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Modèles et outils pour prendre en compte
l’évolutivité dans les profils d’apprenants
Stéphanie Jean-Daubias, Blandine Ginon, Marie Lefevre
(LIRIS,
Lyon)
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RÉSUMÉ : Si
la notion de profils d’apprenants est maintenant bien connue et
intégrée dans de multiples EIAH (Environnements Informatiques pour
l’Apprentissage Humain), la prise en compte de l’évolution
dans ces profils ne bénéficie pas des mêmes avancées.
L’objet de cet article est de définir cette notion et de montrer sa
prise en compte dans les recherches abordant l’ingénierie des
profils d’apprenants. Après une définition du concept de
profils d’apprenants évolutifs que nous illustrons
d’exemples, nous montrons en quoi ce concept fait évoluer les
modèles de notre projet, notamment le langage de modélisation de
profils PMDL étendu en PMDLe, pour prendre en charge
l’évolutivité des profils.
MOTS CLÉS : profils
d’apprenants évolutifs, modèles, uniformisation de
profils. |
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ABSTRACT : If
the concept of learners profiles is now well known and treated in various ILE
(Interactive Learning Environments), the taking into account of evolution in
profiles do not benefit from the same advances. The subject of this paper is to
define this notion and to show how it is taken into account en ILE researches.
After a definition of the concept of progressive learners profiles illustrated
with examples, we show how this concept changes the models of our project,
notably PMDL profiles modeling language extended to PMDLe, to take into account
the evolutivity of profiles.
KEYWORDS : progressive
learners profiles, models, profiles standardisation. |
1. Introduction
Un
profil d’apprenant permet de rassembler des informations sur les
connaissances, les compétences ou encore le comportement d’un
apprenant, informations rassemblées à l’issue d’une
activité pédagogique, qu’elle soit informatisée ou
non (Jean-Daubias et al., 2009).
L’objet profil d'apprenant recouvre une grande diversité dont
nous synthétisons, définissons et illustrons les
différentes dimensions que nous avons identifiées dans la Figure
1.
Les profils d’apprenants peuvent tout d’abord concerner
différents sujets (cf. 1 sur la Figure 1) : un unique apprenant ou
un groupe d’apprenants (un binôme, une classe) (Kosba et al., 2005), (Upton et al., 2009).
Ils peuvent provenir de l’analyse d’activités de
différents types du point de vue de la place de la collaboration (cf. 2
sur la Figure 1) (Upton et al., 2009) et de la distance dans ces activités (cf. 3 sur la Figure
1) : collaboratives ou non, présentielles, semi-distancielles ou
distancielles. Ces activités peuvent être de disciplines variées (cf. 4 sur la Figure 1) et correspondre à
différents niveaux (cf. 5 sur la Figure 1), scolaires,
universitaires ou de formation continue. Les profils d’apprenants peuvent
être créés à la demande de différents initiateurs (cf. 6 sur la Figure 1) : l'enseignant, afin de suivre
l’évolution de l’apprentissage de ses élèves
dans l'année ; l'institution, pour suivre celle de l’ensemble
des apprenants (par exemple le collège ou le ministère (M.E.N._EducEval, 2008) dans un contexte scolaire, l’entreprise dans un contexte de formation
continue); ou encore l'apprenant lui-même afin de suivre
l’évolution de ses connaissances. De plus, les profils
d’apprenants peuvent être constitués par différents créateurs (cf. 7 sur la Figure 1) : certains sont
constitués de façon automatique ou semi-automatique par un
logiciel comportant un modèle de l’apprenant, d’autres sont
issus des pratiques des enseignants, pouvant s'appuyer sur des documents de
référence (programmes scolaires ou référentiels de
compétences), le plus souvent sous forme papier, mais parfois sous forme
numérique (tableur par exemple), d’autres encore sont
établis par l’apprenant lui-même, en situation
d’autoévaluation, que ce soit sous forme papier-crayon ou
logicielle (Cogne et al., 1998), (Eyssautier et al., 2004).
Figure 1 : Les 20 dimensions des profils
d’apprenants.
Par ailleurs, les profils sont constitués dans le but d'être
exploités par différents destinataires (cf. 8 sur la Figure
1), humains ou logiciels. Les profils créés par un enseignant sont
en général destinés à être exploités
par ce même enseignant, mais également par l'institution scolaire,
parfois par l'apprenant concerné ou sa famille. Les profils
créés par un système informatique sont la plupart du temps
destinés à être exploités par le système
lui-même. Toutefois, certains logiciels « externalisent » leurs
profils, c’est-à-dire qu’ils les rendent visibles de
l’extérieur, ce principalement à destination de l'apprenant
et de l'enseignant (Paiva et al., 1995) ;
d’autres créent même des profils avec pour but principal de
les communiquer aux acteurs humains, c’est l’approche adoptée
par les recherches sur les modèles de l’apprenant ouverts (LeMoRe, 2005), (McCalla et al., 2007), (McCalla et al., 2007), (Bull et al., 2010).
Nous pouvons en outre différencier les profils selon le type (cf.
11 sur la Figure 1) des informations qu’ils contiennent. Il peut
s’agir d'une part de profils d’utilisation, qui rendent compte de
l’utilisation qu’a faite l’apprenant du logiciel, tel que le
temps qu’il a mis pour effectuer l’activité, ce qui
correspond au modèle comportemental de l’apprenant. Il peut
s’agit d'autre part de profils d’apprentissage, qui correspondent au
modèle cognitif de l’apprenant (Balacheff, 1994).
Il peut s’agir également de profils de caractéristiques (Self, 1988).
Notons toutefois que modèle du domaine, traces et productions de
l’apprenant sont hors du champ de la notion de profils d’apprenants,
car ne correspondant pas à la définition des profils. La nature (cf. 12 sur la Figure 1) des informations que
comportent les profils d’apprenants est également variable (VanLehn, 1988), (Dillenbourg et al., 1992), (Vassileva, 1997), (Woolf, 2009) chapitre 13. Il peut s’agir de connaissances (« la terminaison
de la première personne est -ai au futur ») ou
méta-connaissances de l’apprenant (« je pense
maîtriser la conjugaison du futur », « pour conjuguer
un verbe au futur, il faut connaître son groupe ») (Clancey, 1982),
de compétences (« savoir identifier le radical à partir
de l’infinitif d’un verbe »), de stratégies
(« identifier le radical du verbe, puis ajouter la
terminaison ») ou de conceptions (qui peuvent couvrir des
connaissances erronées de type « la terminaison de la
première personne est –ais au futur »), mais aussi de
comportements (« travail par essais-erreurs »). La valuation (cf. 13 sur la Figure 1) utilisée peut
également varier. Une compétence peut être valuée par
une note (« 3/7 »), un taux de réussite
(« 87% »), une évaluation textuelle
(« connaissance partiellement maîtrisée »), une
appréciation (« en progrès »), ou encore un
commentaire d’ordre métacognitif (« je pense
maîtriser cette compétence »). Dans un profil
créé par un logiciel, il faut distinguer sa représentation interne (cf. 14 sur la Figure 1), celle qu'utilise le
logiciel pour manipuler le profil (sous forme de couples attribut/valeur, de
faits, de règles, de réseaux bayésiens...) (Vassileva, 1997),
de sa représentation externe (cf. 15 sur la Figure 1), celle qui
est utilisée pour stocker le profil ou encore de sa visualisation (cf. 16 sur la Figure 1), celle qui est proposée aux destinataires :
sous forme textuelle, numérique, symbolique ou graphique. Nous
identifions également les normes ou standards éducatifs
utilisés pour l’échange de données (cf. 17 sur la
Figure 1) (Pernin, 2006),
comme LOM (LOM, 2002), SCORM (SCORM, 2001),
PAPI (PAPI, 2002),
IMS-LIP (IMS-LIP, 2001),
MLR (Bourda et al., 2010),
le format de stockage (cf. 18 sur la Figure 1), qui peut être de
type texte, tableur, base de données, fichier XML, ainsi que les plateformes informatiques compatibles (cf. 19 sur la Figure 1),
qu’elles soient associées à des dispositifs fixes ou
mobiles (cf. 20 sur la Figure 1). Pour compléter, et nous insistons sur
ce dernier point qui est central dans le cadre de cet article, notons que pour
un même apprenant, il est possible de disposer de plusieurs profils qui représentent l’état de ses connaissances dans des
domaines différents, selon des points de vue différents, dans des
contextes différents, avec des objectifs différents (Bull et al., 2003),
pour des usages différents (Vassileva et al., 2003),
informations qui évoluent (cf. 10 sur la Figure 1) pour un
même élément évalué (Vassileva, 1997),
soit pour prendre en compte l’évolution des connaissances de
l’apprenant qui peut refléter l’apprentissage ou
l’oubli (Mendelsohn et al., 1991), (Brusilovsky et al., 2009),
soit pour corriger l’évaluation qui a été faite. En
effet, les informations contenues dans les profils ne sont pas certaines, elles
sont le reflet des croyances du créateur du profil, qu’il soit
humain ou logiciel, sur l’apprenant (Dimitrova et al., 1999).
Si elle est prise en compte, cette évolution des données du profil
peut se faire, soit en remplaçant les anciennes valeurs du profil (les
profils sont alors modifiables), soit en gardant trace de
l’évolution (les profils sont alors évolutifs). En
complément, il est en outre intéressant d’avoir dans les
profils des informations temporelles permettant d’identifier la
période concernée ou le temps passé sur les
activités (cf. 9 sur la Figure 1).
Si certains points communs peuvent être trouvés entre nos 20
dimensions des profils d’apprenants et l’approche SMILI Open Learner
Modelling Framework (Bull et al., 2007),
nos approches diffèrent significativement, notamment en raison du fait
que nous adoptons le point de vue général des profils
d’apprenants et non le point de vue particulier des profils
d’apprenants ouverts. Plusieurs auteurs ont défini
différents axes d’analyse des profils d’apprenants (Rich, 1983), (VanLehn, 1988), (Dillenbourg et al., 1992), (Vassileva, 1997), (Moulet, 2011).
Nous nous distinguons de ces approches en ne nous limitant pas à deux ou
trois dimensions par rapport auxquelles nous cherchons à positionner les
profils d’apprenants d’un certain nombre d’EIAH, mais en
cherchant à caractériser finement les profils d’apprenants
existants. Enfin, nous n’adoptons pas le point de vue de la façon
de construire le diagnostic (Dillenbourg et al., 1992),
mais bien celui de l’objet profil d’apprenants, résultat de
ce diagnostic. Nous ne prétendons pas que ces dimensions sont
exhaustives, même si nous avons tenté de couvrir au mieux la
diversité des profils. Il est donc possible de compléter ce
travail en y ajoutant d’autres dimensions.
Dans les travaux que nous présentons dans cet article, nous nous
intéressons à la réutilisation de profils
d’apprenants existants hétérogènes par des acteurs
autres que leurs auteurs, dans le but notamment de favoriser l’utilisation
des profils au delà du contexte de leur création.
L’uniformisation des profils que nécessite cette
réutilisation peut se faire selon plusieurs approches. Les approches a
priori, qu’elles s’appuient sur la normalisation (PAPI, 2002), (IMS-LIP, 2001),
sur des ontologies (Desmoulins et al., 2006), (Woolf, 2009), (Heckmann et al., 2005), (Paquette, 2007), (Moulet, 2011) ou
de type e-portfolio (Mason et al., 2004), (Eyssautier-Bavay, 2004), (Moulet, 2005), (EuroLMAI, 2010), (Najjar et al., 2010) nécessitent que les profils d’apprenants soient écrits dans
le formalisme spécifié. Le fait même qu’il
s’agisse d’approches a priori est un frein à une exploitation
large d’outils s’appuyant sur ces travaux. En effet, seuls les
profils conformes aux spécifications pourraient être
traités, alors que les profils existants sont très
hétérogènes (Jean-Daubias et al., 2009) et pour la plupart ne respectent pas de telles spécifications (Jean-Daubias et al., 2009).
Les approches a posteriori quant à elles consistent à
réécrire les profils dans un formalisme qui leur est propre pour
pouvoir les traiter, tels DynMap+ (Rueda et al., 2006) ou VisMod (Zapata-Rivera et al., 2004).
La principale limite des systèmes qui adoptent cette approche est leur
manque de généricité : ils savent seulement
réécrire les profils provenant de source(s) identifiée(s).
Pour plus de souplesse, Ramandalahy et al (Ramandalahy et al., 2009) adoptent une démarche plus évolutive. D’autres approches
s’intéressent à l’interopérabilité entre
les modèles de l’utilisateur (et pas forcément
spécifiquement entre les modèles de l’apprenant) issus de
différents systèmes. Ces approches, parmi lesquelles (Celik et al., 2008), (Brusilovsky et al., 2008), (Conlan et al., 2004), (Walsh et al., 2009), (Tortarolo et al., 2009),
s’appuient sur la mise en correspondance de modèles de
l’utilisateur. Les limites principales de ces systèmes proviennent
des types de profils pris en charge assez limités, souvent issus
d’une plateforme de formation à distance et imposant parfois un
format de représentation : principalement une ontologie ou un
standard, ce qui exclut les profils papier-crayon, mais également un
grand nombre de profils issus d’EIAH. Ainsi, s’il existe des
systèmes permettant de gérer des profils d’apprenants, aucun
n’adopte une démarche suffisamment générique pour
traiter et exploiter facilement et de façon riche tous les types de
profils.
Dans nos travaux, nous avons choisi d’adopter une démarche a
posteriori afin de pouvoir prendre en compte une plus grande
variété de profils. Nous adoptons de plus une démarche
générique : nous proposons un environnement capable de
réécrire toutes sortes de profils existants dont on ne connait ni
la structure, ni les données, sans imposer aucun formalisme a priori.
Cette approche s’appuie sur un environnement générique sans
contenu, que les utilisateurs vont compléter en y mettant les
informations dont ils ont besoin : ce sont les utilisateurs qui ajoutent
leur propre sémantique au système, contrairement aux approches a
priori pour lesquelles la sémantique est donnée et
imposée.
Dans cet article, nous nous intéressons plus précisément
à la prise en compte de l’évolution dans les profils
d’apprenants. Avoir des informations sur l’évolution des
profils permet de garder trace des états de connaissances
précédents pour des exploitations ultérieures : que ce
soit pour le diagnostic en EIAH ou pour le suivi des apprenants par les
différents acteurs concernés (enseignants et institutions, mais
aussi familles, et apprenants dans un contexte métacognitif (Jean-Daubias et al., 2009)).
Ainsi, un EIAH peut utiliser l’évolution de la maîtrise
d’une connaissance donnée pour adapter le niveau des exercices
proposés ; un enseignant sera non seulement intéressé
par le niveau de maîtrise d’un apprenant, mais aussi par
l’évolution de ce niveau depuis la dernière
évaluation. Pour cela, les profils doivent intégrer cette notion
d’évolutivité.
Afin d’une part d’illustrer la notion de profil
d’apprenants et d’autre part de mettre en lumière plus
particulièrement la prise en compte du temps dans les profils, prenons
trois exemples de profils évolutifs. Le premier est un profil
papier-crayon utilisé par les enseignants de l’école
maternelle Antoine Rémond de Lyon 6ème pour effectuer
un suivi des élèves durant les trois années de maternelle
(petite section -PS-, moyenne section -MS- et grande section -GS-). Chaque
année comporte deux périodes d’évaluation.
L’extrait du profil présenté sur la Figure 2 concerne la
section « Découvrir le monde », composée de
trois thèmes eux-mêmes précisés en composantes
à évaluer. L’échelle d’évaluation
utilisée par cette école est textuelle graduée : un
élément évalué sur une période peut
être associé au niveau « non acquis » (NA),
« en cours d’acquisition » (ECA), ou
« acquis » (A). Le niveau « en cours
d’acquisition » est divisé en ECA- et ECA+ pour plus de
précision dans l’évaluation. Dans notre exemple,
« Connait les principaux concepts spatiaux » est une
compétence acquise pour toutes les périodes
évaluées. Il est possible qu’un élément du
profil soit non évaluable sur une période, il est alors
associé à une case noire. Dans l’exemple de la Figure 2 « Compare des collections et les range selon des critères
quantitatifs » n’est ainsi pas évaluable en petite
section. Il arrive également que les apprenants ne soient pas
évalués pour un élément sur certaines
périodes, dans ce cas l’élément est associé
à une case vide pour la période concernée. C’est le
cas par exemple sur le profil de la Figure 2 pour les
premières périodes de petite et moyenne sections pour
l’élément « Réalise une collection
comportant le même nombre d’objets qu’une collection
référente ». Ainsi, dans ce profil, ce n’est pas
tant les valeurs que leur évolution qui sont importantes.
Figure 2 : Extrait du profil évolutif papier-crayon de
l’école Antoine Rémond.
Notre second exemple de profil évolutif est issu du site de soutien
scolaire Maxicours (Maxicours, 2000).
Ce site, en plus de parcours d’apprentissage libres et de séances
de révision, propose aux apprenants d’effectuer chaque jour une
séance adaptée à leur niveau scolaire et tenant compte de
leurs précédentes séances de travail. Les extraits
présentés correspondent aux résultats obtenus pour les
différentes activités réalisées au cours des
séances du samedi 13 novembre (cf. partie gauche de la Figure 3) et du
dimanche 14 novembre (cf. partie droite de la Figure 3). Cette mise
à disposition des bilans des différentes séances
effectuées permet à l’apprenant et/ou à ses parents
de suivre l’activité réalisée. Dans ces extraits,
nous pouvons observer une progression des résultats entre les deux
séances pour l’activité de conjugaison en français
(activité n°3) : le nombre de questions réussies est
passé de 5 à 6 pour cette activité.
Figure 3 : Extraits du bilan de l’élève dans
Maxicours (Maxicours, 2011).
Notre dernier exemple de profil évolutif est celui de Narcissus qui
définit un profil de collaboration entre membres d’un groupe
travaillant au développement d’une application (Upton et al., 2009) (cf. Figure 4). Le
temps y est pris en compte en affichant la date de chacun des
événements qui constituent le profil et en montrant
l’évolution des situations. La visualisation est faite sous forme
graphique : pour une date donnée (en ordonnée sur la Figure 4), Narcissus
représente, pour chaque membre du groupe observé (en abscisse sur
la Figure 4), son
activité au sein du groupe. Cette représentation permet à
l’utilisateur de saisir à la fois l’ensemble de
l’activité du groupe et son évolution.
Figure
4 : Visualisation du profil de Narcissus (Upton et al., 2009).
Si l’idée de la prise en compte de l’évolution dans
les connaissances des apprenants ne date pas d’hier (Self, 1988), il
n’existe pas un grand nombre d’EIAH maintenant des profils
d’apprenants évolutifs. En effet, il n’est pertinent de
stocker des informations sur l’évolution des connaissances de
l’apprenant dans son profil que si ces informations seront utiles par la
suite (Self, 1990).
À défaut de savoir facilement gérer et/ou exploiter ces
informations sur l’évolution des connaissances des apprenants, peu
de concepteurs d’EIAH intègrent la notion
d’évolutivité dans les profils de leurs systèmes.
Toutefois, dans la recherche que nous présentons ici, nous souhaitons
proposer une approche générique permettant de prendre en compte un
maximum de profils : certains de ces profils étant évolutifs,
nous nous devons de prendre en compte cette caractéristique.
L’évolutivité des profils, outre la possibilité de
conserver une trace des différentes étapes de construction des
connaissances des apprenants, permet des traitements intéressants sur les
profils répondant à des besoins des tuteurs, humains ou
logiciels.
Ainsi, prenons le cas de Valérie, enseignante en CM2. En début
d’année, après une séries d’évaluations
visant à situer le niveau de ses nouveaux élèves, elle peut
étudier leurs connaissances à un instant t et comparer ces
connaissances au contenu du profil de l’année
précédente transmis par son collègue de CM1, afin
d’identifier les élèves qui ont besoin de révisions
après la coupure estivale. Dans la suite de l’année,
Valérie peut également suivre l’évolution des
résultats de ses élèves sur le logiciel de
mathématiques qu’elle utilise en salle informatique une fois par
semaine. Elle souhaite proposer des activités de remédiation aux
élèves dont les résultats stagnent ou sont en baisse par
rapport aux premières séances, et faire travailler en autonomie
ceux dont les résultats s’améliorent. Ainsi, les
informations sur l’évolution des connaissances des ses
élèves constituent un réel outil de travail pour
Valérie.
Dans les travaux existants proposant des outils de gestion de profils,
l’évolutivité des profils d’apprenants n’est
pour l’instant pas prise en compte ou pas de manière satisfaisante.
Il n’est ainsi actuellement pas possible de gérer de façon
riche des profils évolutifs tels que ceux présentés dans
nos exemples (cf. Figure 2, Figure 3 et Figure
4).
Dans la suite de cet article, nous montrons comment nous prenons en compte
l’évolutivité des profils d’apprenants dans notre
approche. Après cette introduction, nous présentons tout
d’abord le contexte de cette recherche, le projet PERLEA, puis les
modèles proposés dans ce contexte, notamment le langage de
modélisation de profils PMDL et ses extensions, ainsi que leur mise en
œuvre dans l’environnement EPROFILEA. Nous exposons dans le cœur
de cet article comment nous avons fait évoluer ces modèles et
outils pour prendre en compte l’évolutivité des profils.
Nous terminons en évoquant les exploitations qui pourront être
faites de ces profils désormais évolutifs.
2. Contexte
2.1. Le projet PERLEA
Le projet PERLEA (Profils d’Elèves
Réutilisés pour L’Enseignant et l’Apprenant)
s’intéresse à la personnalisation de l’apprentissage
par l’exploitation de profils d’apprenants.
Il vise à proposer des modèles et des outils pour la
réutilisation et l’exploitation mutualisée de profils
d’apprenants hétérogènes de tous niveaux et de toutes
disciplines, existants ou à venir, papier-crayon ou logiciels, dans des
contextes différents et par des acteurs autres que leur auteur (Jean-Daubias et al., 2009).
2.2. Le modèle REPro et le langage PMDL
Le projet PERLEA a donné lieu à la spécification du
modèle REPro, Reuse of External Profiles, un modèle du processus
de gestion de profils, qui va de la création de profils
d’apprenants à leur exploitation (cf. partie basse de la Figure(Eyssautier-Bavay et al., 2009 (Eyssautier-Bavay et al., 2009) pour une présentation plus
détaillée). Ce modèle, au-delà d’une
étape préalable de constitution de profils, met en évidence
la nécessité d’harmoniser la structure et les données
des profils pour en proposer une représentation unifiée, ce avant
d’éventuellement transformer, puis exploiter ces profils. Pour
l’harmonisation, REPro s’appuie sur un formalisme de description des
profils permettant de rendre les profils externes réutilisables.
Le langage PMDL, Profiles MoDeling Language, qui sert de langage pivot entre
les profils externes aux formalismes variés et les profils
réutilisables réécrits dans un formalisme commun, est un
langage de modélisation de profils qui permet de décrire la
structure d’un profil afin d’exprimer différents profils
hétérogènes selon un même formalisme (Jean-Daubias et al., 2009), (Eyssautier-Bavay, 2008).
Pour cela, PMDL distingue dans un profil d’apprenant sa partie structure,
pouvant être commune à plusieurs profils, de sa partie
données, contenant les informations propres à chaque apprenant.
Ainsi, PMDL est un modèle théorique qui définit des
éléments de base qu’un enseignant peut instancier et
combiner pour constituer le modèle des profils qu’il souhaite
manipuler, modèle que nous qualifions de structure de profils. Cette
structure de profils, commune à plusieurs apprenants, sera ensuite
instanciée pour contenir les données correspondant au profil de
chaque apprenant.
Le langage PMDL a été décrit formellement selon une
notation BNF (Eyssautier-Bavay, 2008) doublée d’une représentation graphique plus accessible (cf. Figure 5), celle
utilisée dans cet article. Chaque élément de PMDL y est
représenté dans un cadre possédant une partie blanche et
une partie grise. La partie blanche porte le nom de
l’élément. Si l’élément est terminal,
c’est-à-dire s’il n’est composé d’aucun
autre élément, la partie grise contient le type de
l’élément, cette zone est vide dans le cas contraire. Les
diagrammes de cette représentation graphique sont des structures
d’arbres devant être lues de gauche à droite. Les
éléments situés à gauche d’autres
éléments et reliés à eux par un trait les
contiennent. Ainsi, le symbole < représente une relation de OU
logique, le symbole [ représente une relation de ET logique, le symbole *
signifie que l’élément peut être présent de 0
à n fois, le symbole + signifie que l’élément peut
être présent de 1 à n fois, le symbole ? signifie que
l’élément peut être présent 0 ou 1 fois,
c'est-à-dire qu’il est optionnel, enfin, l’absence de symbole
devant un élément signifie qu’il est
pr&(Eyssautier-Bavay, 2008)ne
fois (Eyssautier-Bavay, 2008).
Figure 5 : Le contenu d'un profil en PDML.
PMDL permet de décrire la structure des profils lors de
l’étape d’harmonisation. Ce langage, indépendant de
toute plateforme et donc réutilisable, permet d'exprimer à
l’identique, c’est-à-dire sans perte ou corruption
d’information, la plupart des profils existants selon un même formalisme, que ces
profils soient issus de logiciels ou de pratiques papier-crayon. Un profil
décrit avec PMDL est composé d’informations sur
l’apprenant avec une partie structure et une partie donnees.
La structure du profil, indépendante de la partie donnees qu’il contient comporte un ensemble d’element (par exemple
« mathématiques » ou
« conjugaison »). Il existe quatre types de contenu pour un element : liste_composante, liste_repartition, graphe et texte (cf. Figure 8). Ce sont
ces quatre types de contenu qui vont permettre de constituer des profils
dont la structure pourra être très variée, afin de
répondre aux besoins des enseignants. PMDL ne permet toutefois pas de
représenter des profils d’apprenants évolutifs.
Nous avons défini le cadre d’application de PMDL et
l’expressivité du langage dans ce cadre. Le cadre d'application du
langage PMDL précise les informations que le langage prend en charge ou
pas, à l’aide de dix critères auxquels sont associés
des degrés de prise en compte (cf. Figure 12). Nous avons ensuite
évalué l'expressivité de PMDL au sein de ce cadre
d'application en exprimant différents profils avec le langage PMDL afin
de tester les limites d'expression du langage.
Les principales limites du langage mises en évidence par cette
évaluation sont son incapacité à prendre en compte
l’évolutivité des profils, le lien avec les activités
à l’origine des évaluations et l’organisation des
éléments du profil entre eux. Par contre, certaines limites, comme
la non prise en compte des traces, sont liées à la nature
même des profils d’apprenants et ne nécessitent pas
d’être levées.
Figure 6 : Cadre
d'application de PMDL (Eyssautier-Bavay, 2008).
2.3. L’environnement EPROFILEA
Le projet PERLEA a également donné lieu au développement
d’un EIAH, l’environnement EPROFILEA, dans lequel sont mis en
œuvre les modèles définis dans PERLEA. EPROFILEA concerne les
différents acteurs de l’apprentissage, même s’il
s’adresse principalement aux enseignants. Il comporte trois parties
elles-mêmes composées de plusieurs modules (cf.(Jean-Daubias et al., 2009) et (Jean-Daubias et al., 2009)).
Figure 7 : Architecture
d’EPROFILEA.
La première partie de l’environnement Eprofilea, celle de
préparation des profils, consiste à établir la structure
des profils que l’on souhaite manipuler, avant d’y intégrer
les données issues des profils externes pour constituer des profils
d’apprenants conformes au souhait de l’enseignant et respectant le
formalisme d’EPROFILEA.
Le langage PMDL y est opérationnalisé dans le module
Bâtisseur qui permet à l’enseignant de définir la
structure des profils d’apprenants selon un formalisme unifié. Les
structures de profils issues de Bâtisseur seront complétées
dans les modules d’intégration des données : Prose et
Tornade. Le module Prose, PROfils Saisis par l’Enseignant, aide
l’enseignant à saisir les données issues de profils
papier-crayon de chacun de ses élèves selon la structure de
profils définie dans Bâtisseur. Pour intégrer des profils
logiciels externes (issus de logiciels pédagogiques extérieurs
à EPROFILEA), le module Tornade permet à des experts de constituer
des systèmes de conversions de profils, les tourbillons, puis à
des enseignants de les utiliser pour intégrer les données des
profils correspondants à des profils respectant le formalisme
d’EPROFILEA (Jean-Daubias et al., 2009).
Les profils ainsi constitués sont hybrides : ils peuvent provenir
de différentes sources qu’elles soient papier-crayon ou
logicielles. Une partie d’un profil peut venir par exemple
d’évaluations nationales (M.E.N._EducEval, 2008),
une autre de l’utilisation d’un EIAH d’algèbre, une
troisième d’un EIAH de conjugaison et le reste du profil peut
provenir des évaluations établies à la main par
l’enseignant de la classe.
La deuxième partie d’EPROFILEA est dédiée aux
transformations des profils. Ces transformations peuvent concerner leur
structure ou leurs données (module Groupe qui permet entre autres la
constitution d’un profil de groupe à partir des profils des
apprenants du groupe) ou préparer la visualisation des profils (module
Regards qui permet à un enseignant de définir différentes
vues des profils et préciser quelles vues seront accessibles par quel
acteur : enseignants, élèves, familles...).
La troisième partie de l’environnement, celle
d’exploitation des profils, propose d’une part des activités
sur les profils, avec le module Perl, et d’autre part des activités
pédagogiques personnalisées définies en fonction du contenu
des profils des apprenants, avec le module Adapte.
Le module Perl permettra ensuite la visualisation interactive des profils par
les différents acteurs selon les vues déterminées par
l’enseignant dans Regards. Il propose également aux apprenants, en
plus de la visualisation des profils, des activités sur les profils
(reformulation, négociation des éléments du profil...)
permettant à l’apprenant d’entrer dans une démarche
réflexive par rapport à son apprentissage, et ainsi de mieux
assimiler et exploiter les informations qui lui sont fournies (Eyssautier-Bavay et al., 2006).
Le module Adapte quant à lui, vise à donner à
l’enseignant les moyens de personnaliser les activités
pédagogiques proposées à ses apprenants selon leurs besoins
en fonction de ses choix pédagogiques. Pour cela, il permet à
l’enseignant de créer des structures d’activités,
ainsi que des stratégies pédagogiques qui affectent certaines
structures d’activités aux apprenants en fonction de leur profil.
Enfin, l’enseignant définit un contexte d’utilisation
d’une stratégie pédagogique qui lui permettra ensuite de
générer des feuilles d’exercices papier-crayon ou des
séquences de travail personnalisées dans des logiciels
pédagogiques pour chaque profil d’apprenant ou pour le profil de
classe (Lefevre, 2009).
2.4. Limites de PMDL et de sa mise en œuvre
Revenons maintenant sur la situation de Valérie, une enseignante de
CM2 qui exploite non seulement les connaissances de ses élèves
contenues dans leurs profils, mais aussi l’évolution de ces
connaissances. Le langage PMDL et sa mise en œuvre dans
l’environnement EPROFILEA ne permettent pas de modéliser les
profils évolutifs dont Valérie a besoin. Pour représenter
de tels profils, il est nécessaire de prendre en compte explicitement le
caractère potentiellement évolutif des profils, à la fois
dans le langage de modélisation de profils PMDL, et dans sa mise en
œuvre dans EPROFILEA.
En effet, dans le langage et l’environnement associé
décrits ci-dessus, il n’est pas possible de garder trace des
états de connaissances précédents des apprenants, et encore
moins d’exploiter ces informations pour étudier par exemple
l’évolution des connaissances des apprenants dans une
période donnée.
3. L’évolutivité dans les modèles de PERLEA
Dans cette section, après une
définition du concept de profils d’apprenants évolutifs,
nous montrons comment nous avons fait évoluer d’une part les
modèles et d’autre part les outils du projet PERLEA, afin
qu’ils prennent en charge l’évolutivité dans la
gestion des profils.
3.1. Le concept de profil d’apprenant évolutif
Dans le cadre du projet PERLEA, un profil d’apprenant hybride et
évolutif désigne un fichier rassemblant diverses informations sur
l’apprenant. Ces informations peuvent concerner ses connaissances,
compétences, conceptions, son comportement, ou encore des informations
d’ordre métacognitif. Un tel profil peut comporter des informations
provenant de différentes sources qui peuvent être
hétérogènes : on parle alors de profil hybride. Les
informations qu’il contient peuvent également porter sur
différentes périodes pour un même élément
évalué : on parle alors de profil évolutif.
Ainsi, la notion de profils évolutifs fait référence
à l’évolution des données d’un apprenant dans
son profil.
Reprenons l’exemple du profil papier-crayon de
l’élève de maternelle de la Figure 2. Ce profil
est évolutif : il conserve les résultats de toutes les
évaluations réalisées au cours des six périodes
d’évaluation de maternelle, afin de suivre l’évolution
des compétences des apprenants. Ainsi, on constate que l’apprenant
a progressé dans l’année de petite section pour
l’élément « Dénombre de petites
quantités » du thème « Approche des
quantités ». En effet, cette compétence était
« en cours d’acquisition » lors de la
première période d’évaluation et
« acquise » lors de la seconde période. Au contraire,
l’apprenant a régressé en moyenne section pour la
compétence « Réalise un assemblage d’objets
simples d’après un modèle » du thème
« Domaine des formes et des grandeurs », puisqu’elle
était « en cours d’acquisition + » lors de
la première période et « en cours
d’acquisition - » lors de la seconde période.
Contrairement à cet exemple, la plupart des profils ne sont pas
évolutifs, à l’instar de celui de Maxicours (cf. Figure 3). Pour ces
profils, il n’est donc pas possible de repérer les domaines dans
lesquels l’apprenant a obtenu des résultats constants et ceux dans
lesquels il a progressé ou régressé.
3.2. Extension du langage PMDL en PMDLe
La prise en compte du concept de profil évolutif d’apprenant a
occasionné la modification et l’extension du langage de
modélisation de profils PMDL vers PMDLe, pour PMDL évolutif.
Pour respecter le concept de profil évolutif d’apprenant et donc
permettre à un profil de contenir des informations portant sur
différentes périodes pour un même élément
évalué, il est nécessaire de conserver dans les
données du profil d’un apprenant chaque valeur et chaque
commentaire, en les associant à une date et éventuellement
à une source d’évaluation. C’est pourquoi certains
éléments du langage PMDL, qu’ils concernent la partie
structure ou la partie données, ont été modifiés (Ginon et al., 2010).
Ainsi, le contenu de l’élément valeur_p de PMDL dont
la représentation graphique est donnée en Figure 8, a
été modifié dans PMDLe (cf. Figure 9). Il
contient désormais zéro, une ou plusieurs évaluation. Les évaluation contenues dans les
éléments valeur_p sont associées à une date, une valeur, éventuellement une source, ce qui
permet d’associer à valeur_p une nouvelle valeur,
sans supprimer les précédentes. L’élément
optionnel commentaire est remplacé dans PMDLe par
l’élément optionnel commentaires. Dans PMDL, une valeur_p contenait un unique commentaire, sous forme d’une
chaîne de caractères : ainsi, chaque nouveau commentaire associé à valeur_p remplaçait le
précédent, dont on ne gardait aucune trace. Au contraire, commentaires de PMDLe contient zéro, un ou plusieurs commentaire. Chaque commentaire de PMDLe est associé
à une date, un texte destiné à contenir le
commentaire et éventuellement une source, ce qui permet
d’associer un nouveau commentaire à valeur_p sans
supprimer les commentaire précédents.
Figure 8 : Représentation graphique de valeur_p dans PMDL.
Figure 9 :
Représentation graphique de valeur_p dans PMDLe.
En définissant PMDLe, nous avons également
complété PMDL au delà de ce que nécessitait la prise
en compte de l’évolutivité en permettant par exemple
d’associer à un profil autant d’informations sur
l’apprenant que l’utilisateur le veut, structurées comme il
le souhaite, et non plus seulement un nom et un prénom comme
c’était le cas dans PMDL, ou en ajoutant la notion de source
d’une évaluation qui manquait jusqu’à
présent.
Ainsi, PMDLe permet maintenant de représenter non seulement les
données personnelles des apprenants (qu’elles soient d’ordre
comportemental, cognitif ou métacognitif), mais permet aussi de prendre
en compte la temporalité dans les profils (grâce aux modifications
apportées au langage décrites ci-dessus), le temps passé
sur les activités (par la gestion de plusieurs valeurs pour une
même composante : une pour valuer la composante, l’autre pour
indiquer le temps passé), ainsi que le lien vers les productions
associées aux évaluations.
Prenons l’exemple des profils utilisés par les enseignants de
l’école maternelle Antoine Raymond de Lyon 6ème,
dont nous avons donné un exemple en Figure 2. La Figure 10 et la Figure 11 montrent un
extrait d’un même profil d’apprenant : la partie correspondant
à la composante « Approche des quantités » de
la brique « Découvrir le monde ». Dans la Figure 10 cet extrait
est écrit en PMDL et donne seulement la dernière valeur de chaque
élément du profil ; dans la Figure 11, il est
écrit en PMDLe et permet donc de voir l’évolution des
connaissances de l’élève pour cette composante.
Figure 10 : Extrait
d’un fichier de profil d’apprenant non évolutif dans EPROFILEA.
En comparant ces deux extraits, nous constatons que le premier profil ne peut
contenir que des informations relatives à une unique évaluation
pour la sous-composante « Connait la comptine numérique
orale » de la composante « Approche des
quantités » : NA (cf. sur la Figure 10) et
qu’en cas de nouvelle évaluation, ces informations seront perdues
car remplacées par de nouvelles. Au contraire, dans le second profil, qui
est évolutif, les informations relatives à chaque
évaluation sont conservées, modifiables et réutilisables
(cf. à sur la Figure 11). Par
exemple, la Figure
11 montre en que l’apprenant avait le niveau ECA+ pour la
sous-composante « Connait la comptine numérique
orale » lors de l’évaluation du 2009/01/21, puis en
qu’il avait le niveau A pour l’évaluation du
2009/06/07. Ces informations n’avaient pas été
conservées par le profil non évolutif. De plus, le profil non
évolutif ne conservait ni la date ni la source des évaluations, au
contraire du profil évolutif. De même, on voit que le second profil
conserve chaque commentaire, contrairement au premier. Ainsi, dans notre
exemple, l’apprenant avait le 2009/06/11 comme commentaire relatif
à la brique « Découvrir le monde »,
« Bon travail toute l'année » , alors que le
2010/06/18, le commentaire était « Bon travail mais quelques
difficultés de concentration » . Là encore,
l’évolution de l’évaluation est porteuse de sens et
est intéressante pour les différents acteurs de
l’apprentissage.
Figure 11 : Extrait d’un fichier de profil d’apprenant
évolutif dans EPROFILEA.
3.3. Évaluation de l'expressivité de PMDLe
Comme nous l’avions fait pour PMDL, nous avons réalisé
une évaluation de l'expressivité du langage PMDLe en prenant en
compte deux aspects : le cadre d’application du langage et
l’expressivité de PMDLe dans ce cadre.
La Figure 12 synthétise le cadre d’application de PMDLe en
représentant les 20 dimensions du profil d’apprenant que nous avons
présentées en introduction. Pour chacune de ces dimensions nous y
donnons le degré de prise en compte par PMDLe de plusieurs
éléments représentatifs et pertinents dans notre contexte,
ce à l’aide d’une échelle graphique comportant quatre
niveaux (un triangle positionné à gauche – niveau 0 –
indique un élément non pris en charge dans PMDLe, un triangle
positionné à droite – niveau 3 – indique un
élément entièrement pris en charge, les positions
intermédiaires – niveaux 1 et 2 – correspondent à des
éléments partiellement pris en charge). Certaines dimensions sont
peu pertinentes pour la définition du cadre d’application du
langage, car triviales, mais à des fins de clarté et
d’exhaustivité, nous étudions toutefois
systématiquement les 20 dimensions du profil d’apprenant.
Figure 12 : cadre d'application de PMDLe.
PMDLe permet tout d’abord d’établir le profil de
n’importe quel sujet (niveau 3, cf. 1 sur la Figure 12 :
apprenant, groupe d’apprenants, classe...). Par contre, il est
nécessaire de nuancer en ce qui concerne les activités. En effet,
du point de vue de la distance (cf. 3 sur la Figure 12), les
activités présentielles, semi-distancielles ou distancielles sont
indifféremment prises en compte par le langage de description de profils
(niveau 3). Mais du point de vue de la collaboration (cf. 2 sur la Figure
12), si PMDLe permet parfaitement de représenter des activités
individuelles (niveau 3), la représentation d’activités
collaboratives semble moins évidente. Il est toutefois difficile
d’établir définitivement si PMDLe permet ou non de
représenter de telles activités, car nous n’avons pas
trouvé de profils d’apprenants intégrant des
spécificités structurelles liées au caractère
collaboratif des activités empêchant sa représentation en
PMDLe, cette incertitude explique le niveau 2 choisi, alors que rien ne prouve
que le niveau 3 n’est pas atteint. PMDLe permet de représenter
(niveau 3) des profils de toutes disciplines (cf. 4 sur la Figure 12) et
de tous niveaux (cf. 5 sur la Figure 12). Par ailleurs PMDLe prend en
charge tous les types d’initiateurs (cf. 6 sur la Figure 12), de créateurs (cf. 7 sur la Figure 12) et de destinataires du
profil (cf. 8 sur la Figure 12). En effet, que le profil soit créé
à l’initiative d’une institution ou d’un enseignant,
créé par un enseignant ou un EIAH, ce à destination
d’un enseignant ou d’un apprenant, n’a pas de
conséquence sur le fait qu’il peut être
représenté avec PMDLe (niveau 3 pour ces trois dimensions). Comme
nous l’avons montré dans la section précédente, PMDLe
prend en charge le temps (niveau 3, cf. 9 sur la Figure 12). Il permet
ainsi de garder trace de la date des évaluations, du temps passé
sur les activités. Il gère également
l’évolution des données (niveau 3, cf. 10 sur la
Figure 12) en gardant des traces des différentes valeurs successives des
éléments du profil. En ce qui concerne le type des
informations traitées (cf. 11 sur la Figure 12), il est également
nécessaire de nuancer. Si PMDLe est fait pour traiter le modèle
cognitif des apprenants (niveau 3), il est également partiellement
capable (niveau 2) de prendre en charge le modèle comportemental, si
ses différentes composantes sont préalablement explicitées,
mais aussi le modèle du domaine, notamment s’il est
représenté par un réseau bayésien. Par contre, il ne
gère ni les traces ni les productions des apprenants (niveau 0) dont
ll’organisation n’est pas adaptée à la structure
d’un profil. Par ailleurs, si PMDLe est prévu pour gérer les
profils d’apprentissage, il permet également de prendre en charge
les profils de capacités et profils de handicaps (niveau 3), ainsi que,
partiellement (niveau 2), les profils d’utilisation. En effet, si les
profils de capacités et de handicaps ont des organisations comparables
à celles des profils d’apprentissage, les profils
d’utilisation peuvent être plus proches des modèles
comportementaux, et peuvent, comme ces derniers, poser des problèmes pour
être représentés avec PMDLe si leurs différents
éléments ne sont pas préalablement définis. Quelle
que soit la nature (cf. 12 sur la Figure 12) des informations à
porter dans le profil, PMDLe permet de le faire (niveau 3), qu’il
s’agisse de connaissances, de méta-connaissances, de
compétences, de conceptions ou même de liens entre des
éléments du profil. En raison de la définition
générique de la notion d’échelle qu’ils
proposent, PMDL et PMDLe permettent de gérer les différentes valuations (niveau 3, cf. 13 sur la Figure 12) possibles. Le cas de la représentation interne des profils (cf. 14 sur la Figure 12)
nécessite des explications. En effet, sur la Figure 12, tous les types de
représentations internes sont considérés comme
gérés par PMDLe (niveau 3), même les faits, règles,
plans d’actions et réseaux bayésiens. Cela s’explique
par le fait que, dans le cadre d’un langage de description de profils,
c’est la représentation externe qui est prise en compte et non la
représentation interne. Toutefois il n’existe pas toujours de représentation externe, dans les EIAH, maintenant un profil de
l’apprenant. Si l’on souhaite évaluer la pertinence de PMDLe
dans ce cadre, il est nécessaire d’utiliser la
représentation interne en lieu et place de la représentation
externe inexistante ; dans ce cas, les représentations internes sous
forme de faits, règles, plans d’actions et réseaux
bayésiens ne sont que faiblement pris en charge par PMDLe (niveau 1, cf.
partie basse du 15 sur la Figure 12). Par contre, lorsqu’une
représentation externe existe, le langage de description de profils sait
parfaitement la prendre en charge (niveau 3 sur la partie haute du 15 sur la
Figure 12). La forme prise par la visualisation du profil (niveau 3, cf.
16 sur la Figure 12) n’affecte pas sa structure et ne pose pas de
problème de prise en charge dans PMDLe. En ce qui concerne le format (cf. 18 sur la Figure 12), PMDLe est également capable de
le gérer entièrement (niveau 3). En effet, que le profil soit dans
un format texte, tableur, base de données ou XML ne change rien à
la structure intrinsèque des informations qu’il contient. De
même, les différents normes ou standards éducatifs
éventuellement employés (cf. 17 sur la Figure 12) sont
entièrement compatibles avec l’utilisation de PMDLe (niveau 3).
Enfin, PMDLe est utilisable quelle que soit la plateforme (cf. 19 sur la
Figure 12) et le dispositif (cf. 20 sur la Figure 12) employés
pour la visualisation.
Après avoir défini ce cadre d’application de PMDLe, nous
avons évalué l'expressivité de ce langage dans ce cadre, en
étudiant notamment les changements par rapport à
l’expressivité de PMDL. Les résultats sont en toute logique
assez proches de ceux de l’évaluation de
l’expressivité de PMDL. En effet, tous les profils pris en charge
par PMDL le sont également naturellement par PMDLe. La plupart des
profils sortant du cadre d’application de PMDL peuvent être pris en
charge par PMDLe. Mais en ce qui concerne les profils s’appuyant sur un
réseau bayésien, le profil résultant peut être
représenté sans problème, mais le réseau
bayésien lui-même ne peut être représenté que
partiellement par PMDLe. Un langage de modélisation de profils ne visant
pas à la modélisation de l’étape de constitution des
profils, mais à celle des profils eux-mêmes, la
représentation des profils résultants est suffisante pour la
validation de PMDLe.
Ainsi, dans le cadre d’application du langage, PMDLe permet de
représenter tous les profils que nous avons pu étudier.
3.4. Définition de nouveaux opérateurs sur profils
Le langage PMDL est complété par un certain nombre
d’opérateurs qui définissent les transformations possibles
sur les profils. Ces opérateurs permettent de répondre aux besoins
de modification des profils, après leur création, que ces besoins
concernent leur structure ou leurs données.
Les opérateurs associés à PMDL ont été
identifiés à l’issu d’une analyse des besoins
effectuée auprès d’enseignants du primaire et du secondaire
avec lesquels nous avons travaillé pendant plusieurs mois. Ces
opérateurs sur des profils PMDL ont été définis de
manière semi-formelle. Ils permettent par exemple de lire les
commentaires contenus dans les éléments texte,
d’ajouter ou supprimer un élément à un profil, de
constituer un profil de groupe à partir des profils de plusieurs
apprenants ayant la même structure : le profil ainsi obtenu aura la
même structure que les profils d’apprenants à partir desquels
il a été créé, mais les valeurs qu’il
contiendra seront calculées à partir des valeurs contenues dans
les profils individuels (Eyssautier-Bavay, 2008).
Les opérateurs sur profils respectant le formalisme PMDL restent
adaptés pour les profils évolutifs respectant le formalisme PMDLe.
Mais grâce aux nouvelles possibilités offertes par PMDLe en raison
de la prise en compte de l’évolutivité dans les profils, de
nouveaux opérateurs peuvent être définis : nous avons
ainsi défini huit nouveaux opérateurs en nous appuyant d’une
part sur les opérateurs existants et les nouvelles possibilités
offertes par PMDLe, et d’autre part sur les comptes-rendus
d’entretiens effectués avec les enseignants de notre étude
initiale (cf. Figure
13).
Les opérateurs de compression par moyenne (cf. de la Figure 13) ou par
somme permettent de réduire un élément en
remplaçant toutes les évaluations dont la date est comprise dans
un certain intervalle par une évaluation qui a pour valeur la moyenne ou
la somme des évaluations remplacées. Ces opérateurs
prennent en entrée le profil, l’élément
concerné et un ensemble de deux dates constituant un intervalle.
L’une ou l’autre de ces deux dates peut être nulle, dans le
cas où l’on voudrait compresser toutes les évaluations
antérieures ou postérieures à une date donnée.
L’opérateur renvoie un profil ayant la même structure que le
profil initial, mais dans lequel l’élément
spécifié a été compressé. Cela peut permettre
de conserver une trace de la progression d’un élève, sans
pour autant garder chaque résultat intermédiaire dans son profil.
Prenons l’exemple de Sylvain, un enseignant de biologie en Licence, qui
propose à ses étudiants une petite évaluation en
début de chaque semaine. Sylvain utilise les résultats de chaque
petite évaluation afin de savoir si une partie précise de son
cours a été mal comprise par beaucoup d’étudiants,
dans ce cas il donnera une explication supplémentaire avant le prochain
cours. À la fin d’un semestre, Sylvain souhaite cependant que les
profils de ses étudiants ne contiennent plus que cinq notes,
correspondant à une moyenne des petites évaluations portant sur
chacun des cinq chapitres constituant sont cours. Pour cela, il devra appliquer
aux profils de ses étudiants l’opérateur de compression par
moyenne pour chacun de cinq chapitres, avec les dates de début et de fin
du chapitre en paramètres.
Figure 13 : Nouveaux opérateurs sur profils
évolutifs.
Les opérateurs de concaténation des commentaires sur un
élément ou sur un profil permettent de compresser un
profil ou un élément en remplaçant tous les commentaire qu’il contient par un seul commentaire qui
contiendra la concaténation de la date, de la source et du contenu des commentaire remplacés. Ces opérateurs peuvent être
utilisés en complément des opérateurs de moyenne ou de
somme. Ils permettent en effet de compresser sans perte d’information les
commentaires, sur lesquels on ne peut pas faire d’opération
arithmétique contrairement aux informations comportant des valeurs
numériques. Reprenons l’exemple de Sylvain qui enseigne la biologie
en Licence. Après avoir utilisé l’opérateur de
compression par moyenne sur les profils de ses étudiants afin
d’obtenir une moyenne pour chacun des cinq chapitres de son cours, Sylvain
peut souhaiter conserver les commentaires qui étaient associés
à chaque petite évaluation, tout en les rassemblant en un seul
commentaire par chapitre. Pour cela, il doit utiliser l’opérateur
de concaténation des commentaires sur les profils de ses
étudiants, avec les dates de début et de fin du chapitre en
paramètres.
Les opérateurs de filtrage sur un élément ou un
profil prennent en entrée un profil, éventuellement un
élément, ainsi que deux dates. Ils permettent de réduire un
profil en ne gardant que les informations dont la date est comprise dans la
période spécifiée par les deux dates. Reprenons
l’exemple de Sylvain qui enseigne la biologie en Licence. En cours de
semestre, Sylvain s’aperçoit qu’une partie d’un
chapitre de son cours a été trop difficile pour des
étudiants de Licence et souhaite donc supprimer les commentaires et
évaluations correspondant à cette partie de son cours. Pour cela,
il doit appliquer l’opérateur de filtrage sur les profils de ses
étudiants, avec les dates du début et de la fin de cette partie de
son cours.
Les opérateurs d’intersection sur profil ou sur
élément permettent de réaliser une intersection entre
deux profils d’apprenants, dans le but de ne conserver que les
évaluations communes aux deux profils, pour tout le profil ou pour un
élément, et pour une période donnée. Cela peut par
exemple permettre à un enseignant de ne conserver dans les profils que
les parties communes à tous les élèves d’une classe.
Reprenons l’exemple du profil évolutif d’un
élève de maternelle, donné en Figure 2. Certains
éléments évalués ont le même intitulé
pour les trois sections de maternelles alors qu’ils ne correspondent pas
exactement aux mêmes exercices selon la section. Par exemple, pour
l’élément « Connait la comptine numérique
orale », la comptine numérique comporte 5 nombres pour les
enfants de petite section, 10 pour ceux de moyenne section et 30 pour ceux de
grande section. Pour connaître l’évolution de
l’apprenant pour cet élément, il est donc important de ne
considérer que les évaluations relatives à la même
année de maternelle. En effet, on observe qu’à la seconde
période d’évaluation de petite section, l’apprenant de
l’exemple avait « acquis » cette compétence,
alors qu’elle était notée « en cours
d’acquisition » pour la première période
d’évaluation de moyenne section. Il ne s’agit cependant pas
d’une régression, puisque la comptine numérique
évaluée n’est pas la même dans toutes les
sections : elle est plus longue et donc plus complexe lorsque
l’apprenant passe dans la section supérieure. Dans ces conditions,
il est nécessaire d’utiliser un opérateur de filtrage afin
de ne conserver que les évaluations d’une même année
avant de chercher à déterminer l’évolution de
l’apprenant pour un élément donné.
3.5. cPMDLe
Le modèle de contraintes sur profils cPMDL définit les
différentes contraintes qui peuvent être associées à
un profil d’apprenant défini selon le formalisme PMDL (Lefevre, 2009).
Trois types de contraintes sont définis par cPMDL : les contraintes
sur profils portant sur une valeur, celles portant sur un élément
et celles portant sur le nombre d’occurrences. Dans le but
d’exploiter les nouvelles possibilités offertes par PMDLe, nous
avons défini trois nouveaux types de contraintes ajoutés à
cPMDL pour étendre celui-ci en cPMDLe, pour cPMDL évolutif :
contraintes d’évolution sur profils portant sur une valeur, sur un
élément ou sur un nombre d’occurrences. Ces types de
contraintes correspondent aux types existant dans cPMDL, lesquels sont toujours
valables avec les profils évolutifs, mais portent spécifiquement
sur le caractère évolutif des profils.
Grâce à ces nouvelles contraintes, il est possible
d’étudier l’évolution des résultats d’un
apprenant pour un élément du profil donné et sur une
période donnée, afin de déterminer si cet apprenant a
progressé, régressé ou bien s’il a obtenu des
résultats stables. cPMDLe permet de plus de s’intéresser
à la régularité de l’évolution des
résultats de l’apprenant.
4. L’évolutivité dans l’environnement
EPROFILEA
La mise en œuvre du concept de profils
évolutifs dans le projet PERLEA, outre la modification des modèles
concernés, a occasionné la modification des différents
modules de l’environnement EPROFILEA (cf. Figure 7). En effet,
les changements dans le langage de description de profils ont été
répercutés dans son opérationnalisation dans EPROFILEA, ce
à la fois pour la définition de structures de profils dans
Bâtisseur, leur complétion dans Prose et/ou Tornade, leurs
transformations éventuelles dans Groupe et leurs exploitations dans
Adapte et Perl.
5. Conclusion et perspectives
Dans cet article, nous avons traité la notion
d’évolutivité dans les profils d’apprenants, ainsi que
sa prise en compte à la fois dans les modèles et dans les outils
du projet PERLEA, en maintenant l’approche générique
revendiquée dans le projet. Après avoir défini le concept
de profil évolutif d’apprenant, nous montrons dans un premier temps
comment nous avons fait évoluer le langage de modélisation de
profils PMDL vers PMDLe, qui prend en charge le caractère évolutif
des profils. PMDLe permet ainsi de conserver dans le profil d’un
apprenant, si l’enseignant le souhaite, chaque résultat
d’évaluation et chaque commentaire, en les associant à des
informations telles que la date et la source de l’évaluation.
L’intégration du concept d’évolutivité permet
ainsi de conserver des informations sur la progression des apprenants.
Cette évolution de PMDL en PMDLe a eu des conséquences sur les
modèles et logiciels qui y sont liés : les opérateurs
sur profils et contraintes sur profils, mais également
l’environnement EPROFILEA. Nous avons donc répercuté ces
changements dans les modèles concernés et dans les
différents modules de l’environnement EPROFILEA.
L’ensemble de l’environnement EPROFILEA permet maintenant de
gérer des profils d’apprenants non seulement hybrides, mais
désormais également évolutifs. Les structures de profils et
les profils utilisés dans l’environnement EPROFILEA doivent
désormais respecter le formalisme de PMDLe. Néanmoins, afin
d’assurer la compatibilité avec les profils non évolutifs,
et donc la transition entre PMDL et PMDLe, il est possible d’utiliser le
module Tornade pour insérer les informations qu’ils contiennent
dans une nouvelle structure de profils évolutive.
Cette prise en compte de la notion d’évolutivité pour la
gestion des profils d’apprenants ouvre de nouvelles perspectives pour le
projet PERLEA. Tout d’abord, l’évolutivité d’un
profil d’apprenant devra être prise en compte lors de la
visualisation de ce profil. En effet, un profil d’apprenant
évolutif permettra de visualiser non seulement le profil, mais aussi la
progression d’un apprenant sur une période donnée. Cela
permettra également, au-delà des différentes
activités prévues sur les profils, de créer des
activités autour de la notion d’évolutivité
d’un profil d’apprenant, comme la définition
d’objectifs pour l’apprenant. Ainsi, un enseignant pourra par
exemple définir avec un apprenant un objectif à atteindre, puis
visualiser avec lui les résultats qu’il aura obtenus, et
ultérieurement déterminer si l’objectif a été
atteint ou non, voire dépassé. Ensuite, la prise en compte de
l’évolutivité des profils dans EPROFILEA permet
d’étendre les possibilités de personnalisation des
activités pédagogiques permises par Adapte.
Outre la validation du langage de modélisation de profils PMDLe par la
définition de son cadre d’application associée à
l’évaluation de son expressivité dans ce cadre
d’application, ce travail a été évalué par de
premières mises à l’essai de l’environnement EPROFILEA
intégrant la notion d’évolutivité des profils. Cette
mise à l’essai a concerné l’ensemble de
l’environnement et a été conduite auprès de 48
étudiants dans un premier temps en tant qu’apprenant pour
visualiser l’évolution de leurs profils et dans un second temps en
tant qu’enseignant pour agir sur l’ensemble du processus de gestion
de profils et notamment établir des profils évolutifs. Le concept
de profil évolutif n’a pas posé de problème aux
étudiants, ils ont su faire le lien entre le profil évolutif
visualisé et leurs résultats dans l’enseignement
concerné. Ils ont également pu manipuler la notion de profils
d’apprenants évolutifs du point de vue enseignant. Cette mise
à l’essai ne constitue qu’un embryon de
l’évaluation à réaliser pour valider
l’environnement EPROFILEA. Nous sommes conscientes que la validation
d’un tel travail requiert un travail conséquent qui se doit
d’être pluridisciplinaire.
Le langage PMDLe que nous proposons prend en charge des profils beaucoup plus
variés que les approches existantes. Parmi les normes pédagogiques
existantes, certaines prennent en compte le temps (comme PAPI (PAPI, 2002) et
IMS-LIP (IMS-LIP, 2001) qui permettent de stocker des informations sur les performances de
l’apprenant pour différentes périodes). Par rapport à
ces approches, PMDLe permet de représenter des profils plus
détaillés, correspondant mieux aux besoins des enseignants ou des
institutions scolaires. Contrairement au langage UserML (Heckmann et al., 2003),
il ne s’agit pas d’un langage imposé, mais d’un langage
pivot entre différents langages existants (qui peuvent être
implicites) et le langage de l’environnement de gestion de profils. Il
n’impose pas de sémantique prédéterminée comme
le font les ontologies pédagogiques (Desmoulins et al., 2006), (Heckmann et al., 2005), (Moulet, 2011),
il peut ainsi s’adapter aux besoins particuliers des enseignants, sans
forcément suivre les conventions imposées par les institutions.
Par rapport aux approches de type e-portfolios, qui permettent de garder trace
de plusieurs périodes d’apprentissage en indiquant la date de
l’évaluation (Mason et al., 2004), (Eyssautier-Bavay, 2004), (EuroLMAI, 2010),
PMDLe permet d’établir des profils plus généraux,
applicables à des contextes plus variés. De plus, par rapport aux
logiciels adoptant une approche en partie similaire à la nôtre,
PMDLe adopte une approche plus générique que VisMod (Zapata-Rivera et al., 2004) et que DynMap+, qui a l’avantage de prendre en compte
l’évolution dans les profils (Rueda et al., 2006),
et plus souple que celle de (Ramandalahy et al., 2009).
Enfin, par rapport aux démarches d’interopérabilité
entre modèles de l’utilisateur (Celik et al., 2008), (Brusilovsky et al., 2008), (Conlan et al., 2004), (Walsh et al., 2009), (Tortarolo et al., 2009),
notre approche ne permet pas seulement l’interopérabilité
entre n formats donnés ou m lieux donnés, mais une
interopérabilité plus générale, ne se limitant pas
à certains systèmes et n’imposant pas de connaître
préalablement la structure et la sémantique des profils
concernés. Du point de vue de l’évolutivité des
données du profil de l’apprenant, l’approche la plus proche
de la nôtre est celle proposée par (Moulet et al., 2008), (Moulet, 2011). (Moulet, 2011) propose en effet un modèle de l’apprenant qualifié de
cognitif, évolutif, interopérable et qui intègre la notion
de points de vue multiples. Ce modèle permet de représenter des
connaissances, compétences et habiletés. Il prend en charge des
points de vue différents : différents acteurs peuvent
établir différentes instances du modèle d’un
même apprenant, les conflits possibles entre ces différentes
instances étant gérés par le modèle. Ce
modèle est en outre annoncé comme interopérable, mais
l’interopérabilité y est uniquement assurée par un
stockage des modèles au format XML. Ce modèle de l’apprenant
ambitionne de couvrir l’ensemble des besoins actuels. Pour cela, il
dispose de certains paramètres modifiables pour l’adapter à
des contextes différents de ceux prévus initialement et il est
connectable à différentes ontologies, représentant les
domaines à couvrir par le modèle de l’apprenant. Enfin, ce
modèle gère l’évolutivité, dans quatre
circonstances pré-identifiées, en définissant de nouvelles
versions du modèle de l’apprenant instancié. Ce
modèle est partiellement mis en œuvre au sein du prototype de
recherche Nosma. Cette approche diffère de la nôtre par
différents points. En effet, le modèle paramétrable
proposé n’a pas la même puissance que le
méta-modèle que nous proposons à travers le langage de
modélisation de profils PMDLe. Par ailleurs, en s’attachant
à des ontologies, même s’il est possible de les choisir,
l’approche a les même défauts de faible couverture que les
approches a priori : ainsi, de nombreux profils ne pourront pas être
représentés à l’aide de ce modèle. Enfin,
cette approche ne prévoit pas d’utilisation des modèles
d’apprenants comme nous le faisons avec les différentes
exploitations des profils d’apprenant personnalisées. Ainsi, du
point de vue de l’évolutivité des données du profil
de l’apprenant, notre approche est plus souple que les quatre niveaux de
granularité permis par le prototype Nosma (Moulet, 2011).
Les travaux
présentés dans cet article montrent d’une part la
faisabilité de la prise en compte de l’évolutivité
des profils d’apprenants dans une approche générique, et
d’autre part rendent possible des exploitations particulièrement
riches de ces profils évolutifs.
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À
propos des auteurs
Stéphanie JEAN-DAUBIAS est maître de
conférences en informatique à l’Université Claude
Bernard Lyon 1. Elle est rattachée au LIRIS (Laboratoire d'InfoRmatique
en Images et Systèmes d'information, UMR 5205) au sein de l'équipe
SILEX (Supporting Interaction and Learning by Experience). Ses recherches
portent sur l’ingénierie des profils d’apprenants et la
personnalisation des apprentissages. Elles sont mises en œuvre,
principalement au sein des projets PERLEA et AMBRE, sous forme d’outils
d’assistance destinés aux enseignants.
Adresse : Université de Lyon, CNRS
- Université Lyon 1, LIRIS, UMR5205, F-69622, France
Courriel : Stephanie.Jean-Daubias@liris.univ-lyon1.fr
Toile : http://liris.cnrs.fr/stephanie.jean-daubias/
Blandine GINON commence une thèse en informatique
au sein de l’équipe Silex du LIRIS. Après plusieurs stages
sur le projet PERLEA, elle travaille maintenant à la proposition
d’un assistant intelligent visant à faciliter l’articulation
entre des EIAH génériques et les spécificités des
besoins de leurs utilisateurs.
Adresse : Université de Lyon, CNRS
- Université Lyon 1, LIRIS, UMR5205, F-69622, France
Courriel : Blandine.Ginon@liris.cnrs.fr
Toile : http://liris.cnrs.fr/blandine.ginon/
Marie LEFEVRE est en post-doctorat au LIRIS au sein de
l'équipe SILEX. Ses recherches portent sur la personnalisation de
l’apprentissage, et notamment sur la proposition de modèles et
d’outils génériques permettant à chaque enseignant
d’obtenir, pour chacun de ses élèves, des activités
pédagogiques adaptées d’une part à ses intentions
pédagogiques et d’autre part au profil de
l’élève. Elle s’intéresse également
à l'étude des interactions utilisateur pour la construction
d'outils d'assistance dynamiques et adaptables, notamment au sein de wikis
sémantiques distribués.
Adresse : Université de Lyon, CNRS
- Université Lyon 1, LIRIS, UMR5205, F-69622, France
Courriel : Marie.Lefevre@liris.cnrs.fr
Toile : http://liris.cnrs.fr/marie.lefevre/
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