Doctorat en sciences de l’information et de la communication à l’université de Poitiers
Unité de recherche d’accueil : Techné (Technologies numériques pour l’éducation)
Discipline : Sciences de l’information et de la communication
Encadrement : Jean-François Cerisier, professeur de sciences de l’information et de la communication
Co-encadrement : Carine Aillerie, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication
Contexte : Recherche doctorale réalisée au sein de l’académie de Poitiers et financée dans le cadre du programme national des incubateurs académiques de la direction du numérique pour l’éducation (DNE) du ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et du sport
Contexte et problématique
La mise à distance de l’École en raison du confinement sanitaire a placé les institutions éducatives dans une situation inédite. Les déterminants fondamentaux de la forme scolaire ont été à ce point transformés que les enseignants ont dû improviser de nouveaux formats d’enseignement à l’élaboration et à la conduite desquels ils n’étaient ni préparés ni formés. Dans ce contexte, les techniques numériques ont joué un rôle central. Dans une certaine mesure, elles ont permis de proposer une médiation pédagogique nouvelle pour contribuer aux apprentissages et à l’éducation des élèves. L’efficacité relative de ces pratiques s’apprécie à la mesure des problèmes rencontrés, qu’il s’agisse d’équipements, de connectivité, de compétences d’utilisation des techniques numériques, d’environnement physique et familial de travail ou d’ingénierie pédagogique. Si l’engagement des enseignants a été particulièrement important, il n’a pu compenser leur absence de pratique en matière d’enseignement distanciel et un manque de formation à l’ingénierie techno-pédagogique. Ainsi s’est posée la question de l’empowerment des enseignants entre leur perception de leur « devoir faire » et la réalité de leur « capacité à faire ».
L’une des vertus de la situation a été de libérer les initiatives pédagogiques et il a été maintes fois relevé dans les témoignages de terrain et dans les résultats de recherche émergents que cette période avait constitué de ce fait pour eux une expérience d’autoformation associant le tâtonnement personnel, les échanges entre pairs et l’accompagnement des différents services et opérateurs de l’État. Pour autant, les limites de l’apprentissage par l’expérience sont bien connues. Certaines compétences y résistent. Même avec cette limite, on peut formuler l’hypothèse que l’expérience acquise durant le confinement a initialisé un processus de développement des compétences techno-pédagogiques des enseignants appelé à se poursuivre et qui se traduit par des transformations de pratiques.
La thèse consistera en une étude longitudinale (sur deux ans) de ce possible effet de longue traine. Il s’agira donc d’analyser ce que la période de confinement a entraîné sur l’autoformation des enseignants et ses effets à moyen terme. Le travail prendra la forme d’une recherche-action en relation avec des établissements scolaires de l’académie de Poitiers. Il s’agira d’une part de qualifier les apprentissages et l’évolution des pratiques des enseignants en termes d’usages du numérique et, d’autre part, d’en montrer les limites pour explorer les conditions qui les rendraient plus efficaces.
Contact : cerisier@univ-poitiers.fr
Dernière mise à jour : 13 novembre, 2020 - 08:37