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Utilisation de tablettes numériques à
l’école. Une analyse du processus d’appropriation pour
l’apprentissage
François-Xavier BERNARD (EDA, Paris), Laetitia BOULC’H (EDA,
Paris), Grégory ARGANINI (IUFM, Reims)
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RÉSUMÉ : Cette
recherche à caractère exploratoire a été
initiée par l'Académie de Paris dans le cadre d'un projet
d’expérimentation de tablettes tactiles à l'école. En
septembre 2011, une classe de CM2 a été dotée d'une dizaine
de tablet-PC sur la base d’un projet culturel de découverte du
patrimoine. Notre objectif était de mettre en place une
méthodologie de recherche visant à déterminer dans quelle
mesure cette situation d’apprentissage permettrait la mise en œuvre
d’une activité collaborative autonome, médiée par
l'instrument et orientée vers les savoirs. Nous faisions
l’hypothèse que l'activité allait évoluer au fil des
séances, d’abord soutenue par l'enseignant puis menée en
autonomie, l'artefact étant progressivement approprié par les
élèves dans son utilisation et son fonctionnement. Sur la base des
observations effectuées sur le terrain, l’analyse des interactions
entre élèves, réalisée à l’aide
d’un modèle spécifique - le carré médiatique
-, suggère une telle appropriation.
MOTS CLÉS : tablettes
tactiles, école élémentaire, apprentissage, appropriation,
interactions, modèle du carré médiatique |
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ABSTRACT : This
research in exploratory matter was initiated by the Académie de Paris
within the framework of an experimentation project of tablet computers at
school. In September 2011, a class of pupils aged from ten to eleven was
equipped with ten tablet-PC on the basis of a cultural project. Our objective
was to set up a methodology of research aiming at determining if this learning
situation would allow the implementation of an autonomous collaborative
activity, mediated by the instrument and directed towards the knowledge. We made
the assumption that the activity was going to evolve, initially supported by the
teacher then carried out in autonomy, the artefact being gradually adapted by
the pupils in its use and its running. Based on the observations carried out on
the ground, the analysis of the interactions between pupils realised using a
specific model - the media square - suggests such an appropriation.
KEYWORDS : tablet
computer, elementary school, learning, appropriation, interactions, media square
model |
L’arrivée ces dernières
années des tablettes tactiles sur le marché du loisir
multimédia, marqué par un succès incontestable
auprès du grand public, a conduit à l’émergence
d’une offre matérielle et logicielle sans cesse renouvelée
et étoffée1. L’engouement pour ces nouveaux
artefacts mobiles s’est accompagné d’un intérêt
grandissant au sein de la communauté éducative, de la part de ses
acteurs et décideurs. Des initiatives institutionnelles ou plus
individuelles, à différents niveaux d’échelle, se
sont multipliées en vue d’en explorer et d’en identifier les
usages pédagogiques potentiellement pertinents, à tous les niveaux
du cursus scolaire.
Le travail présenté dans ces lignes a été
réalisé à l’occasion de l’une de ces
initiatives, lancée et pilotée par la cellule TICE du Rectorat de
l’académie de Paris, en direction des élèves du
premier degré de niveau maternelle et élémentaire. Le
projet « Ardoises Numériques » du Rectorat a
été mis en place en janvier 20112, afin
d’interroger les usages et l’impact de ces tablettes en classe.
Début 2012, une école élémentaire parisienne
volontaire a bénéficié d’une dotation de onze
tablettes pour mettre en œuvre un projet culturel de découverte du
patrimoine sur un site historique de la ville de Paris.
1. Problématique
Notre interrogation a porté sur les
évolutions susceptibles d’être observées au plan
interactionnel lors de l’utilisation de tablettes tactiles par un groupe
d’élèves, à l’occasion des différentes
séances de travail ayant alimenté ce projet. Notre objectif
étant d’examiner le rôle et la place tenue par de tels
artefacts dans ces changements potentiels, notre question de recherche engage
une réflexion sur l’analyse des situations d’apprentissage
collaboratif instrumenté, et en premier lieu sur la méthodologie
de recueil et d’analyse des données dans de telles situations.
C’est pourquoi dans le cadre de cet article nous avons davantage
développé ces aspects.
1.1. L’appropriation collective d’artefacts
éducatifs
Les tablettes tactiles n’ont fait leur apparition que très
récemment dans la sphère éducative scolaire. C’est en
effet en février 2011 que la terminologie relative à ces
instruments fait l’objet d’une publication au Journal Officiel dans
le domaine du « vocabulaire de l’audiovisuel et de
l’informatique ». Une tablette ou ardoise étant
définie comme un « ordinateur portable et ultraplat, qui se
présente comme un écran tactile et permet notamment
d’accéder à des contenus multimédias »
(J.O. n°43 du 20/02/2011). Ce n’est donc logiquement
qu’à partir de 2011 que vont être lancées les
premières expérimentations au niveau scolaire, initiées le
plus souvent par les cellules TICE des rectorats, à tous les niveaux
d’enseignement (école, collège, lycée), ou par les
conseils généraux pour le niveau collège.
On relève sur la toile un grand nombre de retours
d’expériences relatives à l’introduction de tablettes
dans les classes (voir le dossier en ligne Éduscol (MEN, 2011) consacré aux tablettes tactiles et à l’enseignement). Il
peut s’agir de témoignages individuels de la part
d’enseignants, voir par exemple (Blog des classes du Rhône, 2013) ou de rapports plus institutionnels qui visent à présenter les
usages possibles en classe en termes d’apports et de limites (Académie du Limousin, 2012) ; (Académie de Versailles, 2011) ; (CNDP, 2011). Ces
expérimentations s’intéressent principalement aux usages
susceptibles d’être les plus pertinents, aux applications
utilisées et à leurs potentialités éducatives (Belanger, 2011).
À ces retours s’ajoutent des recherches scientifiques qui visent
à saisir les plus-values potentielles de ces artefacts en termes
d'enseignement et d’apprentissage (Gasparini et Culen, 2012) ; (Murray et Olcese, 2011) ; (Remond et al., 2012) ; (Sullivan, 2013) ; (Villemonteix et Khaneboubi, 2012) ; (Zhou et al., 2011).
Elles visent généralement à équiper des classes ou
établissements, selon des modalités d’usages et des
prescriptions plus ou moins contraintes et à rendre compte des pratiques,
le plus souvent par le biais d’enquêtes auprès des
enseignants et/ou des élèves. Ces retours
d’expériences, pour l’essentiel à visée
descriptive, permettent de présenter les modalités
d’utilisation, les conditions favorables et les contraintes techniques,
ergonomiques, spatio-temporelles, etc., auxquelles elles sont soumises.
Cependant peu de données sont finalement disponibles sur les changements
induits par les technologies mobiles et tactiles sur les utilisateurs, en
particulier les élèves.
Pour appréhender l’impact des tablettes numériques, il
nous semble important d’avoir non seulement une vision globale portant
à la fois sur les usages et le point de vue des enseignants, mais prenant
aussi en compte l’activité des élèves. Nous avons
donc fait le choix dans cette étude, de porter notre attention sur les
utilisateurs et notamment de nous intéresser aux évolutions
susceptibles d’être engendrées chez - et entre - ces derniers
au plan de la dynamique interactionnelle, sous l’influence de
l'utilisation collective de ces artefacts. Les relations qui nous
intéressent sont donc moins celles des usagers à
l’instrument, que celles se réalisant au sein d’un groupe
d’apprenants aux prises avec le dit instrument. Notre posture
s’inscrit dans le cadre vygotskien de l’interactionnisme social (Vygotski, 1934),
considérant que c’est au travers des échanges entre
élèves et avec l’enseignant, que vont se réaliser des
négociations d’ordre socio-cognitif, susceptibles
d’opérer chez ces derniers des changements au plan conceptuel. Dans
cette perspective, l’artefact devient instrument de médiation de
l’activité au sens où, au même titre que le langage
considéré comme instrument psychologique par l’auteur russe
- c’est-à-dire comme lieu de réalisation de la pensée
plus que comme canal de transmission de celle-ci -, la tablette va être
appréhendée comme le média sur lequel va s’appuyer et
évoluer la communication entre usagers.
Notre approche prend également appui sur la théorie de
l’intrumentalisation d’artefacts cognitifs de Rabardel (Rabardel, 1995),
dans la mesure où l’activité proposée aux
élèves suppose l’appropriation d’artefacts en vue
d’effectuer des actions significatives en contexte. Par appropriation,
nous entendons l’élaboration par le sujet d’un instrument
à partir d’un artefact en situation, l’instrument
étant considéré comme une entité hybride
constituée d’un artefact et de schèmes d’utilisation.
Nous défendons en effet l’idée que l’artefact ne
s’ajoute pas à une activité préformée, il la
constitue, ce qui suppose, de fait, la mise en place chez les
élèves usagers de nouveaux schémas de fonctionnement, aux
plans fonctionnel et psychique, sur la base des contraintes intrinsèques
à l’artefact et propres à l’activité.
Parmi les théories utilisées pour analyser les situations
d’apprentissage mettant en jeu les technologies éducatives, les
travaux sur l’activité instrumentée dans le domaine de
l’ergonomie cognitive mettent en évidence la double dimension du
processus d’appropriation de ces outils, dimension d’ordre technique
mais aussi psychologique. Ainsi comme le précise Rabardel (Rabardel,
2005, p. 256), « l’instrument mobilisé par le sujet
dans son activité a une double nature. Il est formé par
l’association entre des composantes artefactuelles (données au
sujet ou qu’il élabore en partie voire dans certains cas en
totalité) et des composantes structuro-organisationnelles de son
activité : des schèmes sociaux d’utilisation et
d’activité instrumentée. C’est l’association de
ces deux types de ressources hétérogènes (artefact et
schème) en une entité fonctionnelle unitaire qui est constitutive
de l’instrument subjectif ». La conjugaison de ces deux
dimensions se fait au fil d’un processus d’appropriation qui aboutit
à un outil réellement au service des apprentissages.
Seule une partie de l’artefact prend part à l’instrument,
sa partie neutre ou universelle. Celle-ci est relativement indépendante
de l’usage qui en est fait, puisque l’artefact n’est pas le
produit d’une création spontanée mais le résultat
d’une activité finalisée au cours de laquelle le concepteur
a anticipé l’utilisation qui allait en être faite.
L’instrument, en tant qu’entité composite, comprend donc
également dans cette perspective, un ou des schèmes
d’utilisation associés, résultant d’une construction
propre ou de l’appropriation de schèmes sociaux préexistants
par le sujet. A partir du concept de schème emprunté à
Piaget, Rabardel construit en effet le concept de schème d'utilisation.
Pour lui, un artefact devient véritablement un instrument, autrement dit
un outil qui permet d'agir en contexte, si et seulement si l'individu
l'intériorise en tant que tel. Son appropriation par le sujet pour en
faire un instrument est ce que Rabardel appelle la genèse instrumentale,
processus plus ou moins long et toujours en développement, composé
de deux mouvements : d’une part l'instrumentalisation, qui
désigne le mouvement du sujet vers l'artefact, et qui comprend la
reconnaissance et la création de fonctions de l'artefact, et
d’autre part, l'instrumentation, qui désigne le mouvement de
l'artefact vers le sujet, et qui comprend la modification des schèmes
d’actions et de pensée du sujet. Ces deux types de processus sont
le fait du sujet. Ils se distinguent par l’orientation de
l’activité : dans le processus corrélatif
d’instrumentalisation, elle est orientée vers la composante
artefactuelle de l’instrument ; dans le processus
d’instrumentation, elle est tournée vers le sujet
lui-même.
A l’appui de l’approche de Rabardel concernant les situations
d’activité instrumentée, notre question ici est donc de
déterminer comment l’artefact va peu à peu être
intégré à l’activité d’un groupe
d’élèves par ces derniers pour acquérir le statut
d’instrument. Autrement dit nous souhaitons rendre compte du processus
d’appropriation collective de l’artefact. C’est au travers de
l’évolution des échanges entre les élèves, aux
prises avec cet artefact en situation d’apprentissage, que nous avons
tenté d’élucider cette question, ce qui suppose le recours
à un modèle d’analyse au plan interactionnel de
l’activité instrumentée des élèves.
1.2. Le carré médiatique comme modèle de
représentation et d’analyse de situations d’apprentissage
instrumenté
Afin de rendre compte de la dynamique interactionnelle se jouant au sein du
groupe d’apprenants en situation d’apprentissage avec la tablette,
nous nous sommes appuyés sur un modèle, le carré
médiatique, développé dans le cadre d’un
précédent travail (Bernard, 2006) ;
voir également (Weil-Barais et al., 2009).
Dans cette recherche, relative à un dispositif interactif dans une
exposition scientifique pour enfants, étaient entre autres
comparées des dyades parent/enfant à des dyades médiateur
scientifique/enfant, de façon à apprécier l’impact de
l’expertise tutorielle sur les apprentissages faits par les jeunes
visiteurs à différents âges. A cette fin nous avons
tenté de caractériser les éléments impliqués
dans l’interaction en cours d’activité, à savoir les
différents interactants (adulte et enfant), l’outil matériel
manipulé (un ordinateur à écran tactile et son
environnement logiciel), ainsi que le contenu de savoir auquel il était
fait référence, en l’occurrence le principe de composition
des couleurs primaires. Inspiré du carré pédagogique de
Rézeau (Rézeau, 2001),
le modèle du carré médiatique (voir Figure 1
ci-après) se veut une combinaison du modèle ternaire de la
relation pédagogique de Houssaye (Houssaye, 1988) et du modèle des situations d’activités instrumentées
de Rabardel (Rabardel, 1995).
En référence à l’approche instrumentale des
activités, selon laquelle tout instrument est constitué d’un
artefact et de ses schèmes d’utilisation propres à chaque
usager, les auteurs ont dissocié l’outil matériel –
i.e. le dispositif informatique tant logiciel que matériel - de
l’objet vers lequel était tournée l’activité
réalisée à l’aide de cet outil, soit la
médiatisation d’un contenu de savoir. L’intérêt
de cette distinction est par ailleurs de pouvoir prendre en compte les
détournements possibles (catachrèses) comme moyens nouveaux et
imprédictibles d’utiliser l’artefact.
Figure 1 • Modèle du
carré médiatique (Bernard, 2006)
Pour chacune des dyades adulte/enfant, ce modèle a permis aux auteurs
de caractériser l’interaction et de rendre compte de
l’évolution de celle-ci au cours de l’activité. Pour
cela, ils ont identifié différentes configurations du
modèle, douze au total, représentant chacune un état
possible de l’interaction compte tenu de la présence - ou non - de
l’une ou l’autre de ses composantes (enfant, adulte, artefact et
savoir) à un moment donné de l’activité. Chacune des
dyades ayant été filmée, les enregistrements des
échanges ont été transcrits en rendant compte des
interventions verbales et non verbales (gestes, manipulations, mimiques, etc.)
des deux partenaires. L’analyse des transcriptions a consisté en un
découpage des corpus en séquences centrées sur une
même tâche (Kerbrat-Orecchioni, 1998),
puis en un codage des séquences à l’aide de l’une des
configurations du carré médiatique. Ce codage à
l’aide du modèle a permis de caractériser puis de comparer
les interactions dyadiques du point de vue des critères suivants :
le contenu des échanges, l’auteur des manipulations et le
caractère discursif et/ou manipulatoire des échanges.
Pour la présente recherche, nous avons dû adapter ce
modèle aux contraintes de la situation, étant donné la
présence non pas d’un, mais de plusieurs apprenants - au nombre de
trois - dans la situation d’apprentissage en jeu (voir ci-après).
Nous avons considéré différents scénarios
d’interaction possibles selon les membres sollicités au fil des
échanges : le groupe d’élèves,
l’enseignant, l’artefact ou le contenu de savoir
mobilisé.
2. Contexte et méthodologie
2.1. Déroulement des activités
Au cours de l’année scolaire 2011/2012,
dans le cadre du projet « Ardoises Numériques » de
l'Académie de Paris, une école élémentaire
parisienne a été retenue par la cellule TICE du Rectorat suite
à la proposition par son directeur d’un projet culturel de
découverte du patrimoine de la ville. Une classe de CM2 de
l’école a été dotée de onze tablettes de type
PC (Acer Iconia Tab W500, sous Windows 7).
Plusieurs sorties scolaires ont été organisées avec la
classe entre janvier et avril 2012, sous la conduite du directeur de
l’école porteur du projet proposé au Rectorat. Lors de ces
sorties, les élèves de CM2, répartis en groupes de trois,
utilisaient leur tablette tactile pour consulter des documents-ressources mis
à disposition par l'enseignant. Ils avaient accès à des
textes et à des illustrations légendées (plans de Paris,
gravures d’époques représentant différents
bâtiments) et pouvaient confronter la ville dans sa présentation
actuelle aux documents illustrant les mêmes lieux au moment de la
Révolution Française : le Palais-Royal, le Faubourg
Saint-Antoine, la Bastille. Ces documents étaient complétés
par des apports de l'enseignant sur la population, les métiers,
l'activité économique, replaçant les lieux dans le contexte
de l'époque.
Grâce aux tablettes, les groupes pouvaient prendre des notes sous forme
de textes, de sons, de photos ou de vidéos. Les élèves
étaient également incités à répondre à
des questions de connaissances en prenant appui sur les textes fournis, par
exemple « Quels sont les métiers les plus répandus
dans le faubourg au XVIIIème siècle ? Que s’est-il
passé dans le faubourg Saint-Antoine en avril
1789 ? », et à prendre des photos des bâtiments
afin de les commenter « Prenez une photographie du Passage du
Chantier en 2012. Commentez votre photo. ». De retour en classe,
les données emmagasinées devaient être remises en forme et
complétées, sur les tablettes elles-mêmes. Ces sorties
étaient précédées de séances de prise en main
au sein de l’établissement scolaire.
Afin de rendre compte du processus d’appropriation des tablettes
tactiles chez les élèves et d’étudier la
manière dont elles s’intègrent progressivement à
l’activité, nous avons choisi l’observation filmée des
sorties pédagogiques.
2.2. Méthodologie de recueil des données
Les observations ont été centrées sur un groupe de trois
élèves composé d’une fille et de deux garçons,
choisis sur la base de critères « externes » :
autorisation des parents, spontanéité et facilité à
s'exprimer devant - ou malgré - la caméra. Les prises de vue se
sont étalées sur la période de durée du projet,
entre janvier et avril 2012.
L’analyse
de ces séances a d’abord consisté en une transcription de
tous les échanges verbaux et non-verbaux, puis en un découpage des
transcriptions obtenues en unités discrètes. Cette segmentation,
ainsi que le travail de catégorisation, a été
réalisé à l’aide du logiciel
ELAN3 sur la base des vidéos et
de leurs transcriptions, visionnées en simultané (voir Figure 2
ci-dessous).
Figure 2 • Capture
d’écran du logiciel ELAN
Un autre intérêt de la catégorisation à partir du
logiciel ELAN est d’obtenir le nombre d’occurrences ainsi que la
durée totale de chaque catégorie d’interactions. Une fois
l’annotation effectuée, le total des durées des plages
temporelles relevant d’une même catégorie a donc
été relevé.
L’objectif de cette recherche était d'une part, de rendre compte
de l'évolution de la dynamique interactionnelle des élèves
en cours des séances. Nous souhaitions déterminer dans quelle
mesure les tablettes permettaient une évolution positive des interactions
entre élèves : augmentation de la collaboration entre
élèves et de leur autonomie dans les situations d'apprentissage
(autonomie caractérisée par une diminution des échanges
avec l'enseignant). D'autre part il s'agissait d'étudier le degré
d'intégration de l'artéfact dans l'activité en mesurant
l’implication du savoir et/ou de l’artefact dans ces
échanges. Nous considérons qu'un artéfact réellement
intégré permet de nombreux échanges entre
élèves, échanges dont le contenu porte davantage sur le
savoir travaillé que sur l'utilisation et le fonctionnement de l'artefact
en lui-même. Nous faisions l'hypothèse que la proportion
d'échanges entre élèves augmenterait au fil des
séances, que l'usage des tablettes permettrait des interactions portant
davantage sur le savoir que sur l'outil et enfin que les échanges portant
sur le contenu seraient essentiellement médiés par
l'artéfact.
Afin de tester ces hypothèses, différentes catégories
d'interactions ont été identifiées à l’appui
du travail cité précédemment (Bernard, 2006) dans une approche simplifiée. S’inspirant également de la
typologie proposée par Beauchamp (2011), quatre catégories
principales nous sont apparues comme pertinentes compte tenu de la situation
traitée dans cette étude et ont été retenues :
1/interactivité avec l’artefact, sans échange(s) et non
tournée vers les savoirs, 2/interactions
élève/élèves ou élève/adulte, au sujet
de l’artefact, 3/interactions relatives aux contenus de savoir et
outillées par l’artefact, 4/interactions portant sur les contenus
de savoir mais non médiées par l’artefact. A ces quatre
catégories mobilisant l’artefact et/ou le savoir en jeu, nous en
avons ajouté une cinquième, spécifique aux
régulations interpersonnelles. Les tableaux 1 et 2 ci-après
synthétisent les différentes situations d’échanges
prises en compte, accompagnées de leur représentation dans le
carré médiatique adapté pour l’occasion.
Catégorie |
Interaction
Elève / élève ou adulte |
Artefact utilisé (pour
lui-même ou au service du savoir en jeu) |
Savoir
mobilisé |
1 |
|
x |
|
2 |
x |
x |
|
3 |
x |
x |
x |
4 |
x |
|
x |
5 |
x |
|
|
Tableau 1 • Typologie utilisée
pour l’analyse des enregistrements vidéos
Notons dans notre traitement de la situation, que nous considérons ici
le groupe d’élèves comme unité d’analyse, les
trois élèves qui le constituent étant
appréhendés indistinctement. Les interactions peuvent donc se
réaliser, soit au sein du groupe d’élèves, soit entre
tout ou partie de ce groupe et l’enseignant. Ainsi lorsque l’adulte
interagit avec le groupe, celui-ci est considéré dans son ensemble
quels que soient le ou les élèves concernés par
l’échange.
|
1- Interactivité fonctionnelle
Le sujet agit directement sur l'artefact (la tablette tactile). Le savoir
n’est pas mobilisé.
Manipulation non verbale |
2- TIC « objet » de l'interaction
Le sujet échange avec un élève ou un adulte à
propos du fonctionnement de l'artefact. Le savoir n’est pas
mobilisé.
EàE « Mais où il faut
appuyer ? »,
AàE « Tiens zoome
ici »
EàA « Monsieur, comment on fait
pour enregistrer ? » |
3- TIC « outil » de l'interaction
L'échange qui porte sur le contenu est médié par
l'artefact. Le savoir est mobilisé.
EàE« Sur l’image, tu vois bien
le détail sur le mur du bâtiment »
AàE « Servez-vous des photos et
du texte pour bien comprendre l’évolution entre les deux
époques » |
4- Interaction portant sur les contenus, les savoirs
L'échange porte sur le contenu mais n’est pas
médié par l'artefact. Le savoir est mobilisé.
EàE« Il a dit une forteresse,
c’est quoi une forteresse ? »
AàE « Ici, la fontaine Trogneux
qui était un des rares points d’eau du faubourg »
EàA « Monsieur ça veut
dire quoi aristocratie ? » |
5- Régulation
Régulation interpersonnelle et autres interactions non
centrées sur la tâche et/ou sur l’artefact.
EàE« Il fait froid, je sens
plus mes pieds ! »
AàE« Poussez-vous, pour que
tout le monde puisse bien voir » |
Tableau 2 • Configurations du
carré médiatique en fonction des situations
La représentation du carré médiatique que nous avons
choisie met bien en évidence la diversité des relations, de la
plus simple à la plus riche, en termes de pôles mobilisés.
Elles peuvent impliquer plusieurs élèves indépendamment du
savoir travaillé et de l’outil utilisé (5), l'artefact et
plusieurs élèves (2), les contenus et plusieurs
élèves (4) ou enfin, l'artefact, les contenus et plusieurs
élèves pour la situation d'interaction la plus complète
(3). La première catégorie de relations (1) ne sera finalement pas
prise en compte dans la suite des analyses puisqu’elle n’implique
pas d’échange et de collaboration entre élèves.
3. Résultats et analyse
Comme critères d’analyse, compte tenu
de la problématique annoncée, nous avons fait le choix de prendre
en compte l’évolution de l’autonomie des élèves
au cours des séances, de la collaboration entre élèves et
de l’usage qui est fait de l'instrument (reflet de son intégration
dans l’activité d’apprentissage). Ce dernier point sera
traité de manière transversale au travers des deux premiers.
3.1. Autonomie des élèves
Afin d’apprécier l’évolution de l’autonomie
des élèves, nous avons rapporté la durée de toutes
les interactions enseignant-élève(s) au cours de chaque
séance, quelle que soit la catégorie concernée, à la
durée totale de la séance. Nous faisons en effet
l’hypothèse que plus ce rapport est faible, moins
élèves et enseignant auront ressenti le besoin d’interagir.
Ce rapport n’évolue pas de manière significative,
puisqu’il passe de 27 % lors de la première séance
à 29 % au cours de la deuxième.
Pour affiner cette analyse, nous nous sommes intéressés plus
précisément au contenu de ces échanges
enseignant-élève(s), en particulier à la mobilisation ou
non de l’artefact et du savoir par les interactants (voir Figure 3).
Figure 3 • Interactions entre
élève(s) et adulte, séance 1 et séance 2
On peut noter que les échanges élèves-adultes sont
toujours majoritairement consacrés aux contenus et savoirs
travaillés, mais que la part d'échanges
adulte-élèves portant sur le fonctionnement de la tablette (i.e.
catégorie 2 : TIC « objet » de
l’interaction) diminue de moitié au fil des séances.
S’il y a toujours autant d'interactions avec l'enseignant et les
élèves entre les deux séances, le groupe semble plus
autonome dans l'utilisation de l’outil. La part d'interactions
consacrées à la régulation a en revanche nettement
augmenté d'une séance à l'autre, ce qui peut être
dû aux distractions plus nombreuses et à la plus grande
familiarité avec le directeur au cours de la seconde séance dans
ce contexte de sortie scolaire.
3.2. Collaboration entre élèves
Il s’agit ici de s’intéresser au potentiel collaboratif de
la situation : les élèves échangent-ils et à
quel sujet ? Le contenu de leurs échanges porte-il sur les savoirs
à acquérir, sur l’outil et sa manipulation ou sur la
régulation interpersonnelle ?
Une première analyse, indique que la part de travail collectif
augmente nettement d'une séance à l'autre. Pour le mesurer nous
avons fait pour chaque séance le rapport entre la durée de
l’ensemble des échanges relatifs à l’activité
scolaire (interactions des catégories 2, 3 et 4) et la durée de la
totalité des échanges réalisés au sein du groupe.
Sur l’ensemble des séances, la collaboration entre
élèves a bien augmenté puisque les échanges verbaux
entre élèves centrés sur les apprentissages et la
tâche à réaliser passent de 25 % à 42 % du
temps total de la séance. Il faut toutefois noter que les échanges
se réalisent surtout en binôme, les discussions réellement
partagées entre les trois élèves restant assez rares. Nous
reviendrons sur cet aspect dans la conclusion.
Afin d’étudier plus précisément l’objet de
ces interactions et leur évolution au fil des séances, nous nous
sommes appuyés sur la typologie identifiée
précédemment. Pour ces analyses, les interactions avec
l'enseignant n’ont pas été prises en compte. Comme
précédemment, des pourcentages ont été
établis en rapportant la durée moyenne de chacune des
catégories d’interactions (catégories 2 à 5) à
la durée totale des interactions impliquant les élèves
(voir Figure 4).
Nous souhaitions déterminer si l’attention des
élèves restait très focalisée sur l’outil, sa
manipulation, son fonctionnement au détriment des savoirs. Au fil des
séances, la part d'échanges centrés uniquement sur
l'artefact et son fonctionnement reste majoritaire mais diminue (passant de 40%
à 33 %). Cette évolution, associée à la forte
diminution des échanges élèves-enseignant portant sur le
fonctionnement de la tablette, suggèrent une amélioration de
l'appropriation des tablettes tactiles en tant qu'instrument, au sens de
Rabardel (Rabardel, 1995) ; (Rabardel, 2005).
Figure 4 • Interactions entre
élèves, séance 1 et séance 2
Parallèlement, les résultats indiquent que la part
d'échanges impliquant les contenus de savoir (interactions 3 + 4) reste
globalement stable (43 % lors de la 1ère séance vs. 39 %
lors de la 2e séance) mais varie selon qu’ils sont ou non
médiés par l’outil. Ainsi, les échanges à
propos des contenus, du savoir sans la médiation de l'artefact augmentent
(11 % vs 17 %) alors que les situations où l'artefact est le
support de l'échange diminuent (32 % vs. 22 %). Ces
résultats suggèrent que les élèves ont
relégué le recours à la tablette à la
réalisation de tâches spécifiques nécessitant
l’utilisation de celle-ci. Compte tenu du fait que le groupe a
également gagné en autonomie vis-à-vis de
l’enseignant concernant le fonctionnement de la tablette (voir Figure 3),
nous faisons l’hypothèse que les élèves se la sont
peu à peu appropriée : d’outil accessoire annexé
à leur activité, voire parasitant celle-ci par une utilisation non
raisonnée ou inappropriée, elle a gagné le statut
d’instrument intégré, constitutive de
l’activité.
4. Conclusion et perspectives
Dans cette recherche, nous avons tenté de
rendre compte de l’évolution de la dynamique interactionnelle
d’un groupe d’élèves aux prises avec un artefact de
type tablette tactile dans une situation d’apprentissage collaboratif, en
vue de saisir le rôle et la place potentiels de cet artefact dans cette
évolution. Sur ce point, notre objectif était de rendre compte du
processus d’appropriation de l’artefact par les
élèves. Nous avons pour cela procédé à des
observations de l’activité du groupe d’élèves
au cours de plusieurs séances, que nous avons analysées sur la
base d’un modèle rendant compte des échanges interpersonnels
et de l’implication du savoir et/ou de l’artefact dans ces
échanges.
Au terme de l’analyse menée, les constats effectués nous
semblent aller dans le sens d’une appropriation effective de l’outil
par le groupe d’élèves au fil des séances. Ces
derniers ont semble-t-il intégré peu à peu la tablette
à leur activité, en n’ayant recours à celle-ci
qu’à des fins spécifiques, en s’affranchissant des
difficultés d’ordre matériel et fonctionnel
rencontrées dans son utilisation et en gagnant en autonomie par rapport
à l’enseignant. Telles sont les principales évolutions que
nous avons constatées au travers de l’analyse de leurs
échanges, entre eux et avec l’enseignant. Ce constat
d’ensemble, au delà de la question de leur efficacité,
montre que les artefacts informatiques et pédagogiques - tels que des
tablettes tactiles -, utilisés dans des situations d’apprentissage,
peuvent être appropriés par les élèves. Ces derniers
apprennent graduellement à en exploiter les caractéristiques et
les complémentarités, en organisant progressivement leur conduite
au fil de leur utilisation de ces outils. Ce constat rejoint celui
réalisé dans le cadre d’un précédent travail
relatif au processus d’appropriation d’un environnement informatique
pour l’apprentissage collaboratif en classe (Bernard et Baker, 2009) ; (Bernard et Baker, 2010).
Notre recherche connaît cependant plusieurs limites que nous allons
discuter dans cette conclusion et sur lesquelles nous allons nous appuyer pour
avancer quelques perspectives. La première d’entre elles, comme
souvent dans une approche de type qualitatif, réside dans
l’effectif restreint de l’échantillon
considéré. A cet égard et considérant les
particularités de la situation d’apprentissage observée -
aux plans matériel et pédagogique -, notre travail ne nous permet
donc de prétendre à une quelconque généralisation
des constats avancés, ni même de nous prononcer sur les
potentialités éducatives des tablettes et sur l’apport de
cet outil pour l’apprentissage. Cela étant,
l’intérêt principal de ce travail réside, nous
semble-t-il, dans le fait de proposer une posture originale et inédite
quant au regard porté sur les situations spécifiques
d’apprentissage impliquant des tablettes. Plus que d’avancer des
résultats se limitant souvent à la seule prise en compte de
l’interactivité fonctionnelle apprenant(s)/interface dans ce type
de situation, nous avons fait le choix de développer une
méthodologie, à l’appui d’un modèle
d’analyse spécifique, relevant d’une approche plus
systémique englobant l’activité des élèves,
les interventions de l’enseignant et le contexte d’utilisation de
l’outil. Finalement notre constat fondamental, à l’issue de
la recherche décrite dans ces lignes, est que la question de
l’introduction des artefacts techno-pédagogiques en classe, doit
être appréhendée de manière globale en tant que
transformation d’un système impliquant des relations entre
l’ensemble de ses acteurs, leurs conduites, les outils mobilisés,
les tâches prescrites et les règles propres au contexte
éducatif.
Une autre limite réside sans doute dans le peu de
« longitudinalité » de notre recherche, n’ayant
pour des raisons d’organisation pratique, observé que deux
séances d’activité, sans compter la séance initiale
de prise en main des tablettes par les élèves. L’observation
de séances supplémentaires nous aurait permis
d’apprécier de manière plus fine et plus sûre
l’évolution de l’activité des élèves.
Enfin, l’idéal pour compléter notre analyse, aurait
été de comparer les résultats obtenus par les
élèves en termes d’échanges et de régulation
interpersonnelle, avec ceux d’un groupe collaborant sans tablette dans des
conditions identiques de travail. Une telle démarche nous aurait
renseigné sur le gain potentiel de l’instrumentation de la
situation d’apprentissage relativement à la quantité et
à la richesse des échanges entre élèves. La question
qui se pose en prolongement, et que nous n’avons pas traitée ici,
serait celle de l’impact et de l’intérêt de
l’utilisation d’un artefact tactile et mobile sur
l’acquisition/construction des connaissances. Une telle comparaison nous
aurait permis, à l’aide de pré-tests et de post-tests
relativement aux contenus de savoirs engagés, de rendre compte de cet
impact potentiel. Une source complémentaire d’information dans une
telle perspective serait par ailleurs de questionner la dimension collaborative
de l’activité et le bénéfice du conflit
socio-cognitif au sein du groupe, par le biais d’une analyse du contenu
des échanges et de leur évolution au fil des séances. Au
plan pédagogique notons toutefois que nos observations nous ont permis
d’apprécier les modalités d’utilisation des tablettes
par le groupe d’élèves et d’en tirer quelques apports.
Ces observations ont montré que la constitution des groupes en triade
n’était pas la plus bénéfique pour ces derniers, un
élève sur les trois étant systématiquement
relégué à un rôle d’observateur de
l’activité des deux autres. Ce constat devrait engager une
réflexion sur les contraintes ergonomiques en contexte d’usage
mobile collectif et par prolongement sur la mise en œuvre
pédagogique de ce type de situation d’apprentissage
instrumenté par une technologie tactile.
Remerciements
Ce travail a été réalisé
durant l’année 2011/2012 dans le cadre d’un projet
initié et piloté par l’Académie de Paris. Pour leur
appui et leur concours, nous tenons ici à remercier M. Yves Zarka, IEN
adjoint au DASEN chargé du 1er degré, M. Bruno Claval, IEN en
charge de la circonscription 20D Belleville et en charge de la mission TICE 1er
degré, M. Benoît Gaudriot, Conseiller pédagogique TICE, M.
Olivier Fosse, Formateur en Informatique Pédagogique (14e et 15e arr.) et
M. Gauthier Lechevalier, Directeur de l'école élémentaire
188 rue d'Alésia (14e arr.).
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of the American Educational Research Association, New Orleans, LA.
1 L’iPad première génération (iPad 1)
est sorti en avril 2010 aux Etats-Unis. Apple en a vendu 3 millions dans les 80
jours qui ont suivi son lancement. En novembre 2012 était
commercialisé l’iPad 4.
2 Voir http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_398876/ardoises-l-experimentation-parisienne pour une présentation du projet (consulté le 31 janvier 2013).
3 ELAN est un logiciel permettant l'annotation de ressources
vidéo et audio. Les annotations peuvent être créées
sur les couches multiples hiérarchiquement interconnectées. Voir http://www.lat-mpi.eu/tools/elan/
A
propos des auteurs
François-Xavier BERNARD est
maître de conférences en Sciences de l’éducation
à l’Université Paris Descartes et membre du laboratoire
« Education, discours, apprentissages » (EDA, EA 4071). Ses
recherches portent sur les interactions en jeu dans les situations
d’apprentissage instrumenté, qu’elles relèvent du
tutorat ou de la collaboration/coopération. Les sciences
expérimentales et la technologie comme domaines d’étude font
l’objet d’une attention particulière.
Adresse : Laboratoire EDA – Centre
universitaire des Saints-Pères, Bâtiment Jacob – Bureau
J508E, 45 Rue des Saints-Pères, 75270 PARIS Cedex 06
Courriel : francois-xavier.bernard@parisdescartes.fr
Laetitia BOULC’H est
maître de conférences en Sciences de l’éducation
à l’Université Paris Descartes et membre du laboratoire
« Education, discours, apprentissages » (EDA, EA 4071). Ses
recherches portent d’une part, sur les bénéfices et
contraintes cognitives engendrés par l’utilisation des TICE en
contexte éducatif et d’autre part, sur la façon dont les
enseignants s’approprient les systèmes mis à leur
disposition.
Adresse : Laboratoire EDA – Centre
universitaire des Saints-Pères, Bâtiment Jacob – Bureau J543,
45 Rue des Saints-Pères,75270 PARIS Cedex 06
Courriel : laetitia.boulc-h@parisdescartes.fr
Grégory ARGANINI est enseignant à
l'Université de Reims Champagne Ardenne et formateur à l'ESPE de
l'Académie de Reims, où il enseigne la Physique, la Didactique des
Sciences et des TICE aux futurs Professeurs des Ecoles. Il a obtenu un Master
"Formateur d'enseignants" de l'Université Paris Descartes en 2012.
Adresse : ESPE, Site de formation de
Châlons-en-Champagne, 1bd Victor Hugo, 51 037 CHALONS-EN-CHAMPAGNE
Cedex
Courriel : gregory.arganini@univ-reims.fr
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