intégrante de l’apprentissage, apparait fondamentale au
développement professionnel des futurs enseignants. Cette
réflexion, se fondant sur l’analyse des dimensions pratique,
éthique et critique de l’enseignement, suscite une meilleure
compréhension des rôles et des tâches d’un enseignant (Orland-Barak et Yinon, 2007).
Jay et Johnson (2002) ajoutent que la pratique réflexive est un processus
au cours duquel le futur enseignant pose des hypothèses et les construire
sa compréhension de la situation vécue. La réflexion peut
être rétrospective, en ce sens qu’elle peut examiner ce qui
s’est produit antérieurement, ou anticipatoire (Cunliffe, 2004),
comme c’est le cas ici, quand les étudiants projettent ce
qu’ils envisagent comme processus d’enseignement. Selon Davis et
Wagget (2006), la réflexion permet au futur enseignant de tracer des
liens entre la théorie et la pratique et ainsi d’améliorer
son enseignement (Liou, 2001), ce
qui peut l’amener à agir de manière intentionnelle (Akbari, 2007).
Les futurs enseignants doivent apprendre à questionner leurs propres
croyances au sujet de l’enseignement et prendre la responsabilité
de leurs actions (Akbari, 2007 ; Sowa, 2009).
Devenir un futur enseignant réflexif incite donc à
développer des compétences qui dépassent une
réflexion purement technique et ainsi à transposer les
théories de l’éducation dans sa propre pratique (Orland-Barak et Yinon, 2007).vérifie
afin de
Favoriser la réflexion chez les futurs enseignants devient donc
fondamental afin de développer chez ceux-ci cette habileté et
d’en faire des enseignants compétents (Portelance, 2008).
C’est ainsi que les programmes de formation initiale ont vu la
réflexion apparaitre dans leur curriculum (Ministère de l’Éducation du Québec, 2001 ; Vacher, 2011 ; Ward et McCotter, 2004),
requérant maintenant que les futurs enseignants développent des
compétences réflexives.
L’intégration des TIC en classe n’échappe pas
à cet impératif. Au cours de sa formation, le futur maitre doit
aussi avoir l’occasion de réfléchir sur la notion de
technopédagogie proprement dite ainsi que sur l’intégration
des TIC dans la classe. Mais il existe peu, à notre connaissance, de
recherches sur la réflexion anticipatoire des futurs enseignants relative
à la technopédagogie. Toutefois, on sait que les futurs
enseignants ont besoin d’encadrement pour développer cette
compétence technopédagogique (Villeneuve et al., 2013).
Trouver des moyens pour les aider dans cette entreprise demeure un objectif
impérieux. Certains moyens, tels le journal de bord (Deum, 2004 ; Ménard, 1997),
le portfolio (Bucheton, 2003 ; Peters et al., 2005) ont déjà été utilisés comme outil pour
favoriser la réflexion avec divers degrés de succès. Dans
ce contexte, l’hypothèse de la carte conceptuelle, comme outil pour
soutenir la réflexion des futurs enseignants sur la
technopédagogie, est apparue une piste prometteuse.
1.2. Carte conceptuelle
Plusieurs auteurs (Akinsanya et Williams, 2004 ; Chularut et DeBacker, 2004 ; Novak, 2002) définissent la carte conceptuelle comme un moyen de résumer de
manière schématique les connaissances d’un apprenant sur un
concept. C’est un outil de structuration des connaissances et
d’établissement de liens entre les concepts (Casseau, 2004).
Ainsi, la carte conceptuelle permet de représenter la structure et la
signification des connaissances d’un apprenant sur un sujet (Nicoll et al., 2001).
Puisque les nouvelles connaissances sont intégrées dans un concept
plus inclusif, les cartes conceptuelles sont habituellement hiérarchiques (Chularut et DeBacker, 2004 ; Novak, 2002),
c’est-à-dire allant du général vers le particulier.
Par contre, même si l’organisation des concepts sous forme
hiérarchique constitue la façon habituelle de construire des
cartes conceptuelles, les professeurs peuvent permettre aux étudiants de
construire leurs cartes autrement (Akinsanya et Williams, 2004).
D’autres formes de structures peuvent ainsi être
expérimentées (Basque et Pudelko, 2004),
par exemple en organisant les concepts autour d’un concept de
départ qui est placé au centre de la carte.
Deux éléments constituent habituellement une carte
conceptuelle : 1- les concepts, écrits dans des formes
géométriques appelées bulles ou nœuds, sont des mots
clés ; 2- les liens entre les concepts sont représentés
à l’aide de flèches dont la direction indique le sens de la
relation entre deux concepts (Basque et Pudelko, 2004).
Les liens sont fréquemment identifiés, précisant ainsi la
signification du lien entre deux concepts (Yin et al., 2005).
Une triade nœud-lien-nœud est appelée une proposition et peut
se lire à la manière d’une phrase. Il s’agit en fait
d’une unité de sens (Basque et Pudelko, 2004).
1.3. La carte conceptuelle comme outil d’apprentissage
La carte conceptuelle est un outil de plus en plus utilisé en contexte
scolaire. Ainsi, cet outil simple, accessible et flexible (Ritchhart et al., 2009) est maintenant utilisé du niveau primaire au niveau universitaire, et ce,
de multiples manières et pour diverses raisons. Plusieurs recherches (Basque et Pudelko, 2004 ; Dansereau, 2005 ; Kinchin et al., 2000 ; Novak, 2002) montrent que l’utilisation de la carte conceptuelle par les apprenants
ajoute de la profondeur à l’apprentissage. Par exemple, Akinsanya
et Williams (2004) ont utilisé la carte conceptuelle pour favoriser
l’apprentissage en profondeur. Selon eux, les cartes conceptuelles
permettent de voir la compréhension d’un concept central
grâce à la façon de présenter les concepts dans un
réseau de relations plutôt que de façon isolée. La
carte fournit ainsi un résumé schématique de
l’apprentissage qui a eu lieu (Akinsanya et Williams, 2004).
L’apprenant est donc plus à même de prendre conscience des
liens existants entre les concepts et ainsi de réaliser un apprentissage
en profondeur.
1.4. La carte conceptuelle à la formation initiale et
l’intégration des TIC
Plusieurs chercheurs se sont penchés sur l’utilisation de la
carte conceptuelle comme outil d’apprentissage et celle-ci est
employée plus fréquemment comme outil de réflexion (Audet, 2003), en
particulier à la formation de maitres (Chemangui et Noël,
2009 ; Özgün-Koca et İlhan Şen, 2006). Ainsi, la carte
conceptuelle est de plus en plus utilisée pour développer les
capacités réflexives des futurs enseignants. Chichekian et Shore
(2013) ont utilisé la carte conceptuelle auprès de futurs
enseignants afin de capter leurs perceptions de l’apprentissage et de
l’enseignement des mathématiques. Zanting et al. (2003) ont
également utilisé cet outil pour amener de futurs enseignants
à réfléchir à leurs croyances et leur style
d’enseignement. Les conclusions de leur étude démontrent que
la construction de cartes conceptuelles facilite l’élaboration de
prises de positions personnelles sur divers modèles d’enseignement.
Peters et al. (2005), dans leur étude auprès de futurs
enseignants de français langue seconde, ont employé la carte
conceptuelle pour travailler la compétence réflexive. Les
résultats montrent que l’élaboration d’une carte
conceptuelle incite les étudiants à réfléchir sur
leur perception d’eux-mêmes en tant qu’enseignant et les
aide à organiser leur pensée. Peters et al. (2005) ajoutent que la
création d’une carte conceptuelle permet aux futurs enseignants de
s’arrêter pour réfléchir à leur pratique,
à leurs forces et à leurs défis, contribuant ainsi à
leur formation professionnelle et personnelle. Dans la présente
recherche, l’objectif est d’étudier la transformation des
cartes conceptuelles des futurs enseignants en tant que manifestation de
l’évolution de leur réflexion sur l’intégration
des TIC au primaire et sur leur rôle dans celle-ci.
2. Méthodologie
L’étude s’est
déroulée durant une session universitaire de janvier à
la mi-avril dans un cours de technopédagogie s’adressant
principalement à des étudiants en éducation au
préscolaire et en enseignement au primaire.
2.1. Participants
Ont participé à cette étude 35 futurs enseignants,
majoritairement (91%) dans leur quatrième et dernière année
de baccalauréat en éducation au préscolaire et en
enseignement au primaire. De ces 35 participants, 34 sont des femmes,
âgées respectivement de 22-23 ans (69%), de 24-26 ans (20%) et de
plus de 26 ans (9%) et un seul est un homme (2%), âgé entre 24 et
26 ans. Tous les participants avaient accès à un ordinateur et
à Internet à la maison. La moitié d’entre eux ont
signalé avoir déjà suivi un cours d’informatique et
une grande majorité (81%) a rapporté utiliser un ordinateur tous
les jours. Les autres 19% indiquent l’utiliser quatre à cinq fois
par semaine. Pour ce qui est de l’utilisation des cartes conceptuelles,
94% des participants ont mentionné connaitre les cartes, tous en ont
déjà construit, mais seulement 41% d’entre eux ont
déjà créé une carte à l’ordinateur.
2.2. Formation à la technopédagogie et à
l’élaboration de cartes conceptuelles
Dans le cadre du cours, les étudiants ont reçu des notions de
technopédagogie ainsi qu’une formation sur les cartes conceptuelles
comme outil de réflexion sur l’intégration des TIC.
La formation en technopédagogie a duré 15 semaines. Le contenu
du cours portait sur l’évolution des théories de
l’apprentissage liées aux TIC et les changements que cette
évolution a apportés sur les compétences et les rôles
de l’enseignant et de l’élève au primaire.
L’évaluation, la communication, la multidisciplinarité et
l’interactivité étaient des thèmes
présentés en lien avec les TIC. Deux autres sujets abordés
traitaient de la question des TIC pour la profession enseignante, soit la
formation continue et le peu de ressources dans le milieu.
Dans le cadre de ce cours, les étudiants ont reçu une formation
à l’élaboration de cartes conceptuelles. La formation a
duré quatre heures, réparties sur six semaines. La
définition de carte conceptuelle, les notions de concept, de bulle et de
lien, l’étiquetage des liens ainsi que les critères
d’évaluation d’une carte constituaient les rudiments de la
formation. Le logiciel utilisé pour construire les cartes était
MOTplus.
2.3. Instruments et déroulement de la collecte de données
Au début du mois de janvier, les participants ont créé
une carte conceptuelle initiale. La consigne pour la création de celle-ci
demandait aux participants d’élaborer une carte sur
l’intégration des TIC au primaire. Les étudiants
étaient libres de choisir leur concept de départ. Cette
première carte a été remise à la deuxième
semaine de cours. Les étudiants ont continué de la modifier au fur
et à mesure que duraient les formations sur les cartes et sur la
technopédagogie. Les participants ont remis leur carte conceptuelle
finale à la fin de février. En mars et avril, les étudiants
ont également créé deux cartes procédurales pour
lesquelles les résultats seront présentés dans un article
ultérieur. Après chaque remise d’une carte, les
étudiants recevaient de la rétroaction sur celle-ci dans le but de
l’améliorer.
Figure 1 • Ligne de temps indiquant les
moments de formation et de remise des cartes
D’autres instruments ont été utilisés pour la
collecte de données en plus des cartes conceptuelles. En effet, les
étudiants ont d’abord rempli un questionnaire démographique
au début du cours. À la fin d’avril, ils ont répondu
à un questionnaire portant sur leurs connaissances des cartes
conceptuelles et procédurales. Les résultats à ce dernier
questionnaire ne sont pas présentés ici.
Tout au long de la session, les étudiants ont complété
un journal de bord contenant principalement des réflexions sur
l’intégration des TIC au primaire et sur la création des
cartes conceptuelles et procédurales. Le journal de bord devait contenir
16 entrées environ d’une page chacune, soit deux réflexions
portant sur la création de cartes de connaissances, une
autoévaluation de la carte conceptuelle, une évaluation de la
carte conceptuelle d’un pair, deux réflexions libres sur
l’intégration des TIC au primaire ainsi que 10 réflexions
portant sur les lectures obligatoires faites dans le cadre du cours (qui
n’ont pas fait l’objet d’analyses pour le présent
article). Le journal de bord a été remis à cinq moments
durant la session.
2.4. Analyse des données
2.4.1. Analyse des cartes conceptuelles
L’analyse des cartes conceptuelles a été effectuée
quantitativement et qualitativement. L’analyse quantitative se
résume en deux opérations : le calcul du nombre de nœuds
et le calcul du nombre d’occurrences d’un concept.
Le calcul du nombre de nœuds consistait à compter le nombre de
bulles dans une carte conceptuelle. Ce dénombrement, sans
ambigüité, a fourni un indicateur de la quantité de
connaissances de l’étudiant et potentiellement de la richesse de sa
réflexion sur le thème de la carte conceptuelle.
Le calcul du nombre d’occurrences d’un concept dans une carte
conceptuelle a été réalisé en dénombrant les
concepts différents dans les cartes conceptuelles. La fréquence
d’utilisation d’un concept a permis de connaitre l’importance
respective des concepts associés l’intégration des TIC au
primaire.
Deux situations peuvent se produire, a) un terme identique ou très
semblable peut signifier deux concepts différents ou b) deux termes
différents peuvent signifier un même concept. Dans la
première situation, lorsque certains termes (ou expressions) sont
utilisés, l’analyse du contexte entourant chaque terme (ou
expression) permet de conclure que les termes (ou expressions) ont un sens
différent selon les liens ou les concepts y étant associés
et que, de fait, il s’agit de concepts différents. Par exemple, le
même terme Rôle, utilisé dans deux cartes différentes
ou dans la même carte, peut signifier deux concepts
différents : un se référant au rôle de
l’enseignant, le second au rôle de l’apprenant. Dans ce cas,
le concept Rôle a été comptabilisé sous deux concepts
différents.
Dans la seconde situation, lorsque plusieurs termes (ou expressions)
différents sont utilisés pour signifier un même concept, le
terme le plus évocateur ou, à défaut, le terme le plus
fréquent, est sélectionné pour nommer le concept. Par
exemple, dans certaines cartes conceptuelles, les étudiants ont
écrit le terme Communication, tandis que d’autres ont eu recours au
terme Communiquer. Ainsi, ces concepts sont comptabilisés deux fois sous
la catégorie Communication, expression à la fois la plus
évocatrice et la plus fréquente. Cette catégorisation fait
en sorte que quelques concepts étaient répétés au
sein d’une même carte. Ainsi, dans la présentation des
résultats, les tableaux indiquent le nombre total d’occurrences des
concepts, répétitions comprises, et le nombre d’occurrences
des concepts sans les répétitions. Ceci offre une meilleure
idée du nombre d’étudiants qui ont choisi d’utiliser
chaque concept dans leur carte.
Plusieurs concepts ont été utilisés par les futurs
enseignants dans leurs cartes conceptuelles initiales et finales, mais seuls
sont présentés les concepts qui reviennent au moins à dix
reprises, c’est-à-dire dans au moins 10 cartes conceptuelles. Cette
décision arbitraire s’explique par le grand nombre de concepts qui
se sont retrouvés dans très peu de cartes, indiquant le peu
d’importance donnée à ces concepts par les futurs
enseignants. Ainsi, seuls les concepts présents dans près du tiers
des cartes ont été retenus.
Pour approfondir l’analyse quantitative, une analyse qualitative a
été faite pour déterminer l’importance relative des
divers concepts utilisés par les étudiants pour construire leur
carte conceptuelle sur l’intégration des TIC en classe, trois types
de concepts sont identifiés : le concept de départ, les
concepts centraux et les concepts périphériques (voir Figure 2).
Ces concepts ont également été comptabilisés.
Figure 2 • Concepts de départ,
concepts centraux et concepts en périphérie
L’identification du concept de départ consiste à
préciser, pour chaque carte conceptuelle, le concept choisi par
l’étudiant comme point d’ancrage aux autres concepts de sa
carte. Ce concept de départ, pour les deux cartes initiale et finale,
n’est pas nécessairement le concept le plus fréquent.
L’identification des concepts centraux consiste à
spécifier les concepts directement liés au concept de
départ. Ces concepts centraux se retrouvent au cœur des cartes
conceptuelles. D’après plusieurs auteurs (Brodin, 2007; Novak et Cañas, 2006),
ces concepts centraux sont les plus inclusifs et servent de points
d’ancrage pour d’autres concepts plus spécifiques à
l’extérieur du noyau. Ces points centraux revêtent, selon
nous, une plus grande importance que les concepts périphériques
aux yeux des concepteurs des cartes conceptuelles. Les concepts
périphériques sont ceux qui sont reliés à un concept
central.
Afin d’être comptabilisés, les concepts centraux et en
périphérie devaient se retrouver à trois reprises ou plus,
soit dans la carte conceptuelle initiale ou finale. Ce nombre de reprises
indique une présence des concepts centraux dans environ 10% des cartes
initiales et finales.
2.4.2. Analyse du journal de bord
Une analyse de contenu (L’Écuyer, 1987) a été effectuée sur les journaux de bord des
étudiants, avec le logiciel N’Vivo. La codification a
été effectuée en ayant recours à des
catégories existantes et émergentes portant à la fois sur
la création de cartes conceptuelles et sur l’intégration des
TIC au primaire.
3. Résultats
La présentation des résultats est
divisée en quatre sections, la première présentant le
nombre de nœuds se retrouvant dans les cartes initiales et finales. Les
deux sections suivantes brossent un tableau des concepts présents dans
les cartes conceptuelles initiales et ceux présents dans les cartes
conceptuelles finales. La dernière section propose une analyse des
concepts centraux qui se retrouvent dans les cartes des futurs enseignants.
3.1. Nombre de nœuds par carte dans les cartes initiales et
finales
Le Tableau 1 présente le nombre minimum, maximum et moyen des
nœuds se retrouvant dans les deux cartes conceptuelles. Cela signifie, par
exemple, que pour la carte conceptuelle initiale, les cartes comportent au
minimum 12 nœuds, au maximum 68 nœuds, et en moyenne 26,2
nœuds.
Tableau 1 • Nombre minimum, maximum
et moyen de nœuds par carte conceptuelles pour les cartes initiales et
finales
Carte conceptuelle |
Nombre minimum de nœuds par carte |
Nombre maximum de nœuds par carte |
Nombre moyen de nœuds par carte |
Carte initiale |
12 |
68 |
26,2 |
Carte finale |
21 |
151 |
66,1 |
Moyenne |
16,5 |
109,5 |
46,2 |
Les résultats montrent une nette augmentation du nombre de nœuds
par carte, de la carte initiale à la carte finale. En effet, le nombre
moyen de nœuds passe de 26,2 à 66,1 concepts utilisés, une
hausse de près de 40 nœuds en moyenne.
3.2. Concepts présents dans les cartes conceptuelles initiales et
finales
Après avoir compté le nombre de nœuds, un premier
décompte, sans aucune catégorisation, de tous les concepts
présents dans les cartes initiales et finales a été
effectué. Ainsi, 233 concepts différents ont été
recensés dans les cartes conceptuelles initiales et 547 concepts uniques
dans les cartes conceptuelles finales, une augmentation remarquable.
Suite à la catégorisation des concepts, l’analyse a
permis de constater que certains concepts revenaient plus fréquemment que
d’autres. Dans le Tableau 2, sont présentés le nombre total
d’occurrences du concept (NTOC), le nombre d’occurrences de
répétitions du concept (NORC), le nombre de cartes contenant le
concept (NCC) et le pourcentage de cartes (entre parenthèses) pour les
cartes initiales et finales. Les données sont présentées
dans le même tableau afin de comparer les résultats entre les
cartes initiales et finales.
Tableau 2 • Nombre total
d’occurrences du concept (NTOC), nombre d’occurrences de
répétitions du concept (NORC), nombre de cartes contenant le
concept (NCC) et pourcentage de cartes (entre parenthèses) pour les
cartes initiales et finales
Concepts |
Cartes conceptuelles initiales |
Cartes conceptuelle finales |
NTOC |
NORC |
NCC (%=n/35) |
NTOC |
NORC |
NCC (%=n/34) |
L'intégration des TIC au primaire |
32 |
0 |
32 (91%) |
34 |
0 |
34 (100%) |
Outils technologiques |
28 |
2 |
26 (74%) |
24 |
0 |
24 (71%) |
Ordinateur |
26 |
0 |
26 (74%) |
26 |
0 |
26 (77%) |
Logiciels |
21 |
0 |
21 (61%) |
31 |
3 |
28 (82%) |
Internet |
15 |
0 |
15 (43%) |
22 |
1 |
21 (62%) |
Élèves |
14 |
0 |
14 (40%) |
28 |
3 |
25 (74%) |
Enseignants |
14 |
2 |
12 (34%) |
29 |
4 |
25 (74%) |
Les matières scolaires |
10 |
0 |
10 (29%) |
10 |
0 |
10 (29%) |
Compétences |
- |
- |
- |
35 |
14 |
21 (62%) |
Évaluation |
- |
- |
- |
18 |
3 |
15 (44%) |
Communication |
- |
- |
- |
18 |
3 |
14 (44%) |
Rôles de l'enseignant |
- |
- |
- |
16 |
0 |
16 (47%) |
Rôles de l'élève |
- |
- |
- |
13 |
0 |
13 (38%) |
Activités d'apprentissage |
- |
- |
- |
10 |
0 |
10 (29%) |
L’intégration des TIC au primaire est le concept
nommé par le plus grand nombre d’étudiants dans leur carte
conceptuelle initiale. En effet, il revient dans 32 cartes, sous
différentes formulations, comme Qu’est-ce que
l’intégration des TIC au primaire ? ou Intégration des TIC dans les classes au primaire. C’est donc
91,4% des étudiants qui prennent en compte ce concept dans leur carte
initiale sans qu’aucun d’entre eux ne répète ce
concept plus d’une fois. Deux concepts sont répétés
à deux reprises dans les cartes conceptuelles initiales : les
concepts Outils technologiques et Enseignants.
Après la réalisation de la carte conceptuelle initiale, les
étudiants ont réalisé leur deuxième carte
conceptuelle sur le même thème, la plupart d’entre eux le
faisant en bonifiant la première. Une étudiante n’a pas
remis sa carte conceptuelle finale. Sur 14 concepts présents à 10
reprises ou plus dans les cartes conceptuelles finales, huit sont repris des
cartes conceptuelles initiales. Ainsi, ce sont six nouveaux concepts qui, bien
que présents dans un nombre moindre dans les cartes initiales ou absents,
apparaissent maintenant 10 fois ou plus dans les cartes conceptuelles finales.
Par exemple, en comparant avec les données de la carte conceptuelle
initiale, ce sont 21 étudiants au lieu de sept qui ont choisi de
présenter le concept Compétences dans leur carte
conceptuelle finale, donc trois fois plus. Les concepts Évaluation, Communication, Rôles de
l’enseignant, Rôles de
l’élève et Activités
d’apprentissage se retrouvent donc aussi choisis par 10
étudiants ou plus pour la carte conceptuelle finale.
Le concept le plus utilisé est toujours L’intégration
des TIC au primaire et ses dérivés. Il revient 34 fois dans
les cartes, c’est-à-dire dans la totalité des cartes. Bien
que le concept Compétences ait une fréquence plus
élevée (35 reprises), celui-ci est répété
à 14 reprises, signifiant ainsi qu’un peu moins du deux tiers des
étudiants ont inséré ce concept dans leur carte. En
retirant les répétitions, il y a donc 21 cartes qui contiennent le
concept Compétences. Comparativement à la carte
conceptuelle initiale, les concepts Élèves et Enseignants sont utilisés par près du double des
étudiants dans leur carte conceptuelle finale.
3.3. Concepts de départ et centraux des cartes conceptuelles
L’analyse des cartes initiales et finales porte sur la vision
qu’ont les étudiants de l’intégration des TIC au
primaire telle que reflétée par les fréquences de concepts.
L’analyse des cartes s’attarde également au concept de
départ des cartes. Ainsi, sur les 35 cartes initiales
réalisées, 32 cartes présentent comme concept de
départ L’intégration des TIC au primaire ou un
synonyme. Il y a donc 91,4% des étudiants qui ont débuté
leur carte avec le thème proposé par la chercheure. Les trois
autres cartes présentent Ordinateur et Les TIC comme
concept de départ. Pour ce qui est du concept de départ des cartes
finales, les 34 étudiants ont choisi L’intégration des
TIC au primaire ou un synonyme.
L’analyse a aussi porté sur les concepts centraux des cartes,
c’est-à-dire ceux qui sont directement liés au concept de
départ. Cette analyse permet d’identifier les concepts
incontournables dans la vision des étudiants de
l’intégration des TIC. Le Tableau 3 présente les 15 concepts
centraux les plus fréquents ainsi que la fréquence à
laquelle ces concepts se retrouvent en périphérie. Le pourcentage
fait référence au nombre de fois qu’apparait le concept
ainsi que ses répétitions dans les cartes.
Tableau 3 • Concepts centraux et à
l’extérieur du noyau des cartes conceptuelles
Concepts centraux |
Cartes conceptuelles initiales |
Cartes conceptuelles finales |
Central (%=n/35) |
À l’extérieur du noyau (n) |
Central (%=n/34) |
À l’extérieur du noyau (n) |
Outils technologiques |
16 (46%) |
12 (34%) |
12 (35%) |
12 (35%) |
Enseignants |
6 (17%) |
8 (23%) |
8 (24% |
21 (62%) |
Élèves |
7 (20%) |
7 (20%) |
7 (21%) |
21 (62%) |
Matières scolaires |
8 (23%) |
2 (6%) |
4 (12%) |
6 (18%) |
Ordinateur |
3 (9%) |
23 (66%) |
4 (12%) |
22 (65%) |
Inconvénients |
3 (9%) |
- |
3 (9%) |
2 (6%) |
Cycles |
6 (17%) |
- |
2 (6%) |
3 (9%) |
Communication |
3 (9%) |
- |
2 (6%) |
16 (47%) |
Planification |
3 (9%) |
- |
1 (3%) |
7 (21%) |
Logiciels |
3 (9%) |
18 (51%) |
2 (6%) |
29 (85%) |
Rôles de l’enseignant |
- |
- |
6 (18%) |
10 (29%) |
Rôles de l’élève |
- |
- |
3 (9%) |
10 (29%) |
Activités d’apprentissage |
1 (3%) |
1 (3%) |
3 (9%) |
7 (21%) |
PFÉQ1 |
1 (3%) |
- |
3 (9%) |
1 (3%) |
Compétences |
2 (6%) |
8 (23%) |
3 (9%) |
32 (91%) |
Au fil de la session universitaire, la perception des futurs enseignants des Outils technologiques n’a pas varié
énormément. Ce concept se retrouve au cœur de plusieurs
cartes conceptuelles ainsi qu’en périphérie. Le même
phénomène est observé pour les concepts centraux Enseignants et Élèves qui n’ont que
très peu fluctué bien que ces deux concepts se retrouvent beaucoup
plus à l’extérieur du noyau dans les cartes finales.
Cependant, les concepts Rôles des enseignants et Rôles des
élèves ont beaucoup évolué dans la pensée
des futurs enseignants car ces concepts étaient absents au début
de la session et se retrouvent au cœur de quelques cartes finales et en
périphérie de plusieurs d’entre elles.
Les concepts Ordinateur et Logiciels sont beaucoup
utilisés par les futurs enseignants mais ne se situent pas au cœur
de leurs cartes initiales et finales. Quant au concept Matières
scolaires, celui-ci est toujours jugé comme faisant partie de
l’intégration des TIC bien qu’il soit déplacé
davantage en périphérie dans les cartes finales. Quatre autres
concepts méritent d’être mentionnés, soit Communication, Activités d’apprentissage, PFÉQ et Compétences. Ces concepts, qui sont peu
présents dans les cartes initiales, se sont taillés une plus
grande place dans les cartes finales.
4. Discussion
L’augmentation considérable du nombre
de nœuds dans les cartes conceptuelles indique que la création de
celles-ci a permis aux futurs enseignants d’enrichir leur vision de
l’intégration des TIC en enseignement. La construction de cartes
conceptuelles semble donc pouvoir favoriser la réflexion à la
formation initiale comme le soutiennent Chemangui et Noël (2009).
D’ailleurs, la vision de l’intégration des TIC des
participants s’est raffinée entre la création de la carte
initiale et la remise de la carte finale.
Pour la carte initiale, les données révèlent que les
étudiants considèrent que L’intégration des TIC au
primaire se fait majoritairement au moyen d’Outils
technologiques, de l’Ordinateur, de Logiciels et de
l’Internet, par l’entremise des différentes Matières scolaires. Les Enseignants et les Élèves sont les principaux acteurs de cette
intégration et ils doivent développer leurs Compétences.
4.1. Le concept de compétences TIC chez les élèves et
les futurs enseignants
Cette vision se modifie et se complexifie lorsque les cartes conceptuelles
finales sont analysées. La notion de Compétences est trois
fois plus présente dans les cartes conceptuelles finales. Au début
de la session, les futurs enseignants sont probablement moins conscients des
compétences TIC du PFÉQ pour les élèves (Villeneuve et al., 2012) et de leurs propres compétences professionnelles à
développer. La notion de Compétences devient beaucoup plus
présente, quoi que principalement à l’extérieur du
noyau central dans les cartes conceptuelles finales. Cette présence
périphérique, malgré de nombreuses discussions sur les
compétences dans le cadre du cours, peut s’expliquer par le fait
que « les étudiants expriment clairement leur difficulté
à arrimer les volets technologiques et pédagogiques en lien avec
le Programme de formation de l’école québécoise
» (Lefebvre et Loiselle, 2010, p. 45).
Les futurs enseignants jugent pourtant qu’il est primordial de
développer des compétences TIC chez les
élèves comme l’explique cette participante dans son
journal de bord.
Durant mes stages, j’ai vu plusieurs enseignantes permettre aux
élèves des périodes où ils pouvaient aller jouer
librement à des jeux sur Internet. Il n’y avait aucune intention
pédagogique derrière ces périodes d’informatique et
les élèves ne développaient aucune compétence en
lien avec le programme (Journal de bord, entrée Réflexion sur
l’intégration des TIC au primaire, étudiante 000).
Par ailleurs, le développement de la huitième compétence
professionnelle portant sur les TIC, concept de Compétence qui est
précisé dans plusieurs cartes, démontre une
préoccupation de certains participants. En effet, ceux-ci
s’inquiètent du peu de compétences des enseignants en
exercice (Larose et al., 2002) et de l’impact que ceci peut avoir sur l’intégration des TIC
en classe ainsi que sur l’apprentissage des élèves. Une
étudiante l’explique bien dans son journal de bord :
D’après ce que j’ai pu observer dans les
différents milieux scolaires, la plupart des enseignants ne mise pas
beaucoup sur les TIC en raison du peu d’habileté qu’ils ont
à les utiliser. Il n’est pas rare de voir un enseignant associer
une période d’informatique à une période de temps
libre où les élèves vont sur des sites ludiques ou sur des
réseaux sociaux comme ils peuvent le faire à la maison. Dans ce
cas-ci, l’exploitation des TIC dans un contexte pédagogique fait
défaut (Journal de bord, entrée Réflexion sur
l’intégration des TIC au primaire, étudiante 005).
Effectivement, selon Raby (2005), trop d’enseignants rencontrent encore
des difficultés dans leur processus d’intégration des TIC et
ils ne reçoivent pas le support approprié, ne leur permettant pas
alors d’intégrer et d’utiliser efficacement les TIC avec
leurs élèves afin d’encourager un apprentissage
bonifié.
4.2. Les TIC comme outil de développement professionnel
Certains des futurs enseignants relèvent le potentiel des TIC comme
outil de perfectionnement professionnel, ceci afin de renforcer leurs
compétences d’intégration des TIC. Ce résultat
reflète les conclusions d’Ottenbreit-Leftwich et al. (2012)
selon lesquelles les enseignants perçoivent la technologie comme une
source abondante d’informations pour leur développement
professionnel.
De plus, il [l’enseignant] peut communiquer et échanger
certaines activités ou notions avec des collègues par
l’entremise de blogues, wikis, sites d’échanges
professionnels et autres. Un enseignant peut également assurer un certain
volet de sa formation continue en ayant accès à une multitude
d’informations qui lui permettent de se garder à jour dans sa
pratique (Journal de bord, entrée Réflexion sur
l’intégration des TIC au primaire, étudiante 016).
Villeneuve et al. (2012, p. 95) confirment que « les futurs
enseignants utilisent Internet, dans de fortes proportions, pour se
former ». Aucune surprise donc que le concept Internet soit
très présent dans les cartes conceptuelles initiales et
finales.
Dans l’étude de Villeneuve et al. (2012), les futurs
enseignants ont également mentionné avoir recours, à divers
degrés, à des outils technologiques pour se former et
communiquer : courriel, réseaux, forum, clavardage. Cet
intérêt pour les outils de communication se retrouve dans les
cartes conceptuelles finales des participants de la présente
étude. C’est probablement dû au fait que les participants ont
vu au cours de la session comment exploiter le C de TIC pour se perfectionner,
ainsi que pour communiquer avec les collègues, les parents et les
élèves. Pour Villeneuve et al. (2012), la compétence
à communiquer à l’aide des TIC demeure cependant à
développer chez les futurs enseignants.
4.3. La dominance du matériel TIC
Quatre concepts ont été très présents en tout
temps dans la perception de l’intégration des TIC des futurs
enseignants : Outils technologiques, Ordinateur, Logiciels et Internet sont la représentation
matérielle et tangible des TIC et sont ainsi prépondérants
dans les cartes bien que seul le concept Outils technologiques se
retrouve fréquemment au cœur de celles-ci. Ce matériel TIC
est apprécié des futurs enseignants comme l’indique cette
étudiante : L’intégration des TIC apporte des
avantages dans notre enseignement. Il existe plusieurs outils technologiques qui
peuvent appuyer l’enseignant dans son enseignement (Journal de bord,
entrée Réflexion sur l’intégration des TIC au
primaire, étudiante 002). Néanmoins, plusieurs futurs enseignants
sont inquiets de l’état du matériel TIC dans les
écoles, tel que rapporté dans les journaux de bord.
Ceux-ci [les tableaux blancs interactifs] sont présentement dans
l’école, mais nous n’avons pas le droit de les utiliser,
puisque le projecteur n’est pas encore branché (Journal de
bord, entrée Réflexion sur l’intégration des TIC au
primaire, étudiante 013).
Lors de mon dernier stage, j’étais dans une école
défavorisée où le local informatique était peu
fonctionnel. Des dinosaures faisaient office d’ordinateurs et seulement la
moitié d’entre eux fonctionnaient encore (Journal de bord,
entrée Réflexion sur l’intégration des TIC au
primaire, étudiante 014).
Les étudiants croient que cette situation explique le peu
d’intégration des TIC en classe ; le manque de matériel [peut] faire en sorte que cela semble impossible à réaliser (Journal de bord, entrée Réflexion sur
l’intégration des TIC au primaire, étudiante 018). Ceci
rejoint les conclusions de Bibeau (2005) et de Villeneuve et al. (2012)
qui soutiennent qu’il manque de matériel pédagogique dans
les écoles et que le matériel existant est de piètre
qualité et peu pertinent. Les extraits précédents, ainsi
que la présence du concept Inconvénients dans les cartes
conceptuelles, rappellent que, selon les futurs enseignants, le peu
d’intégration des TIC peut être lié à une
mauvaise intégration de la part des enseignants en raison de leur manque
de compétences technopédagogiques, mais surtout à cause du
manque de ressources matérielles dans les écoles.
4.4. Les TIC comme outils de motivation
Malgré cette constatation plutôt négative de
l’intégration des TIC, les journaux de bord des futurs enseignants
indiquent que ceux-ci croient que les outils TIC sont utiles, car ils sont de
parfaits exemples de motivation pour les élèves (Journal de
bord, entrée Réflexion sur l’intégration des TIC au
primaire, étudiante 033), comme le démontrent plusieurs recherches
(Barrette, 2005 ; Cooper et Brna, 2002 ; Passey et al., 2003).
D’ailleurs, cette utilité est reflétée par le nombre
élevé de mentions qu’ont les outils TIC dans les cartes
conceptuelles.
De plus, les étudiants soulignent l’importance d’utiliser
ces outils pour intéresser les élèves et pour les
préparer à la société de demain. Je crois
qu’il est démontré que leur utilité est sans
équivoque et qu’elles serviront à former les citoyens de
demain (Journal de bord, entrée Réflexion sur
l’intégration des TIC au primaire, étudiante
003).
J’ai pu constater que [...] les élèves
n’ont pas appris à chercher sur Internet. Dorénavant, avant
de faire une recherche avec les élèves, je leur expliquerai
comment chercher des informations, trouver les bons mots clés à
utiliser et je leur enseignerai l’impact du plagiat afin qu’ils
puissent cibler les éléments essentiels d’un texte, car
beaucoup voulaient imprimer et coller toute l’information trouvée (Journal de bord, entrée Réflexion sur
l’intégration des TIC au primaire, étudiante 017).
Certains sont donc maintenant convaincus qu’ils formeront leurs futurs
élèves à l’utilisation de ces outils (Project Tomorrow, 2010).
4.5. Rôles des élèves et rôles des
enseignants
Les futurs élèves des participants se retrouvent
d’ailleurs comme concept dans les cartes initiales et finales. Le concept Élèves se précise dans la carte finale puisque plus
d’un tiers des futurs enseignants ajoute le concept Rôle de
l’élève. Il est probable que ceci soit dû au fait
qu’une des lectures obligatoires dans le cadre du cours de
technopédagogie portait sur les rôles des élèves et
des enseignants dans une classe intégrant les TIC.
Les futurs enseignants ont fait le lien entre la technologie et
l’élève, son cheminement et sa réussite scolaire. Je crois que les TIC peuvent avoir des effets bénéfiques sur la
réussite scolaire des élèves si elles sont bien
utilisées (Journal de bord, entrée Réflexion sur
l’intégration des TIC au primaire, étudiante 002). D’après eux, il est important de les préparer afin
qu’ils se sentent à l’aise avec l’outil en question,
car si on ne fait cela, on risque de perdre du temps en classe et de nuire
à leurs apprentissages (Journal de bord, entrée
Réflexion sur l’intégration des TIC au primaire,
étudiante 002).
Le rôle de l’enseignant se précise également dans
les cartes finales. Il est intimement lié à la planification de
l’apprentissage que ce soit par les activités, le curriculum, les
matières scolaires ou les cycles. Les futurs enseignants semblent
convaincus de trois choses : l’intégration des TIC fait
partie de leur devoir (Journal de bord, entrée Réflexion sur
la création d’une carte conceptuelle, étudiante 011) comme enseignant, intégrer les TIC leur permet de varier leur
enseignement (Project Tomorrow, 2010) et l’intégration des TIC passe en premier lieu par la
pédagogie (Chênerie, 2011) ainsi que par l’apprentissage des élèves (Bibeau, 2007).
Cependant, ce que je déplore, c’est que certaines
enseignantes semblent avoir oublié un point important avec cet
avènement : la pédagogie ne doit pas être mise de
côté lorsque l’on travaille avec les technologies (Journal de bord, entrée Réflexion sur
l’intégration des TIC au primaire, étudiante 004).
Ainsi, les participants jugent qu’ils doivent exercer un esprit
critique et [...] évaluer le potentiel didactique envers les
outils [utilisés]. Il ne faut pas seulement utiliser les
TIC pour utiliser les TIC, il faut avoir un but, une intention
pédagogique afin d’utiliser les technologies comme outils de
travail et de ressources bénéfiques pour l’enseignement
ainsi que pour l’apprentissage des élèves (Journal de
bord, entrée Réflexion sur l’intégration des TIC au
primaire, étudiante 016).
4.6. Enseignement versus apprentissage
Finalement, la vision de l’intégration des TIC pour les futurs
enseignants passe davantage par l’enseignement que par
l’apprentissage. En effet, les concepts se rapportant à
l’enseignement (Enseignants, Rôle de l’enseignant,
Matières scolaires, Planification, PFÉQ, Évaluation)
sont plus présents dans les cartes que ceux ayant trait à
l’apprentissage. Il semble que les futurs enseignants soient toujours dans
un paradigme d’enseignement plutôt que d’apprentissage (Özgün-Koca et İlhan Şen, 2006).
L’extrait suivant expose bien cette vision :
L’intégration des TIC apporte des avantages dans notre
enseignement. Il existe plusieurs outils technologiques qui peuvent appuyer
l’enseignant dans son enseignement. Ils peuvent être utilisés
pour traiter une panoplie de notions dans différentes matières
(Journal de bord, entrée Réflexion sur l’intégration
des TIC au primaire, étudiant 002).
Il est normal que de futurs enseignants soient d’abord
préoccupés par leur enseignement, celui-ci étant le sujet
de leurs études et de leurs conversations quotidiennes. Ces
résultats correspondent à ceux présentés par
Villeneuve et al. (2012, p. 96) qui s’interrogent à savoir
si cette situation est due « à la formation universitaire que
reçoivent les futurs enseignants ou à l’intérêt
général qu’ils portent aux TIC ». Nous ne pouvons
qu’espérer, qu’une fois dans les écoles, les
participants soient plus conscients du rôle que peuvent jouer les TIC dans
l’apprentissage des élèves.
5. Conclusion
L’utilisation de la carte conceptuelle ainsi
que l’évolution entre la carte initiale et finale, montre que les
futurs enseignants voient l’importance de l’intégration des
TIC dans leur enseignement. Ils constatent que les outils technologiques peuvent
être médiateurs dans leurs tâches de planification,
d’évaluation et d’enseignement. La place des TIC dans
l’apprentissage est présente dans les cartes mais à un
moindre degré.
Ceci dit, ils sont nombreux à avoir affirmé leur désir
d’intégrer les TIC dans leur future classe du primaire. En effet,
comme l’explique bien cette étudiante, [...] en ayant
compris et réalisé à quel point les TIC sont
présentes chez les élèves, il est de mon devoir de
m’y intéresser afin d’être à
l’écoute des besoins et des intérêts des jeunes
d’aujourd’hui (Journal de bord, entrée Réflexion
sur l’intégration des TIC au primaire, étudiante 011).
Enfin, la création des cartes conceptuelles semble avoir
favorisé la réflexion chez les futurs enseignants car la carte
conceptuelle finale reflète l’évolution de leurs perceptions
sur l’intégration des TIC. Il va sans dire que deux autres facteurs
majeurs peuvent avoir également contribué à cette
évolution, soient, la formation technopédagogique que les
étudiants recevaient et les discussions qui ont eu lieu en classe sur les
cartes conceptuelles. D’ailleurs, plusieurs étudiants ont fait des
liens entre la technopédagogie et les cartes conceptuelles en indiquant
que la découverte de cet instrument leur avait permis de travailler
plus efficacement (Journal de bord, entrée Réflexion sur la
création d’une carte conceptuelle, étudiante 006) et
qu’ils avaient l’intention d’y avoir recours avec leurs
élèves.
Cet outil peut être un véritable atout en salle de classe.
Les enfants pourront se servir de cartes conceptuelles comme image pour leur
esprit. De plus, cela favorisera l’apprentissage de concepts complexes et
par le fait même, la mémorisation de ces derniers (Journal de
bord, entrée Réflexion sur la création d’une carte
conceptuelle, étudiante 012).
Finalement, la présente recherche a donné un aperçu de
ce que les futurs enseignants pensent de l’intégration des TIC au
primaire. Ces réflexions offrent des pistes pour bonifier la formation
initiale des maitres. Par exemple, les cours de technopédagogie devraient
insister davantage sur le rôle actif des élèves dans leur
apprentissage et ainsi amener les enseignants à passer du paradigme de
l’enseignement au paradigme de l’apprentissage. Ainsi,
d’autres recherches sont nécessaires pour approfondir les
perceptions des futurs enseignants quant à leur rôle dans
l’intégration des TIC au primaire.
1 Programme de formation de l’école
Québécoise
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À
propos des auteurs
Martine PETERS est professeure à la formation
initiale des maitres depuis 2006 à l’Université du
Québec en Outaouais. Ses intérêts de recherche portent sur
le développement de la compétence technopédagogique chez
les futurs enseignants et sur les stratégies de créacollage
numérique utilisées dans l’écriture de travaux
scolaires.
Adresse : Université du
Québec en Outaouais, Département des sciences de
l’éducation, Pavillon Alexandre-Taché, 283, boulevard
Alexandre-Taché, Gatineau (Québec), Canada, J9A 1L8
Courriel : martine.peters@uqo.ca
Toile : http://w4.uqo.ca/mpeters/
Judith OUELLET ST DENIS a terminé sa thèse
de maitrise en 2015 (Université du Québec en Outaouais) qui
portait sur le développement de la métacognition à
l’aide de cartes de connaissances. Elle continue sa carrière dans
l’enseignement au primaire.
Adresse : Université du
Québec en Outaouais, Département des sciences de
l’éducation, Pavillon Alexandre-Taché, 283, boulevard
Alexandre-Taché, Gatineau (Québec), Canada, J9A 1L8
Courriel : judith.ouellet-st-denis@uqo.ca
Jacques CHEVRIER a œuvré pendant de longues
années à l’Université du Québec en Outaouais
dans le domaine de l’andragogie. Ses travaux portaient sur
l’accompagnement métacognitif et les cartes de connaissances.
Adresse : Université du
Québec en Outaouais, Département des sciences de
l’éducation, Pavillon Alexandre-Taché, 283, boulevard
Alexandre-Taché, Gatineau (Québec), Canada, J9A 1L8
Courriel : chevrier.jacques@sympatico.ca
Raymond LEBLANC est doyen de la Faculté
d’éducation de l’Université d’Ottawa.
Psychologue de formation, sa spécialisation se situe dans les champs de
l’éducation spéciale, l’approche socio-culturelle et
la pédagogie différenciée.
Adresse : Université
d’Ottawa, 75, Avenue Laurier Est, Ottawa (Ontario), Canada, K1N 6N5
Courriel : rnleblanc@uottawa.ca
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