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Représentations du numérique des
étudiants de l’Ecole Polytechnique
Amélie DUGUET, Abraham TAMAYO (IREDU, Université de
Bourgogne)
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RÉSUMÉ : Au
cours de ces dernières décennies, le numérique a fait petit
à petit son entrée dans le champ de l’enseignement
supérieur. Se pose de ce fait la question du rapport
qu’entretiennent les étudiants au numérique. Si des travaux
ont été menés en lien avec cette question sur les jeunes
inscrits à l’université, aucun n’a en revanche
été produit sur le cas des grandes écoles. Dans cet
article, nous focalisons donc notre attention sur le cas des étudiants de
l’Ecole Polytechnique. Nous montrons qu’ils ont une
représentation positive des services numériques proposés
par l’école, considérant même qu’il peut
s’agir d’un vecteur d’innovation pédagogique.
MOTS CLÉS : Ecole
Polytechnique, technologies numériques, étudiants,
représentations. |
Representations of digital from students of Polytechnic School |
|
ABSTRACT : Over
the last few decades, digital has gradually entered the field of higher
education. This raises the question of the relationship between students and
digital. Although some work has been done on this question on young people
enrolled at the university, none has been produced on the other hand on the case
of the Grandes Ecoles. In this article, we focus our attention on the case of
the students of the “Ecole Polytechnique”. We show that they have a
positive representation of digital technology, even considering that it may be a
vector of educational innovation.
KEYWORDS : Polytechnic
School, digital technologies, students, representations. |
1. Introduction
Au cours de ces
dernières décennies, le numérique a fait petit à
petit son entrée dans le champ de l’éducation, et par
là même de l’enseignement supérieur,
particulièrement depuis la fin des années 1990 avec l’essor
du E-learning, désignant « l’ensemble des solutions et
moyens permettant l’apprentissage par des moyens
électroniques » (Djebara et Dubrac, 2015).
Face à cet engouement pour les technologies, la communauté
scientifique s’est emparée depuis plusieurs années de la
question du numérique. Il faut dire que l’introduction du
numérique dans l’enseignement supérieur s’articule
autour de plusieurs enjeux : le premier repose sur la
nécessité de rendre ce système compétitif sur le
plan international, tandis qu’un deuxième enjeu tient aux effets du
numérique sur les acquisitions des étudiants ; en effet,
même si l’équipement ne cesse d’augmenter,
l’efficacité des dispositifs n’est pas encore totalement
démontrée (Ben Youssef et Hadhri, 2009).
La question des représentations des étudiants par rapport au
numérique reste par ailleurs globalement en suspens. Certes, quelques
travaux ont été produits en rapport avec cette question, à
l’image de la recherche de Raby, Karsenti, Meunier et Villeneuve (Raby et al., 2011).
Ces auteurs ont mené une enquête par questionnaires et des
entrevues de groupe auprès d’un échantillon de 10266
étudiants de deux établissements universitaires du Québec,
en vue d’identifier la perception qu’ont les étudiants des
pratiques pédagogiques faisant appel aux technologies de
l’information et de la communication (TIC). Or, il apparaît que ces
derniers apprécient plusieurs usages pédagogiques des
technologies, car celles-ci favoriseraient leur accès à
l’information en lien avec le cours et leur permettraient de mieux
communiquer avec leurs enseignants et leurs collègues. Les
étudiants considèrent également que la mise en ligne de
notes de cours, de sites web complémentaires et d’examens
antérieurs s’avère favorable pour leurs apprentissages. En
revanche, les logiciels de présentation mal exploités, la mise en
ligne de sites Web peu pertinents et la participation obligatoire à des
forums de discussion seraient moins favorables. En France, des travaux
récents (Michaut et Roche, 2017) ont interrogé la question des usages du numérique par les
étudiants universitaires, sans pour autant que la question de leurs
représentations ne soit réellement abordée. De tels types
de travaux concernent en outre les étudiants inscrits à
l’université, aucune recherche empirique n’ayant
jusqu’alors été menée, à notre connaissance,
sur la place tenue par le numérique dans la scolarité des
étudiants des « Grandes Ecoles ». Prenant
l’exemple de l’Ecole Polytechnique, cet article a donc pour objectif
d’analyser les représentations qu’ont les étudiants de
cette école des TIC mises à leur disposition. Après avoir
motivé le choix de notre terrain d’enquête, nous exposons
notre question de recherche et notre hypothèse de travail. Puis nous
faisons mention d’éléments d’ordre
méthodologique et relatons les résultats de la présente
recherche, avant de discuter ces derniers et de conclure en évoquant les
limites de cette recherche et en proposant de nouvelles pistes
d’investigation.
2. Le choix de l’Ecole Polytechnique comme terrain
d’enquête
Les formations d’ingénieurs attirent un
nombre croissant d’étudiants, les effectifs ayant été
multipliés par 2,5 en 25 ans (Lièvre, 2017).
En 2016-2017, sur un total de 2 680 400 étudiants inscrits dans
l’enseignement supérieur, 158 800 ont suivi une formation
d’ingénieur (DEPP, 2018). Les
travaux liés à aux écoles d’ingénieurs portent
le plus souvent sur les inégalités rencontrées en termes de
catégorie sociale (Euriat et Thélot, 1995), (Albouy et Wanecq, 2003) ou de genre, les femmes étant largement sous-représentées
dans la majorité de ces formations (DEPP, 2018). Dans
ce contexte, une école a particulièrement retenu notre
attention : l’Ecole Polytechnique, surnommée sous forme
abrégée « l’X ».
Cette école d’ingénieurs, dont la création remonte
à 1794, propose depuis 2018 sept cycles de formation allant du bachelor au doctorat, offrant aux étudiants une culture
scientifique et technique pluridisciplinaire. Le cycle traditionnel
« Ingénieur polytechnicien », avec admission sur
concours, s’effectue sans frais de scolarité pour les
élèves français qui s’engagent pour dix années
au moins dans le service public et propose des enseignements en français.
Les autres cycles (Master, Bachelor et Doctorat), où l’admission se
fait sur dossier, ont été mis en place plus récemment, avec
des frais de scolarité non négligeables et des enseignements en
anglais, l’X ayant pour ambition de développer sa
notoriété à l’international en accueillant dans ses
effectifs près d’un tiers d’étudiants
étrangers.
L’école a accueilli en 2017 plus de 3000 étudiants en
formation initiale, sous l’encadrement de près de 670 chercheurs et
enseignants-chercheurs. Un temps rattachée à
l’université Paris-Saclay, elle est depuis 2019 l’une des
cinq écoles de l’IP-Paris (Institut Polytechnique de Paris),
constitué en vue de répondre à un certain enjeu de
compétitivité internationale, autant du point de vue de
l’enseignement que de la recherche et de l’innovation.
Bien que bénéficiant d’une large notoriété
et étant reconnue comme le premier vivier de recrutement des
élites économiques en France (François et Berkouk, 2018),
cette école ne fait l’objet que de rares travaux de recherche, qui
portent généralement sur sa composition sociale. Ainsi,
François et Berkouk (2018) se sont penchés sur les concours
d’accès aux grandes écoles. Ils montrent que le concours
d’accès à l’Ecole Polytechnique fonctionne comme
« un dispositif de tri social, qui accroît les
inégalités qui se sont constituées en amont ».
Ils notent au passage qu’un peu plus de 80% des admis dans cette
école ont des parents cadres ou de profession intellectuelle
supérieure, les enfants d’ouvriers représentant à
peine plus de 1% des admis sur concours. Le genre de l’individu constitue
également un facteur discriminant pour accéder à
l’Ecole Polytechnique, cette dernière ayant ouvert son recrutement
aux femmes en 1972. Ainsi, dans la filière mathématiques-physique,
les femmes représentent en 2019 16,4% des inscrits au concours, 13,2% des
admissibles et 19,1% des entrants. En physique-chimie, 27,7% des inscrits au
concours sont des femmes, elles représentent 19,9% des admissibles et
16,9% des entrants
(https://gargantua.polytechnique.fr/siatel-web/app/explorer/fVaJXBYYYS). Cette
école comptait, sur l’ensemble des cycles, seulement 17% de femmes
parmi ses effectifs d’étudiants au milieu des années 2010 (Attali, 2015).
Malgré la renommée dont cette école
bénéficie en France, nous n’avons pu faire état
d’aucune recherche sur le rapport au numérique de ses
étudiants. Un tel constat peut paraître surprenant, dans la mesure
où l’X présente pourtant un modèle
d’enseignement particulier, la formation conduisant à une grande
diversité de débouchés (Attali, 2015).
En outre, de même que les universités, l’Ecole Polytechnique
s’inscrit dans un environnement devenu de plus en plus concurrentiel, que
cela soit en France ou dans le monde. Malgré sa place de
« fleuron de l’enseignement supérieur et de la recherche
en France » (Attali, 2015),
elle apparaît en 2019 à un rang situé dans
l’intervalle 301-400ème dans le classement de Shanghai concernant
les meilleures universités mondiales, largement devancée par
l’Ecole Polytechnique de Zurich (20ème rang) ou bien
encore par l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
(83ème rang). Le numérique constitue dans ce contexte
un réel enjeu de compétitivité internationale. C’est
d’ailleurs dans ce cadre que l’Ecole Polytechnique a
développé, notamment avec l’appui de sa cellule de
E-learning, un certain nombre de matériels et de services
numériques à disposition du public qu’elle accueille (cf.
tableau 1).
Tableau 1 • Présentation des
services numériques de l’Ecole Polytechnique proposés aux
étudiants
Service numérique |
Fonction |
Connexion wifi |
Se connecter à internet dans l’enceinte de
l’école |
Réseau Intranet Frankiz |
Site d’informations créé par et pour les
étudiants. Permet d’accéder à des informations sur le
campus, les évènements, les concerts... |
Adresse mail institutionnelle |
Echanger avec les différents acteurs de l’école (ou
intervenants extérieurs) |
Catalogue en ligne des bibliothèques |
Effectuer des recherches en ligne sur les ressources dont disposent les
bibliothèques |
Drahi X-Novation Center (Fab’lab) |
Lieu d’incubation de start-up qui dispose d’un Fab’Lab
dans lequel les étudiants peuvent prototyper les projets (impression 3D,
création de maquettes, robotique...) |
Services audiovisuels |
Studio d’enregistrement et équipe de cadreurs-monteurs pouvant
être sollicités par les étudiants pour créer des
capsules vidéo (pour des soutenances, pour donner de la visibilité
à leurs projets et initiatives...) |
Application X Campus |
Informations sur le repérage sur le campus, sur les bus et RER en
temps réel, les menus de la restauration collective... |
Plateforme Moodle |
Plateforme d’enseignement. Chaque cours dispose d’un espace
Moodle que l’enseignant utilise, peu ou pas, pour mettre à
disposition des ressources, proposer des activités collaboratives, des
évaluations... |
Plateforme de captation d’amphis |
Utilise la technologie Ubicast. Chaque cours en amphi est enregistré
et stocké sur cette plateforme par niveau et par matière.
L’enseignant choisit sa publication et peut l’utiliser dans son
enseignement |
ENEX |
Remplacé par Synapse depuis septembre 2018, plateforme administrative
et catalogue des cours, consulté pour les plannings et notes |
Cela a conduit à s’interroger quant aux représentations
des étudiants à l’égard de ces services. A cette
question s’entremêle celle de leurs besoins concernant les services
numériques dont ils souhaiteraient pouvoir bénéficier.
3. Cadre conceptuel et question de recherche
Si la définition première du
numérique, selon le dictionnaire Larousse, réfère à
des « systèmes, dispositifs ou procédés employant
ce mode de représentation
discrète1, par opposition
à analogique », ce concept très fréquemment
mobilisé, notamment dans le champ des sciences de
l’éducation, désigne par extension une catégorie
large recouvrant « à la fois des supports (informatisés)
et les pratiques qui les produisent, leur permettent de se développer,
d’y accéder ou de les échanger » (Simonnot, 2013).
Le numérique tel qu’il est abordé dans la littérature
scientifique peut donc désigner à la fois des supports, mais aussi
des pratiques.
Nous questionnons ici les représentations du numérique des
étudiants de l’Ecole Polytechnique. L’idée n’est
en rien de réduire la question à une vision binaire des choses qui
consisterait à examiner si les étudiants sont pour ou contre le
numérique, mais plutôt de s’intéresser, dans une
vision plus élargie, au « comment » ils se
représentent le numérique : que pensent-ils des services
numériques proposés par l’Ecole Polytechnique ? Le
numérique est-il perçu par ces étudiants comme un facteur
d’innovation pédagogique ? Quelles sont leurs attentes en
matière de numérique ?
Nous formulons pour hypothèse que la représentation
qu’ont les étudiants des services numériques proposés
et leurs attentes en la matière sont susceptibles de varier en fonction
de leur cycle d’inscription à l’Ecole Polytechnique, selon
qu’ils sont en cycle Ingénieur (de la 1ère à la 4ème année), où leur recrutement a
été effectué sur concours, ou bien dans un des autres
cycles (Master, Bachelor ou Doctorat), après un recrutement sur dossier.
Outre le terme « numérique » qui a
été préalablement défini, précisons
qu’à l’image de nombre de chercheurs ayant travaillé
sur la question du numérique et des technologies, nous faisons le choix
d’utiliser l’acronyme TIC, au sens où celui-ci a
été défini par Baron et Bruillard (2008), à savoir
comme recouvrant deux champs sémantiques : celui des objets
techniques, d’une part, et celui du type d’activité dans
lequel ces objets sont utilisés, d’autre part (Baron et Bruillard, 2008),.
4. L’enquête par questionnaires et l’analyse des
données
Ce travail s’articule autour d’une
démarche empirique inédite initiée par la cellule
E-learning de l’Ecole Polytechnique. Les missions de cette cellule
touchent autant à la production de ressources pédagogiques
(à forte dominante MOOC/SPOC2)
qu’à l’accompagnement des enseignants dans la conception et
la mise en œuvre d’un projet/démarche pédagogique,
à la tenue d’une veille technologique et pédagogique, ou
encore à la sensibilisation et la formation des enseignants aux outils
pédagogiques déployés à l’X. Dans la
perspective de perfectionner les services qu’elle propose et
d’identifier de nouveaux besoins, les membres de cette cellule ont
souhaité interroger les étudiants sur leur rapport au
numérique.
La réflexion engagée a abouti à la construction
d’un questionnaire, destiné à réaliser un état
des lieux des équipements personnels et des habitudes numériques
de travail des étudiants3. Le
questionnaire à destination des étudiants de l’Ecole
Polytechnique, tous niveaux d’enseignement confondus, comportait de fait
des items portant sur leurs caractéristiques sociodémographiques,
leur profil numérique, leur avis concernant le numérique existant
au sein de l’établissement, les MOOC, leurs habitudes de travail
ainsi que leurs souhaits pour l’avenir en matière de
numérique (cf. annexe 1).
Précisons que les questions relatives aux services numériques
accessibles au sein de l’établissement portaient sur leur
fréquence d’utilisation par les étudiants ainsi que sur la
satisfaction de ces derniers à cet égard, et non sur leurs usages
réels.
La population visée était composée de 3000
étudiants. Le questionnaire a été mis en ligne (en langue
française uniquement) via l’outil Lime Survey entre novembre
2017 et janvier 2018. Un premier mail, suivi de deux relances, a
été envoyé aux étudiants. Parallèlement
à ce dispositif, une campagne d’affichage a été
menée et les services d’appui à la scolarité ont
été sollicités afin d’informer la population de
l’enquête et d’en optimiser le taux de réponse.
L’échantillon est en définitive composé de 1052
étudiants ayant complété le questionnaire en ligne, parmi
lesquels 618 ont répondu aux items relatifs à leurs
caractéristiques personnelles. Ceux-ci ont en moyenne entre 21 et 22 ans.
Près de 23% sont étrangers. A l’image des proportions
évoquées par le rapport Attali (2015), l’échantillon
est composé à plus de 80% d’hommes. Près de 85% des
étudiants déclarent n’avoir aucune activité
salariée, un tel constat pouvant certainement s’expliquer par la
composition sociale a priori favorisée du public accueilli
à l’X, ou par le fait que les élèves français
recrutés par concours perçoivent une solde liée à
leur statut militaire et à leur engagement pour dix ans au service de
l’Etat, mais aussi par le volume et la nature des enseignements qui
laissent peu de place à l’exercice d’un autre type
d’activité. Les étudiants ont en outre été un
peu plus nombreux à indiquer quel était leur cycle
d’inscription actuel : ils sont majoritairement inscrits en cycle
Ingénieur et cela de manière exclusive (71,3%).
Nous analysons les données de façon descriptive et lorsque les
effectifs de répondants nous le permettent, nous réalisons des
tests statistiques, tels que le test du Khi2, permettant de tester
l’hypothèse nulle d’absence de relation entre deux variables
catégorielles, ou bien autrement dit de vérifier
l’indépendance de deux variables. D’autre part, nous
mobilisons des modèles de régression logistique, présentant
l’intérêt de pouvoir examiner le poids exercé par une
(ou des) variable(s) indépendante(s), ou autrement dit explicative(s),
sur une variable dépendante (à expliquer), cela en raisonnant
« toutes choses égales par ailleurs »,
c’est-à-dire à caractéristiques comparables.
Précisons que la modélisation consiste à représenter
sous forme d’une équation mathématique les liens entretenus
entre plusieurs variables (Bressoux, 2010).
Ce type de modèle fournit plusieurs informations à
interpréter. Lorsque la variable dépendante est qualitative, on
recourt à la régression logistique. Si la variable
dépendante est dichotomique, on parle de régression logistique
binaire. En revanche, si la variable à expliquer comporte plusieurs
modalités, on parle alors de régression logistique multinomiale.
Dans les deux cas, il s’agit de « prédire la
probabilité » qu’a un individu d’être
« classé dans l’une ou l’autre des
catégories de la variable-réponse » (Bressoux, 2010).
L’interprétation des quotients de probabilité (odds
ratio) se fait en termes de rapport de chances. On s’intéresse
donc à la probabilité qu’a une variable explicative
d’exercer un rôle plus ou moins important sur la variable
dépendante. Chaque coefficient est à interpréter au regard
de sa significativité, estimée par le test du t de Student dont le résultat se lit comme suit : p<0,01
« significatif au seuil de 1% », p<0,05
« significatif au seuil de 5% », p<0,1
« significatif au seuil de 10% », ns pour
« non significatif ». Le coefficient de détermination
du modèle renseigne sur l’ajustement du modèle.
5. Représentations du numérique des étudiants
Nous exposons dans cette partie les
représentations du numérique des étudiants en nous
intéressant d’abord à leur niveau d’adoption du
numérique, puis à la capacité qu’a selon eux le
numérique à constituer un facteur d’innovation
pédagogique. Vient ensuite la question de leurs représentations
des services numériques proposés par l’Ecole Polytechnique
et enfin celle de leurs attentes à cet égard.
5.1. Processus d’adoption du numérique
Afin d’appréhender les représentations que se font les
étudiants du numérique, nous leur avons d’abord
demandé de se situer par rapport à la classification de Rogers (Rogers, 1962),
relative au processus d’adoption d’une innovation par une
communauté. La question était formulée comme suit : « Everett Rogers, sociologue et statisticien américain, a
établi une classification du processus d’adoption d’une
innovation par une communauté. Dans quelle catégorie vous
situeriez-vous sur cette classification adaptée par rapport au
numérique en général ? ». Même si ce
modèle a depuis fait l’objet de vives critiques, il permet
d’obtenir un premier indice synthétique du rapport
qu’entretiennent les étudiants de l’échantillon au
numérique (cf. figure 1).
Figure 1 • Répartition des
étudiants de l’échantillon (N = 847) en fonction
de leur rapport au numérique (en %)
Peu d’étudiants disent se situer parmi les premiers
utilisateurs. Plus de la moitié attend les premiers retours
d’expérience de la technologie (majorité précoce) et
un peu plus d’un quart adopte la technologie uniquement une fois que
celle-ci est ancrée (majorité tardive). Seuls 0,8%, soit 7
individus, se disent réfractaires à la technologie. Notons
d’ailleurs que des tests du Khi 2 montrent que la façon dont les
étudiants se situent par rapport à cette classification est
significativement liée (seuil de 5%) au genre de l’individu. La
réalisation d’un modèle de régression logistique
multinomiale vient confirmer ce constat (cf. annexe 2) : les hommes ont
significativement (seuil de 1%) plus de chances que les femmes de se situer dans
la catégorie des premiers utilisateurs plutôt que dans celle de la
majorité tardive. En d’autres termes, le fait d’être un
homme plutôt qu’une femme conduirait davantage à faire partie
des premiers à adopter une technologie plutôt que de ceux attendant
que celle-ci soit ancrée. De même, la construction d’un
second modèle de régression (cf. annexe 3) montre que
le cycle au sein duquel sont inscrits les étudiants a un effet sur leur
vision du numérique : les étudiants inscrits en cycle
Ingénieur (1ère à 4ème année) ont significativement une meilleure probabilité que les
autres (Bachelor, Master et Doctorat) (seuil de 1%) de se situer dans la
catégorie de la majorité tardive ou dans celle de la
majorité précoce plutôt que dans celle des premiers
utilisateurs. Ces résultats sont toutefois à considérer
avec précaution puisque nous ne pouvons être assurés de la
représentativité de notre échantillon.
5.2. Le numérique comme facteur d’innovation
pédagogique
Outre la façon dont ils se situent dans leur manière
d’adopter le numérique, il nous a semblé pertinent
d’interroger les représentations des étudiants concernant la
capacité du numérique à constituer un facteur
d’innovation pédagogique. L’innovation est, selon (Berthiaume, 2011),
le fait d’individus dont la réflexion pédagogique
diffère de celle de la majorité de leurs collègues,
autrement dit s’éloigne de la norme, visant
l’amélioration de l’expérience d’apprentissage
des étudiants. L’innovation peut de ce fait tout autant passer par
les méthodes d’enseignement et d’apprentissage, que par les
moyens utilisés, l’organisation curriculaire ou encore la
finalité des études (Berthiaume, 2011).
En d’autres termes, l’innovation représente un changement
introduit par l’enseignant en vue d’améliorer
l’apprentissage, la réussite et la satisfaction perçue des
étudiants (Parent, 2017).
En effet, des travaux montrent que l’aspect novateur du numérique
aurait des effets positifs sur les acquisitions des étudiants,
particulièrement sur leur motivation et leur attention (Poyet, 2009). Il
paraît donc important d’étudier dans quelle mesure le
numérique peut apparaître comme innovant aux yeux des
étudiants et par là même influer sur leur motivation, voire
même sur leurs apprentissages.
Nous avons d’abord interrogé les étudiants afin de savoir
s’ils pensaient que les nouvelles technologies pouvaient avoir un impact
sur les méthodes pédagogiques des enseignants. Parmi les 768
répondants à la question, 75% considèrent que c’est
effectivement le cas, sans que nous ne sachions pour autant s’ils
envisagent cet impact comme étant positif ou négatif. Nous leur
avons ensuite demandé s’ils avaient déjà suivi un
cours qu’ils considèrent comme innovant en termes de
pédagogie (cf. tableau 2).
Tableau 2 • Répartition des
étudiants de l’échantillon (N = 768) en fonction
de leur cycle d’inscription et de leur suivi d’un cours innovant (en
%)
|
Oui |
Non |
Cycle ingénieur (1ère à 4ème année) |
21,3 |
78,7 |
Autres
(Bachelor, Master et Doctorat) |
11,8 |
88,2 |
Les étudiants du cycle Ingénieur sont significativement plus
nombreux (test du Khi2, seuil de 1%), à indiquer avoir suivi un cours
innovant.
Parmi l’ensemble des répondants à cette question, 111 ont
précisé en quoi ce cours était innovant. 61 individus (55%)
évoquent alors clairement un élément en lien avec le
numérique. Plus précisément, 31 étudiants ont
apprécié l’utilisation d’un boîtier de vote,
rendant à leurs yeux le cours plus interactif. De plus, parmi les 50
individus n’ayant pas explicitement mentionné le numérique
comme facteur d’innovation, 14 ont toutefois indiqué avoir
apprécié les quizz interactifs proposés en
amphithéâtre. On peut alors supposer que certains ont
également bénéficié de boîtiers de vote. Le
suivi d’un MOOC comme facteur innovant a été cité par
7 étudiants, les autres faisant référence à divers
outils ou ressources numériques (utilisation d’Excel, d’un
diaporama, film vidéo des cours en amphi, accès au matériel
du Fab’lab, création d’un groupe facebook...).
Même s’il existe désormais un large consensus dans la
littérature scientifique autour de l’idée selon laquelle
l’innovation technologique ne génère pas automatiquement
l’innovation pédagogique (Tricot, 2017),
le numérique contribue en définitive de façon non
négligeable, selon les étudiants, à engendrer
l’innovation pédagogique lors d’un cours. Il serait alors
intéressant d’examiner plus en avant dans quelle mesure cette
innovation peut influer sur leur motivation, et par ce biais sur leurs
performances aux examens.
5.3. Représentation des services numériques de l’Ecole
Polytechnique
Nous avons ensuite cherché à savoir dans quelle mesure les
étudiants mobilisaient les services numériques proposés par
l’X (cf. figure 2).
Figure 2 • Répartition des étudiants
de l’échantillon (N = 1052) en fonction de leur
utilisation et de leur connaissance des services numériques de l’X
(en %)
L’adresse mail institutionnelle, la connexion Wifi, la plateforme
Moodle et le réseau intranet Frankiz constituent les services les plus
mobilisés par les étudiants (nous n’évoquerons pas
ici le cas d’Enex qui a depuis été remplacé par
Synapse). Nous ne nous attarderons pas sur l’utilisation
différenciée de ces services en fonction des
caractéristiques des étudiants, car ce n’est pas le propos
dans ce travail. Il nous paraît en revanche intéressant de
constater que certains services sont très peu connus des
étudiants, une telle situation pouvant probablement être mise en
lien avec la faible utilisation de ces services par les enseignants. Une nuance
doit toutefois être apportée ici : au moins un quart des
étudiants n’a pas renseigné son utilisation des services
numériques mentionnés. Reste à savoir si cela provient
d’un désintérêt pour le questionnaire, ou bien
peut-être considéré comme étant le reflet d’une
absence d’utilisation des services numériques et plus largement des
outils numériques pouvant être mobilisés pour
étudier.
Nous avons ensuite centré notre attention sur les quatre services les
plus mobilisés par les étudiants afin d’examiner quelle
représentation les étudiants en ont. Ainsi, l’adresse mail
institutionnelle est jugée comme utile par 33,6% des individus, voire
même comme indispensable (65,2%). Seuls 1,2% considèrent inutile
l’existence de ce type de service. La connexion Wifi paraît
satisfaisante pour les trois quarts des étudiants. Par ailleurs, un peu
plus de la moitié émet le souhait de bénéficier de
plus de supports de cours ou d’activités sur Moodle, et seuls 8%
des étudiants se déclarent insatisfaits de cette plateforme. La
construction de tableaux croisés et la réalisation de tests du
Khi2 montrent que, de façon générale, les étudiants
inscrits en cycle Ingénieur sont significativement plus nombreux à
être satisfaits de la connexion Wifi (seuil de 1%) et du réseau
intranet Frankiz (cf. tableau 3).
Tableau 3 • Répartition des
étudiants de l’échantillon en fonction de leur cycle
d’inscription et de leur satisfaction à l’égard des
services numériques de l’Ecole Polytechnique (en %)
|
Connexion Wifi (N=733) |
Plateforme Moodle (N=647) |
Réseau Intranet Frankiz (N=609) |
Cycle Ingénieur (1ère à 4ème année) |
80,2 |
91,6 |
82 |
Autres (Bachelor, Master et Doctorat) |
55,9 |
93,8 |
68,8 |
De tels résultats sont sans nul doute à mettre en lien avec la
vraisemblable absence d’utilisation de la plateforme Moodle par une partie
des étudiants dont le niveau est supérieur à Bac+5, de par
leur statut de doctorants. Par ailleurs, il serait intéressant
d’étudier les motifs qui conduisent les étudiants à
être plus ou moins satisfaits à l’égard de ces
services et quelles représentations ils se font de leurs usages,
notamment en fonction de leur année d’étude, nos
données étant trop restrictives pour aborder ces dimensions.
5.4. Attentes des étudiants en matière de
numérique
Pour terminer, nous avons interrogé les étudiants sur leur
degré d’attente concernant un certain nombre de services
numériques qu’il serait selon eux utile de développer. A cet
égard, nous leur avons proposé une série d’items et
demandé d’indiquer pour chacun d’entre eux s’il leur
semblait utile ou non de développer de tels services (cf. figure 3).
Figure 3 : Répartition des
étudiants de l’échantillon (N = 415) selon leur degré
d’attente concernant les services numériques à
développer au sein de l’Ecole Polytechnique (en %)
Si l’on raisonne sur la totalité des individus de
l’échantillon, on constate que le fait de disposer de davantage de
prises électriques est le besoin technique le plus sollicité par
les étudiants. Il est à dire que la configuration des salles de
cours est considérée comme incompatible avec l’utilisation
des TIC par plus de 77% des étudiants de l’échantillon. En
ce sens, 72% indiquent manquer de prises, 72% manquer de place et 20%
mentionnent que leur propre matériel n’est pas adapté
à cette utilisation. Il semble donc qu’au-delà des services
numériques en eux-mêmes, ce soit davantage la qualité des
infrastructures en tant que telles qui soit mise en cause et qui pourrait
être à l’origine d’un désaveu de certains
étudiants pour les services numériques de l’école.
La mise à disposition d’un annuaire des anciens
étudiants, des podcasts des cours ainsi que d’un espace
d’échanges entre les différents acteurs de
l’école constituent également des services
considérés comme utiles par les étudiants. A
l’inverse, l’idée de former les étudiants pour
acquérir les compétences du C2I niveau 1 ou de mettre à
leur disposition une tablette ou un ordinateur prêté par
l’établissement paraît peu nécessaire. Il est à
dire que ces étudiants, issus de la génération Z, sont
généralement personnellement déjà bien
équipés en matériel numérique d’un point de
vue personnel. Cette génération, qualifiée de
« digital natives » (Prensky, 2001),
a également une forte tendance à surévaluer ses
compétences numériques (Dauphin, 2012),
d’où le fait qu’une formation au C2I leur paraisse peu utile.
Notons toutefois que les femmes sont significativement plus nombreuses que les
hommes (test du Khi2, seuil de 1%) à juger utile, voire très utile
de disposer d’un accompagnement dans l’utilisation des TIC
proposées par l’école (40% contre 25%), ou bien d’une
formation aux compétences du C2I (20% contre 12%). Par ailleurs, lorsque
ces données sont étudiées en fonction du cycle
d’inscription, on remarque là encore qu’il existe des
différences significatives (test du khi2, seuil de 1%) entre les
étudiants du cycle Ingénieur et les autres (cf. tableau 4).
Si les étudiants du cycle Ingénieur jugent bien souvent moins
utile le fait de disposer de services tels qu’une formation aux
compétences du C2I, de tablettes ou ordinateurs prêtés par
l’établissement ou bien encore d’un accompagnement dans
l’utilisation des TIC, ils sont en revanche significativement plus
nombreux à évoquer la nécessité de disposer
d’un annuaire des anciens étudiants.
Tableau 4 • Répartition des
étudiants de l’échantillon selon leur cycle
d’inscription et leurs besoins en termes de TIC (N=637, en %)
|
Cycle Ingénieur (1ère à 4ème année) |
Autres (Bachelor, Master et Doctorat) |
Recevoir des informations ou des alertes sur le téléphone
mobile |
42,7 |
58,1 |
Disposer de tablettes ou ordinateurs prêtés par
l’établissement |
20,6 |
41,8 |
Disposer d’un annuaire des anciens étudiants en ligne |
81,5 |
66 |
Disposer d’une application de géolocalisation sur le campus |
26,3 |
43,2 |
Bénéficier d’une formation aux compétences du
C2I |
9,5 |
29,1 |
Disposer d’un accompagnement dans l’utilisation des TIC
proposées par l’école |
22,5 |
49,6 |
Disposer d’une connexion filaire au réseau informatique de
l’école en salle de cours |
32,8 |
48,6 |
6. Conclusion et perspectives
L’objectif de cette recherche était
d’étudier les représentations du numérique des
étudiants dans un contexte particulier jusqu’alors peu
exploré en France, celui de l’Ecole Polytechnique. Ainsi, une large
part d’étudiants considère que le numérique peut
constituer un facteur d’innovation pédagogique, rejoignant ainsi
les conclusions de Brooks (2016, cité par Parent, 2017), selon lequel les
étudiants appréhenderaient la technologie dans un contexte
pédagogique comme une manière moins traditionnelle d’aborder
la matière. De plus, loin de se montrer réfractaires au
numérique, les étudiants interrogés se montrent dans
l’ensemble plutôt satisfaits des quatre services numériques
qu’ils mobilisent le plus souvent et paraissent en cela avoir une
représentation positive du numérique. Notre hypothèse
d’une différence dans les représentations et les attentes
des étudiants à l’égard du numérique selon le
cycle d’inscription de ces derniers est par ailleurs confirmée.
Certes, ces résultats restent à considérer avec
précaution en raison du manque de représentativité de
l’échantillon par rapport à la population visée. Par
ailleurs, notre catégorisation des étudiants en deux groupes
(cycle Ingénieur vs autres cycles) demande à être
approfondie. Il serait en effet sans doute probant, en collectant des
données sur davantage d’individus, d’analyser plus finement
les différences existant dans les représentations des
étudiants en fonction de leur niveau d’inscription. On peut par
exemple imaginer que ceux de première année du cycle
Ingénieur n’auront ni les mêmes besoins, ni les mêmes
usages en matière de TIC que leurs collègues qui seraient
déjà plus avancés dans le cursus. De plus, il serait
intéressant d’étudier les facteurs se situant à
l’origine des représentations différentes des TIC des
étudiants en fonction de leur cycle d’inscription, à savoir
Bachelor, Master, cycle Ingénieur ou Doctorat. On pourrait en outre
chercher à prendre en compte d’autres variables dans
l’explication des différences de représentation des TIC par
les étudiants, tenant à la fois à leur
caractéristiques personnelles et scolaires. Plus
précisément, il serait intéressant de mettre en rapport ces
représentations avec ce qu’on pourrait nommer le « profil
numérique » des étudiants, à savoir leurs
équipements, leurs usages des outils ou encore leur formation en la
matière.
Cette recherche ouvre néanmoins un réel débat autour de
la capacité du numérique à constituer à lui seul un
réel vecteur d’innovation. Il serait en ce sens intéressant
d’examiner si le côté novateur perçu par les
étudiants vient réellement des TIC en tant que telles ou bien de
l’usage pédagogique qu’en font les enseignants. La
réalisation d’entretiens auprès d’un
échantillon représentatif de ces étudiants pourrait
à ce titre apporter des compléments intéressants dans la
compréhension de leurs représentations du numérique. Une
autre limite de cette recherche tient au fait que nous n’avons pu obtenir
qu’une mesure des représentations des étudiants à un
instant « t », ou autrement dit un instantané de ces
représentations. Il serait préférable de pouvoir effectuer
un suivi longitudinal des étudiants afin d’identifier comment leurs
représentations évoluent au fur et à mesure de leur
avancée dans leur cursus.
De façon plus générale, le développement de
recherches empiriques axées sur le cas spécifique des grandes
écoles et en particulier de l’Ecole Polytechnique, concernant les
apports du numérique sur les questions d’enseignement et
d’apprentissage nous semble constituer aujourd’hui une réelle
nécessité, afin d’identifier en quoi le numérique
peut conduire les enseignants à mettre en œuvre des pratiques
innovantes, quels peuvent en être les effets sur les acquisitions des
étudiants et quelles sont les transformations à envisager
concernant l’offre numérique que proposent déjà ces
écoles au public qu’elles accueillent. On peut en outre
s’interroger sur les différences effectives en la matière
entre les grandes écoles telles que l’Ecole Polytechnique et les
universités.
RÉFÉRENCES
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sont-ils neutres ? Sociologie, 9(2), 169-196. Disponible sur internet
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d'étudiants dans le supérieur en 2016-2017 en forte
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usages numériques des étudiants sur la réussite
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l’innovation par l’usage des TIC dans l’enseignement
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Tricot, A (2017). L’innovation
pédagogique. Mythes et réalités. Paris : Retz.
Annexe 1 : Thèmes abordés dans le questionnaire
étudiants
Introduction :
Cycle d’étude
Avis sur le positionnement de l’X par rapport au digital |
Profil numérique :
Possession et utilisation personnelle de matériel numérique,
d’une connexion à internet, d’outils de stockage
Positionnement par rapport au processus d’adoption du numérique
Utilisation des réseaux sociaux |
Avis sur l’existant au sein de l’établissement :
Utilisation et perception du Wifi, de l’intranet, des réseaux
sociaux, de l’adresse mail institutionnelle, de la bibliothèque de
l’école, des services du Drahi-X-Novation Center, des services
audiovisuels de l’école, de l’application X-Campus, de la
plateforme Moodle, de la plateforme de captation en amphi
Suivi et représentation d’un cours innovant
Rôle pédagogique des enseignants, effets des technologies sur
les méthodes pédagogiques
Orientation par un enseignant sur des ressources externes au cours
|
MOOC :
Inscription et domaine d’inscription,
Connaissance des MOOC de l’école
Plateforme de suivi des MOOC
Apprentissage croisé MOOC et présentiel |
Habitudes de travail :
Utilisation d’ENEX
Support de prise de notes
Fréquence d’utilisation du matériel informatique en
cours
Avis sur les salles informatique
Lieu de travail privilégié |
Souhaits pour l’avenir :
Degré d’attente par rapport aux services numériques de
l’X
Service numérique le plus utile
Service numérique le moins utile |
Profil :
Age
Genre
Nationalité
Type de formation actuelle
Activité salariée
Mode de transport |
Annexe 2 : Modèle de régression multinomiale – Effet
du genre de l’étudiant sur le processus d’adoption
d’une innovation
Cox et Snell
|
,017
|
Nagelkerke
|
,020
|
McFadden |
,009 |
Annexe 3 : Modèle de régression multinomiale – Effet
du cycle d’inscription de l’étudiant sur le processus
d’adoption d’une innovation
Pseudo R-deux |
Cox et Snell |
,014 |
Nagelkerke |
,016 |
McFadden |
,007 |
1 « représentation
d’informations ou de grandeurs physiques au moyen de caractères,
tels que des chiffres, ou au moyen de signaux à valeurs
discrètes » (Dictionnaire Larousse 2019).
2 MOOC signifie massive open online
courses et SPOC small private online course.
3 Le questionnaire est en grande partie
adapté de celui produit à l’université Jean Moulin de
Lyon (Lyon 3) par Yves Condemine, vice-président stratégie
numérique, et Magali Ruillat, chef de projets services
numériques.
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