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Modèles et outils pour rendre possible la
réutilisation informatique de profils d’apprenants
hétérogènes
Stéphanie Jean-Daubias*, Carole Eyssautier-Bavay**, Marie Lefevre* *(LIRIS, Lyon), ** (LIRIS, Lyon ; LIG, Grenoble)
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RÉSUMÉ : Dans cet article, nous présentons nos travaux sur la réutilisation de profils d’apprenants effectués dans le cadre du projet PERLEA. Nous nous attaquons à la problématique de la réutilisation par des acteurs autres que leurs créateurs (humains ou logiciels) de profils hétérogènes, papier-crayon ou issus de logiciels, existants ou à venir, dont nous ne connaissons pas la structure. Notre approche consiste à réécrire a posteriori les profils dans un formalisme commun grâce à des procédures semi-automatiques. Après une présentation du modèle de processus de gestion de profils d’apprenants que nous proposons, nous détaillons l’étape d’harmonisation de profils, le langage de description de profils que nous avons établi pour permettre cette harmonisation, et nous montrons les outils que nous avons mis en œuvre pour opérationnaliser ce processus.
MOTS CLÉS : modèles d’apprenants, profils d’apprenants, réutilisation de profils.
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ABSTRACT : In
this paper, we present our work about reuse of learners profiles carried out
within the PERLEA project. We address the issue of reuse of heterogeneous
profiles by actors (human or software) different from their creators. These
profiles can be pencil and paper or coming from software, they can be existing
or to be created, and we don’t know they structure. Our approach consists
in rewriting a posteriori the profiles in a common formalism thanks to
semi-automatic processes. After a presentation of the model of learners profiles
management process that we propose, we detail the profiles harmonization step,
the profile modeling language that we established to allow this harmonization,
and we show the tools we implemented to operationalize this process.
KEYWORDS : student
model, learners profiles, reuse of profiles. |
1. Introduction
Dans
le domaine de l’éducation, le profil d’apprenant fait
l’objet d’attentions particulières, à la fois des
praticiens, des chercheurs et des institutions. Concernant les praticiens, les
enseignants du primaire et du secondaire sont incités à
individualiser toujours plus l'apprentissage. Pour ce faire, ils ont besoin de
rassembler des indicateurs de l’apprentissage de leurs
élèves, point de départ nécessaire à la
proposition de solutions de remédiation adaptées aux
difficultés identifiées. Concernant les apprenants
eux-mêmes, des recherches ont démontré
l'intérêt de leur présenter des informations concernant
l’état de leur connaissances en vue de les aider à
développer des compétences réflexives et de renforcer leur
motivation et leur responsabilisation face à leur apprentissage (Bull et al., 2007).
Concernant les institutions, les initiatives menées autour des
référentiels de compétences (telles que les
évaluations nationales ou le livret personnel de compétences (BO_n°22, 2007)),
les travaux de standardisation visant à favoriser l’échange
de documents pédagogiques (IMS, 2001) (Pernin, 2006) ou
encore le portfolio (Eyssautier-Bavay, 2004) montrent l'intérêt croissant des institutions éducatives
nationales ou internationales pour élaborer des représentations
communes des informations liées aux connaissances des apprenants.
Concernant les concepteurs d'Environnements Informatiques pour l'Apprentissage
Humain (EIAH), l’utilisation de profils (ou modèles) d'apprenants
est l’un des moyens permettant d’adapter l’apprentissage aux
spécificités des apprenants, c’est aussi une façon
d'aider l'enseignant ou le tuteur dans sa tâche de suivi (Grandbastien et Labat, 2006).
Diverses initiatives tentent de répondre à ces besoins
variés, par la création et l’utilisation de nombreuses
formes différentes de profils d’apprenants, mais force est de
constater que ces initiatives restent souvent isolées, qu’elles
demandent beaucoup de ressources aux acteurs concernés et que les
résultats obtenus sont souvent décevants. Dans cet article, nous
nous proposons de faire le point sur l’objet profil d’apprenant,
afin de mettre en lumière sa richesse et son potentiel. Nous y
présentons notre vision de la valorisation des travaux existants sur les
profils à travers le projet PERLEA et nous présentons les
modèles et outils que nous proposons dans ce contexte.
Dans les travaux que nous présentons ici,
nous nous intéressons à la problématique de la
réutilisation de ces profils très divers, tant par leur contenu
que par leur structuration, par les différents acteurs de la situation
d'apprentissage.
La première partie de cet article présente le contexte et la
problématique du projet PERLEA, illustrés par un scénario
d'usage, ainsi que des précisions sur le concept de profil
d’apprenants et une revue de l'existant en lien avec ces recherches. La
deuxième partie traite du processus de gestion et d’exploitation de
profils : nous y présentons le modèle que nous proposons et
sa mise en œuvre. Nous détaillons dans la troisième partie de
l’article le processus de description de structures de profils, puis celui
d’intégration de données externes dans la quatrième
partie. Après un retour sur notre scénario d’usage initial,
nous concluons cet article par un bilan des recherches présentées
et une présentation des perspectives qui s'offrent à nous.
1.1. Contexte
Le projet PERLEA (Profils d'Élèves
Réutilisés pour L'Enseignant et l'Apprenant) (Jean-Daubias, 2003) vise à proposer d'une part des modèles pour la
réutilisation et l’exploitation mutualisée des profils
d'apprenants hétérogènes, existants ou à venir,
papier-crayon ou logiciels, dans des contextes différents et par des
acteurs autres que leur auteur, et d'autre part un environnement informatique
à destination des enseignants mettant en œuvre ces modèles.
Cet environnement informatique, nommé EPROFILEA, est constitué de
deux parties : la préparation des profils et l’exploitation
pédagogique de ces profils. Nous présentons dans cet article la
première partie, indispensable et complexe, qui permet la
réutilisation dans un même environnement informatique de profils
très divers, de contenus et de structures différents.
1.2. Scénario d’usage
Pauline est
enseignante en mathématiques au lycée et professeure principale
d'une classe de seconde. Pour chacune de ses classes, elle utilise un
référentiel de compétences de l’Éducation
Nationale afin de constituer un profil de chacun de ses élèves en
mathématiques. Elle utilise par ailleurs le logiciel Mathenpoche (Mathenpoche, 2002) lors de séances en salle informatique une fois par mois. En tant que
professeure principale, elle propose à ses élèves de
discuter une fois par mois de leurs notes dans toutes les matières, ainsi
que de leur profil détaillé en mathématiques.
À l'heure actuelle, faute de temps et de moyens techniques, elle ne
peut pas intégrer les informations issues du logiciel Mathenpoche
à sa pratique. Elle ne peut pas non plus, comme elle le souhaiterait,
constituer de manière efficace un profil global intégrant les
informations des différentes disciplines pour les élèves
dont elle est professeure principale. Enfin, du fait de l'absence d'un logiciel
pour supporter ces activités, elle ne peut pas proposer à ses
élèves d'exploitations variées de leur profil.
1.3. Définitions
Dans les recherches
en EIAH, deux termes sont utilisés pour désigner des informations
que l'on possède sur l'apprenant : « modèle »
ou « profil » de l'apprenant. Si l’on trouve plus
souvent le terme de « modèle » dans les recherches en
EIAH, on emploie plus fréquemment celui de « profil »
dans le milieu éducatif. Alors que le terme de modèle correspond
à la modélisation générique des apprenants dans un
système informatique, celui de profil fait référence aux
informations concernant un individu donné dans un contexte donné.
Le profil de l’apprenant peut être considéré comme
l’instanciation du modèle de l’apprenant dans le
système. Ainsi, dans nos travaux, nous préférons utiliser
le terme « profil » d'apprenant, comme le font par ailleurs (Keenoy et al., 2004), (Vassileva et al., 2003), (Villanova-Oliver, 2002).
Nous définissons un profil d'apprenant comme un ensemble
d'informations interprétées, concernant un apprenant ou un groupe
d'apprenants, collectées ou déduites à l'issue d'une ou
plusieurs activités pédagogiques, qu’elles soient ou non
informatisées. Les informations contenues dans le profil de
l’apprenant peuvent concerner ses connaissances, compétences,
conceptions, son comportement, ou encore des informations d’ordre
métacognitif. Les profils représentent les
spécificités de chaque apprenant en opposition avec les
profils-type caractérisant des regroupements de profils ressemblants.
Notons enfin que les données d’un profil sont définies selon
une structure précise. Cette structure est indépendante des
données d'un apprenant particulier et peut être
partagée : elle peut être utilisée pour les profils de
plusieurs apprenants, alors que les données sont personnelles et
relèvent de l'apprenant ou du groupe d'apprenants concerné par le
profil.
L’objet profil d'apprenant recouvre une grande diversité.
Les profils d’apprenants peuvent être créés
à la demande de différents acteurs de la situation
d’apprentissage : l'enseignant, afin de suivre
l’évolution de l’apprentissage de ses élèves
dans l'année ; l'institution, pour suivre celle de l’ensemble des
apprenants (M.E.N.EducEval, 2008) ; ou encore l'apprenant lui-même afin de suivre l’évolution
de ses connaissances. Par ailleurs, les profils sont constitués dans le
but d'être exploités par différents destinataires,
humains ou logiciels. Les profils créés par un enseignant sont
destinés à être exploités par ce même
enseignant, par l'institution scolaire, parfois par l'apprenant concerné
ou sa famille. Les profils créés par un système
informatique sont la plupart du temps destinés à être
exploités par le système lui-même. Toutefois, certains
logiciels « externalisent » leurs profils, c’est-à-dire
qu’ils les rendent visibles de l’extérieur, ce principalement
à destination de l'apprenant et de l'enseignant (Paiva et al., 1995) ;
d’autres créent même des profils avec pour but principal de
les communiquer aux acteurs humains, c’est l’approche adoptée
par les recherches sur les modèles de l’apprenant ouverts (Bull et Kay, 2007).
De plus, les profils d’apprenants ont différentes origines.
Certains sont constitués de façon automatique par un logiciel
comportant un modèle de l’apprenant, d’autres sont issus des
pratiques des enseignants, pouvant s'appuyer sur des documents de
référence (programmes scolaires ou référentiels de
compétences), le plus souvent sous forme papier, mais parfois sous forme
numérique (tableur par exemple). Nous pouvons en outre
différencier les profils selon la nature des informations qu'ils
comportent : d'une part les profils d’utilisation, qui rendent compte
de l’utilisation qu’a fait l’apprenant du logiciel, tel que le
temps qu’il a mis pour effectuer l’activité, et d'autre part
les profils conceptuels, qui correspondent aux modèles conceptuels de
l’apprenant en rendant compte des connaissances ou
métaconnaissances de l’apprenant, de ses compétences ou de
ses conceptions (Balacheff, 1994).
La forme de ces informations peut également varier. Une
compétence peut être valuée par une note
(« 3/7 »), un taux de réussite
(« 87% »), un critère d’analyse
(« connaissance partiellement maîtrisée »), une
appréciation (« en progrès »), ou encore un commentaire
de type métacognitif (« je pense maîtriser cette
compétence »). Enfin, dans un profil créé par un
logiciel, il faut distinguer sa représentation interne (celle
qu'utilise le logiciel pour stocker le profil, sous forme de faits,
règles, graphes conceptuels...), de sa représentation
externe (celle qui est proposée aux destinataires : sous forme
textuelle, numérique, graphique, de graphe notionnel, ou encore d'images
indiquant le niveau atteint), et de son format de stockage (tableur, base
de données, fichier XML ou texte...). Pour compléter, notons que
pour un même apprenant, il est possible de disposer de plusieurs
profils qui représentent l’état de ses connaissances
dans des domaines différents, selon des points de vue différents,
dans des contextes différents et parfois aussi à différents moments.
L’une des difficultés dans la réutilisation de profils
est de réussir à prendre en compte toute cette
diversité.
1.4. Les environnements de réutilisation et d’exploitation de
profils
Les
systèmes qui permettent de gérer et d’exploiter des profils
d’apprenants sont rares, mais il existe de nombreux logiciels de gestion
de notes conçus soit par les enseignants eux-mêmes, comme Moyennes
et Fnotes, soit par des éditeurs, comme WCarNote, CANOE et Almuce. Ces
logiciels permettent aux enseignants de saisir les notes de leurs
élèves pour une matière ou une classe donnée, mais
disposent aussi, selon les systèmes, de fonctionnalités
complémentaires : création de moyennes avec coefficients ou non,
ajout d’appréciations, visualisation de notes ou de
l'évolution des résultats des élèves dans le temps,
création de profils de classe, exportation ou impression de notes,
gestion des données personnelles des élèves (telles les
dates de naissance et redoublements). Ces logiciels, prévus pour un usage
en collège ou lycée, gèrent uniquement des notes et
appréciations globales pour chaque matière, ils ne sont donc pas
compatibles avec des profils plus complexes et les exploitations
proposées se limitent à des traitements statistiques.
Le logiciel J'ADE (J'ADE, 2007) édité par le ministère de l'Éducation Nationale
française est associé aux évaluations qui
établissent un suivi national d’une classe d'âge (M.E.N.EducEval, 2008).
Ce logiciel permet aux enseignants de saisir les résultats de cette
évaluation et fournit par ailleurs des outils (comme la constitution de
graphiques) pour leur permettre d'en exploiter les résultats. Ces
exploitations sont limitées à quelques traitements statistiques,
mais la principale limite de ce logiciel est inhérente à son
objectif : étant spécifique aux évaluations
nationales, il n’est pas ouvert à d’autres profils.
Le système ViSMod (Zapata-Rivera et Greer, 2004) est plus ouvert quant à la source des profils, puisqu’il permet la
visualisation par l'apprenant et l'enseignant d'un modèle de l'apprenant
provenant d'un autre système informatique. Toutefois ce système
doit être représenté sous forme de réseau
bayésien, ce qui exclut nombre de profils issus d’EIAH, ainsi que
la plupart des profils papier-crayon créés par des
enseignants.
Le système DynMap+ (Rueda et al., 2006) permet la visualisation sous forme de cartes conceptuelles d'un modèle
d'apprenant de type réseau bayésien constitué par
d’autres systèmes informatiques. Les données sont traduites
par DynMap+, au moyen d’un traducteur implémenté
spécifiquement et manuellement pour chaque EIAH source, dans un
formalisme XML interne à DynMap+. Ce formalisme est composé de
deux parties : la définition des données du domaine et la
définition des données d'apprentissage de l’apprenant.
S’il prévoit une traduction automatique des profils externes
connus, ce système ne prévoit toutefois pas de procédure
automatisée pour la prise en compte de nouveaux profils externes. De
plus, il se limite, comme le précédent, aux réseaux
bayésiens.
(Ramandalahy et al., 2009) adoptent une approche légèrement différente. Ils proposent
un modèle du profil de l’apprenant, pouvant être
étendu, intégrant IMS-LIP ainsi qu’un certain nombre
d’éléments d’ordre cognitif et métacognitif. Ce
modèle est mis en œuvre de manière à enrichir des
profils d’apprenants à partir d’applications
hétérogènes. La limite principale de cette approche du
point de vue de notre problématique, est son manque de souplesse :
la prise en compte d’un élément de profils non prévu
demande la modification du modèle en amont et de l’application.
Ainsi, s’il existe des systèmes permettant de manipuler
l’objet profil d’apprenant, aucun n’adopte une démarche
suffisamment générique pour traiter facilement tous les types de
profils. De plus, les exploitations proposées s’arrêtent
à des visualisations plus ou moins poussées et ne permettent pas
d’exploiter pleinement la richesse des informations que peuvent contenir
les profils.
Nos travaux de recherche nous permettent d’envisager de lever les
verrous empêchant une exploitation unifiée et poussée des
profils d’apprenants de tous types. Pour cela, nous adoptons une approche
générique en proposant une modélisation du processus de
gestion et d’exploitation des profils d’apprenants et une mise en
œuvre adaptée aux enseignants.
2. Le processus de gestion et d’exploitation de profils
d’apprenants
Dans
le projet PERLEA, nous étudions de façon approfondie l’objet
profil d’apprenant : son cycle de vie, comment le représenter
à l’aide d’un formalisme commun, afin de proposer des outils
génériques de gestion et d’exploitation de profils. Ainsi,
nous proposons un modèle du processus de gestion de profils (REPro :
Reuse of External Profiles (Eyssautier-Bavay, 2008) (Eyssautier-Bavay et Jean-Daubias, 2009)),
que nous mettons en œuvre au travers de l'environnement EPROFILEA.
2.1. REPro, un modèle de processus de gestion de profils
Le modèle REPro (cf. Figure 1) donne les moyens de
comprendre le processus de gestion et d’exploitation de profils en
modélisant la chaîne des traitements nécessaires pour aller
de la situation d'apprentissage initiale jusqu'à l'exploitation des
profils par les différents acteurs. L'étape de constitution de
profils d'apprenants, qui se situe en amont de REPro, représente la
constitution d'un profil initial par des logiciels ou des enseignants, à
partir d'une situation d'apprentissage particulière, informatisée
ou non. Nous distinguons dans le profil ses données de sa structure.
Figure
1 : Modèle REPro
Habituellement, un enseignant ou un système informatique constituant
un profil d'apprenant le fait pour l'exploiter lui-même : l'étape
de constitution de profils est donc directement suivie de l'étape
d'exploitation de profils.
Dans une perspective de réutilisation de profils existants,
créés par d'autres, la nature et la structure des informations
recueillies, qui peuvent être hétérogènes, ne sont
pas connues. Leur réutilisation nécessite par conséquent
une étape d'harmonisation de profils. L'harmonisation prend
en entrée le profil externe que l'on souhaite réutiliser,
sous forme papier-crayon ou numérique, et consiste en la
réécriture par l'enseignant, assisté ou non d'un
système informatique, de la structure du profil selon un formalisme
donné prédéfini : le langage de modélisation de
profils. Seule la structure du profil est concernée par cette
harmonisation, les données n'ayant pas besoin d'être
modifiées. À l'issue de cette opération, un profil
harmonisé est établi : un profil à la structure
conforme au langage de modélisation de profils comportant les
données du profil initial.
Une fois les profils harmonisés, il est possible de passer soit
directement à l'étape d'exploitation, soit à
l'étape de transformation de profils. Cette dernière permet
de réaliser des opérations sur les profils, comme filtrer les
informations, ou constituer un profil de groupe à partir des profils
individuels.
Enfin, l'étape d'exploitation des profils permet aux
différents acteurs de la situation d'apprentissage d'exploiter les
informations du profil de l'apprenant en fonction de leurs rôles
respectifs.
2.2. EPROFILEA, un environnement réutilisant des profils
d’apprenants
L’environnement EPROFILEA met en œuvre
le modèle REPro pour proposer des outils génériques de
gestion et d’exploitation de tous types de profils permettant à
chaque enseignant de travailler avec ses propres profils selon ses besoins et
ses habitudes de travail. Les profils utilisés peuvent être issus
de sources diverses, évaluations papier ou profils logiciels, et contenir
des informations caractérisant les connaissances,
métaconnaissances, compétences et/ou comportements des apprenants,
pour tous niveaux, de l’école élémentaire à
l’université sans oublier la formation continue, ce, dans toutes
les disciplines.
L’articulation entre la généricité de
l’environnement EPROFILEA et la spécificité des besoins des
enseignants se fait par la définition par les enseignants de la structure
décrivant les profils qu’ils souhaitent manipuler. C’est
l’instanciation de cette structure de profils, avec les données
correspondant aux connaissances de ses élèves (données
issues de profils externes : logiciels ou papier-crayon), qui crée
les profils d’apprenants conformes au formalisme de l’environnement.
Une même structure de profils permet donc de créer autant de
profils que l’enseignant a d’élèves. Par ailleurs,
EPROFILEA permet de créer autant de structures de profils que
nécessaire, chacune adaptée aux besoins et aux
spécificités de son utilisateur. Un professeur principal
créera ainsi par exemple deux structures de profils : l’une
donnant une vue d’ensemble de chaque discipline suivie par ses
élèves et l’autre détaillant tous les points
traités dans la discipline qu’il enseigne, intégrant son
travail papier-crayon et les profils des EIAH qu’il utilise.
L’environnement EPROFILEA comporte deux parties : la préparation
de profils conformes à l’environnement, c'est-à-dire
exprimés selon un même formalisme qui rend possible leur
réutilisation, et leur exploitation (cf. Figure 2). C’est la
première partie (correspondant au cadre large dans la figure) qui fait
l’objet de cet article.
Figure
2 : Architecture de l’environnement EPROFILEA
La première partie de l’environnement, consacrée à
la préparation des profils, correspond à l’étape
d’harmonisation du modèle REPro. Elle consiste pour
l’enseignant à établir la structure des profils qu’il
souhaite manipuler, avant d’y intégrer les données issues
des profils externes. Cette étape permet de constituer des profils
d’apprenants conformes au souhait de l’enseignant et respectant le
formalisme d’EPROFILEA. La description de la structure des profils est
élaborée par l’enseignant dans le module Bâtisseur
(cf. section 3.3) qui
opérationnalise le langage de modélisation de profils PMDL (cf.
section 3.2) dans
EPROFILEA. En opérationnalisant ce langage, Bâtisseur permet
à l’enseignant d’exprimer la structure des profils
préexistants, qu’ils soient issus d’EIAH ou papier-crayon,
quels que soient les types d’informations qu’ils contiennent.
Compléter la structure de profils créée dans
Bâtisseur avec les données personnelles des apprenants pour
constituer les profils se fait de façons différentes selon que les
données sont issues de profils papier-crayon ou d’un EIAH. Dans le
cas de profils papier-crayon, EPROFILEA comporte un assistant, Prose, aidant
l’enseignant à saisir les données de chacun de ses
apprenants selon la structure de profils définie dans Bâtisseur
(cf. section 4.3). Dans le
cas de profils issus de logiciels, EPROFILEA propose des systèmes de
conversion de profils (les « tourbillons »), interfaces entre les
logiciels externes et EPROFILEA, ainsi qu’un module, Tornade, assistant un
enseignant-expert dans la constitution de tourbillons adaptés aux EIAH
dont on souhaite réutiliser les profils (cf. section 4.2). Les profils ainsi
créés peuvent être hybrides, c'est-à-dire provenir de
plusieurs sources (différents EIAH et/ou différentes
activités papier-crayon), la structure de profils sera alors
instanciée à la fois dans Prose avec des données
papier-crayon et dans Tornade avec des données provenant de profils
logiciels.
Les profils résultants reposant sur un formalisme commun, ils donnent
accès aux deux types d’exploitations proposées par
EPROFILEA : visualisations riches et propositions d’activités
personnalisées. Pour les visualisations, l’enseignant commencera
par établir dans le module Regards différentes vues d’un
même profil, adaptées à chaque acteur de la situation
d’apprentissage. Pour construire ces vues, il choisira les parties du
profil qui seront consultables par l’acteur concerné, le
vocabulaire utilisé ou encore le mode de présentation des
informations à l’interface. Les modules Perl permettront la
visualisation interactive des profils par les différents acteurs selon
les vues déterminées par l’enseignant dans Regards. Pour
l’apprenant, le module Perl proposera en plus de leur visualisation, des
activités autour des profils (reformulation, négociation des
éléments du profil, etc.) permettant à l’apprenant
d’entrer dans une démarche réflexive par rapport à
son apprentissage. Pour la proposition d’activités
personnalisées, le module Adapte propose aux apprenants des
activités adaptées aux compétences et connaissances mises
en évidence par leur profil (Lefevre et al., 2009b) selon les préférences pédagogiques de l’enseignant :
activités papier-crayon (Lefevre et al., 2009a) ou activités logicielles gérées par un EIAH externe (Lefevre et al., 2009c).
Pour proposer des activités papier-crayon, Adapte crée une feuille
d’exercices pour chaque profil d’apprenant en générant
les exercices qui la composent. Dans le cas d’activités
logicielles, Adapte personnalise l’interface de l’EIAH, ainsi que
les séquences de travail proposées aux apprenants. Cette
personnalisation passe par l’utilisation des générateurs
d’exercices éventuellement contenus par les EIAH et par le
paramétrage des fichiers de configuration de chaque EIAH.
Nous venons de voir que l'environnement EPROFILEA est composé de deux
parties (cf. Figure 2) : la
préparation des profils (intégrant les étapes
d'harmonisation de la structure des profils et de transformation des profils du
modèle REPro) et l'exploitation des profils par les acteurs
(correspondant à l'étape d'exploitation dans le modèle
REPro). L’étape de constitution de profils, présente en
amont de REPro, n’est pas traitée dans EPROFILEA, mais
préalablement, par les acteurs, humains ou logiciels, à
l’origine des profils externes. Nous revenons maintenant sur la partie
préparation (matérialisée par un cadre gras sur la Figure 2). Nous
présentons dans la partie suivante de l’article les moyens que nous
mettons en œuvre pour harmoniser la structure des profils, puis nous
montrons, dans la quatrième partie, comment l’intégration
des données des profils est traitée dans EPROFILEA. La partie de
l’environnement qui concerne l’exploitation des profils étant
hors du propos de cet article centré sur les moyens permettant la
réutilisation de profils.
3. Description de structures de profils d’apprenants
Dans
nos travaux, nous nous intéressons à la question de la
réutilisation de profils d'apprenants créés par d'autres,
dont nous ne connaissons ni le contenu ni la structure. Nous avons
présenté dans la partie précédente les grandes
lignes du modèle REPro, modélisant la suite d'étapes
nécessaires à cette réutilisation, en insistant sur
l'étape d'harmonisation de profils. Cette étape permet la
réécriture des profils externes, issus d'EIAH ou de pratiques des
enseignants, selon un formalisme commun. Dans cette section, nous
présentons les enjeux de cette étape d’harmonisation et
l’approche que nous adoptons. Nous exposons les travaux traitant de la
réutilisation de profils, ainsi que la mise en œuvre que nous avons
faite.
L’harmonisation des structures de profils est cruciale pour la
réutilisation de profils externes. C’est cette harmonisation qui
permet l’expression de profils divers selon un même formalisme,
rendant ainsi possible des traitements variés mais communs sur ces
profils. La difficulté et l’intérêt de ce travail
résident dans la recherche d’une approche générique, c’est-à-dire permettant la prise en
compte des profils dans toute leur diversité, souple,
c’est-à-dire n’imposant pas un formalisme particulier, mais
s’adaptant au contraire aux formalismes existants, et adaptée
aux utilisateurs, principalement des enseignants.
L’approche que nous proposons répond à ces contraintes.
Nous avons en effet établi un langage générique de
description de profils, permettant de décrire la plupart des profils
existants, quels que soient la discipline ou le niveau concernés,
caractérisant les connaissances, métaconnaissances,
compétences, comportement et/ou habitudes de travail des apprenants. Nous
avons opérationnalisé ce langage dans un logiciel adapté
aux enseignants, leur permettant de convertir les profils externes existants
qu’ils utilisent pour les rendre conformes au formalisme utilisé
dans notre environnement, permettant ensuite une exploitation de ces
profils.
Nous exposons ici ce langage et son opérationnalisation, après
une présentation des travaux de recherche traitant de la
réutilisation de profils.
3.1. Travaux existants concernant la réutilisation de profils
Une des solutions au
problème de la réutilisation de profils
hétérogènes existants par des acteurs autres que leurs
créateurs consiste en la définition consensuelle a priori de ce qu'est un ensemble d'informations sur l'apprentissage d'un individu. C'est
l'approche choisie par les travaux sur la normalisation des données
personnelles des apprenants, dans laquelle la réutilisation des profils
ne nécessite pas d’étape d’harmonisation. Cette
étape est en effet rendue inutile par la normalisation qui
précède la constitution des profils. Cette approche favorise la
réutilisation des profils, mais uniquement pour ceux qui respectent la
norme concernée. En l’absence de norme universelle, cette approche
n’est pas suffisante pour permettre la réutilisation de tous types
de profils. Par ailleurs, les informations les plus pertinentes dans notre
contexte de travail ne sont pas décrites suffisamment
précisément dans les standards existants. En effet, un profil
d'apprenant représente des informations sur les connaissances de
l'apprenant à un niveau de granularité fin, alors que les
standards cherchent plutôt à faciliter le stockage et
l'échange des données pour fournir une aide à la gestion
des institutions éducatives, ce qui explique qu'ils s'intéressent
à des informations de niveau de granularité plus
élevé (Keenoy et al., 2004).
Ainsi, le standard PAPI ne fait pas mention des compétences,
connaissances ou conceptions de l'apprenant, ni des structures que peuvent avoir
ces informations (PAPI, 2002). Le
standard IMS_RDCEO permet quant à lui de décrire
précisément des compétences (IMS_RDCEO, 2002),
mais ne contient pas de données individuelles. Le standard IMS-LIP permet
de représenter les différentes compétences et connaissances
acquises par un apprenant particulier, mais ne décrit pas les relations
des compétences entre elles, ni leur association à un ou plusieurs
résultats d'évaluation (IMS-LIP, 2001).
Enfin, nous partageons l'avis de (Keenoy et al., 2004) pour qui ces informations, stockées sous forme de texte libre, ne sont
pas facilement exploitables par un système informatique, ce qui est une
limite importante au vu de notre approche.
Une autre approche, dans laquelle nous nous inscrivons, vise à
réutiliser des profils externes au sein d'un environnement informatique
unique en les réécrivant a posteriori selon un formalisme
interne. Nous avons ainsi présenté en section 1.4 les (Zapata-Rivera et Greer, 2004)-Rivera
et (Rueda et al., 2006)ap
(Rueda et al., 2006) qui réécrivent d'une part les
données du domaine étudié (en recréant le
réseau bayésien dans le cas de ViSMod), et d'autre part les
données de l'apprenant considéré. Dans nos recherches, nous
ne reconstituons pas le modèle de connaissances du domaine, nous
considérons seulement les données de l'apprenant au temps t. De
plus, l'approche de Rueda est centrée activité, alors que la
nôtre est centrée compétences et connaissances. Par
ailleurs, dans ViSMod et DynMap, l'enseignant intervient peu et ses pratiques ne
sont pas prises en compte, seuls les profils issus d'EIAH étant
considérés. Enfin, ces approches ne permettent pas de
représenter certaines informations présentes dans les profils
existants(Ramandalahy et al., 2009)mandalahy et al., 2009), ils sont certes évolutifs, ce qui laisse envisager la
prise en compte de profils variés, mais ils manquent de souplesse :
tout changement nécessite une modification du logiciel et
préalablement du modèle sous-jacent.
3.2. Principes du langage PMDL
Nous
avons vu que l’approche que nous proposons pour la réutilisation de
profils externes hétérogènes passe par une étape
d’harmonisation conduisant à une représentation
unifiée de leur structure et des données associées, ce qui
nécessite un formalisme interne commun de description de profils. Nous
proposons un tel formalisme à travers le langage de description de
profils PMDL (Profiles MoDeling Language), (Jean-Daubias et al., 2009), (Eyssautier-Bavay, 2008).
Notre travail s’appuie sur une revue de
l'existant en termes de profils que nous avons conduite sur des logiciels issus
de la recherche, du marché et de pratiques d'enseignants. Nous avons
notamment travaillé avec sept enseignants, de l'école primaire
à l'université, en passant par la formation continue, afin de
recueillir leurs pratiques concernant les profils, ainsi que les pratiques
institutionnelles (telles que les évaluations nationales). À
partir de cette étude, nous avons sélectionné une vingtaine
de profils jugés particulièrement intéressants, que nous
avons étudiés de façon détaillée afin de
proposer une catégorisation des informations contenues dans ces profils.
Nous avons répertorié cinq catégories
d’informations : les informations sur l’élève,
les informations sur ses connaissances sous forme de texte, de listes de
composantes, de listes de répartition et de graphe. Cette
catégorisation nous a permis d’établir un langage de
modélisation de profils, PMDL, qui permet de décrire les profils
à l'aide des cinq catégories identifiées.
3.2.1. Structuration générale de PMDL
Figure 3 : Structuration générale simplifiée de
PMDL
La Figure 3 présente la structuration
gén&eacu1rale du langage PMDL1.
Ce langage décrit un profil comme
étant constitué d'un nom, d'un identifiant, d'une date-creation, d'une partie structure, d'une partie donnees et éventuellement d'un commentaire. Nous retrouvons ici la
dualité structure / données mise en évidence
dans la section 1.3.
La partie structure est composée d'une ou plusieurs
informations générales sur l'élève, info_eleve. Une info_eleve est constituée d'un identifiant, d'un intitule de type chaîne de
caractères (par exemple « ville de
résidence ») et soit d'un type (« chaîne
de caractère » dans cet exemple), soit d'une liste
énumérée, enum (par exemple « Lyon,
Villeurbanne, Bron »). La partie structure de profils est
également composée d'un ensemble non vide d'element. Un element est constitué d'un nom (par exemple
« algèbre » ou « MoreMaths »),
d'un identifiant, éventuellement d'un commentaire et d'un contenu, qui peut être de quatre types : liste_composantes, liste_repartition, graphe et texte. Ces quatre types auxquels s’ajoute info_eleve correspondent aux cinq catégories d'informations que nous avons
identifiées suite à notre étude de l’existant.
Chacune de ces catégories donne lieu à des spécifications
dans le langage PMDL que nous exposons succinctement ici avant de
détailler un element de type liste_repartition à
titre d’exemple.
La partie donnees du profil est composée, comme la
partie structure, d'un ensemble d'informations sur l'élève,
ainsi que d'un ensemble d'element_p. Une info_eleve_p est
constituée d'un identifiant et d'une valeur_info. Il
existera autant d'info_eleve_p (respectivement element_p) que
d'info_eleve (respectivement element) précédemment
déclarés. Par ailleurs, pour chaque identifiant d'element déclaré, il existera un element_p qui
reprendra cet identifiant en lui associant un contenu_p de
même type que le contenu précédemment
déclaré. Il en sera de même pour les info_eleve.
3.2.2. Exemple d’un element de type liste_repartition
Pour
illustrer ce langage, prenons l’exemple de la version mobile du profil
MoreMaths (Bull et al., 2003) qui comporte des informations de type liste_repartition (cf. Figure 4).
Ce profil comporte trois composantes :
« Introduction », « Polynomial
division » et « Factorising polynomials », chacune
ayant les trois mêmes sous-composantes « Correct
answers », « Wrong answers » et
« Unanswered ». Ce profil permet de représenter la
répartition des réponses de l'apprenant entre non réponse,
réponse correcte et réponse fausse pour chacune des composantes.
Ici, l'apprenant concerné a donné 6 réponses fausses et 4
correctes pour la composante « Introduction ». La Figure 5 représente un
extrait de ce même profil réécrit (à la main) selon
les spécifications du langage PMDL pour ce type d'element.
Nous y trouvons en premier lieu la description de la structure de ce profil,
et en second lieu la description des données de l'apprenant
concerné. Dans la partie structure, les composantes sont décrites
telles que définies dans MoreMaths : au niveau 1, on trouve les
composantes « Introduction », « Polynomial
division » et au niveau 2, comme feuilles de l'arbre des composantes,
les sous-composantes « Correct answers », « Wrong
answers » et « Unanswered » pour chacune des
composantes. Un identifiant est associé à chaque composante et
sous-composante (E1_C1 pour la première composante). Dans la partie
données, le nombre de questions parmi lesquelles s'effectue la
répartition des réponses de l'apprenant est associé aux
composantes (dans cet exemple : 10). Enfin, les valeurs sont associées
aux composantes de niveau terminal. On retrouve ainsi les 6 réponses
fausses et les 4 réponses correctes de l'apprenant de l'exemple pour la
composante « Introduction ».
Le langage PMDL permet ainsi de
réécrire les profils externes selon un formalisme commun, ce qui
rend possible le traitement et l'exploitation de ces différents profils
dans un même environnement, tel qu'EPROFILEA. Nous présentons
maintenant la mise en œuvre de PMDL au sein de cet environnement.
3.3. Mise en œuvre de PMDL au sein de Bâtisseur
Le
module Bâtisseur de l'environnement EPROFILEA permet à l'enseignant
de décrire la partie structure du profil telle que
spécifiée dans le langage PMDL. La partie donnees contenant
les informations personnelles d'un apprenant est renseignée
séparément et ultérieurement au sein des modules Tornade et
Prose présentés dans la partie suivante.
Dans la section 3.2.1,
nous avons identifié cinq types de structures d’informations
contenues dans un profil : quatre pour exprimer les informations issues de
l’analyse de l’activité de l’apprenant et un regroupant
les informations générales sur celui-ci. À l’aide du
module Bâtisseur, les enseignants décrivent la(les) structure(s)
des profils qu’ils souhaitent manipuler. Chaque structure de profils
possède un ensemble d’attributs : un identifiant unique, un
nom, le nom de son créateur, sa date de création, sa date de
dernière modification, un statut (public ou privé), etc. Les
attributs de chaque structure de profils sont reportés sur les profils
issus de cette structure.
Pour permettre la description de la structure de profils, Bâtisseur
s’appuie sur la métaphore de la construction d’un mur de
briques, où chaque brique est un élément de la structure de
profils. Quatre types de briques sont proposés :
« commentaire », « liste »,
« répartition » et « graphe ».
Ces types de briques respectent les spécifications des quatre principaux
types d'element du langage PMDL. Quant aux informations correspondant au
cinquième type, info_eleve, concernant l’identification de
l’apprenant, nous avons choisi de les gérer de manière
globale au sein d’EPROFILEA, on ne les retrouve donc pas dans
Bâtisseur. Ainsi, un enseignant utilisant EPROFILEA peut créer ses
classes et associer ses apprenants à une classe donnée en
fournissant les informations relatives à chacun : nom,
prénom, âge, etc. De cette manière, un apprenant pourra
avoir plusieurs profils, par exemple un par matière
étudiée, et chaque enseignant n’aura pas à ressaisir
ou à réimporter les informations générales de
l’apprenant pour chacun des profils.
3.3.1. Les quatre types de briques de Bâtisseur
Les briques de type Commentaire, qui correspondent à l’element texte dans le langage de description de profils PMDL, permettent de
représenter des informations sous forme textuelle. Elles correspondent
à des zones de texte libre, sans aucune contrainte sur
l’organisation des données qui y sont portées.
Les briques de type Liste (liste_composantes dans PMDL)
permettent de décrire des informations sous forme de liste
hiérarchique. Avec ce type de briques, un enseignant peut décrire
ses informations sous forme d’un ensemble de composantes, chacune
pouvant être détaillée en sous-composantes. Le nombre
de niveaux possibles dans la liste hiérarchique est une variable globale
à l’environnement EPROFILEA que chaque enseignant peut modifier
selon ses habitudes de travail. Cette variable est fixée à trois
par défaut : cela permet de représenter la majorité
des profils que nous avons pu étudier, tout en limitant la profondeur de
la hiérarchie afin de simplifier l’utilisation de
l’environnement. Dans le profil de l’apprenant (partie donnees), les valeurs seront attribuées aux composantes de
niveau hiérarchique le plus bas. Ces valeurs seront
caractérisées par les informations définies par
l’enseignant lors de la création de la brique (partie structure) : le nombre de valeurs associées à chacune
des composantes (par exemple 2 valeurs), leurs echelles (par exemple une
note entre 0 et 20 pour la première valeur et un nombre entier positif
pour la seconde) et éventuellement l’unite correspondante
(par exemple rien pour la première valeur et
« minutes », correspondant à une durée de
travail, pour la seconde valeur). Nous reviendrons sur les échelles dans
la section 3.3.3.
Les briques de type Répartition permettent de décrire la
répartition des réponses d’un apprenant entre
différentes possibilités listées. Ces briques correspondent
à l'element liste_repartition du langage PMDL. De la
même manière que dans les briques de type Liste, les alternatives
sont définies avec des composantes qui peuvent être
détaillées en sous-composantes. Ce type de briques permet
de représenter le comportement d’un apprenant par rapport à
des comportements attendus, en comptant le nombre de fois où celui-ci a
mis en œuvre les différents comportements. Les valeurs
associées à ce type de briques sont ainsi des valeurs de comptage
et donc des valeurs numériques sans échelle. Les composantes
peuvent être exclusives, dans ce cas on ne peut observer qu’un seul
comportement à la fois chez l’apprenant. Un exemple de brique de
type Répartition, détaillé par la suite, est donné Figure 6.
Les briques de type Graphe, correspondant à l'element graphe de PMDL, permettent de décrire des informations sur
l’apprenant sous forme de graphe. On représente donc des composantes (les sommets du graphe), mais également les liens qui peuvent exister entre elles (les arcs du graphe). Ces
composantes ne sont pas décomposables en sous-composantes contrairement
aux briques des deux types précédents. Dans ce type de briques, on
peut associer aux composantes et/ou aux liens entre composantes un certain
nombre de valeurs, associées à des echelle et
éventuellement complétées d’unite.
3.3.2. Exemple d'une brique de type Répartition
Figure 6 : Brique "MoreMaths" de type Répartition dans
Bâtisseur
Reprenons ici l’exemple de la brique MoreMaths décrite
précédemment (cf. section 3.2.2). La Figure 6 présente
l’écran proposé par Bâtisseur à un enseignant
pour construire une brique de type Répartition. Notons que
l’interface de Bâtisseur est générée
dynamiquement en fonction d’une description opérationnelle de PMDL,
sous forme d’un fichier XML.
Pour créer la brique « MoreMaths », de type
répartition, l’enseignant indique le nom de celle-ci (le nom de l'element dans PMDL), puis précise si des
commentaires seront associés à chaque niveau de l’arbre des
composantes et/ou globalement pour la brique (champs commentaire de
l'element et de la composante dans PMDL). Ici la
répartition est exclusive car un apprenant ne pourra pas avoir une
réponse correcte en même temps qu’une réponse fausse
(cette notion de réponses exclusives, spécifique à
l’implémentation, n’existe pas dans PMDL). Une fois ces
informations fournies, l’enseignant peut créer l’arbre des
composantes (expression du niveau de chaque composante dans PMDL)
en précisant pour chacune son nom (champ intitule de chaque composante dans PMDL).
− <structure id="68" nom="Maths" createur="Marie" date_creation="17/07/2008" date_derniere_modif="17/07/2008" nom_eleve="" prenom_eleve=" ">
− <brique id="1" type="1" nom="MoreMaths" logiciel_externe="" date_evaluation="" evaluation_source="" nbquestions="" indice="0">
− <arbre_des_composantes niveaux="2" cumul="faux" >
− <composante nom="Introduction">
− <sous_composante nom="Correct answers">
<valeur></valeur>
</sous_composante>
− <sous_composante nom="Wrong answers">
<valeur></valeur>
</sous_composante>
− <sous_composante nom="Unanswered">
<valeur></valeur>
</sous_composante>
</composante> |
Figure
7 : Extrait de la structure de profils de la brique
"MoreMaths"
La Figure 7 montre le
résultat de la création de cette structure de profils MoreMaths,
stocké sous forme d’un fichier XML par Bâtisseur. Nous
retrouvons bien la brique « MoreMaths » ( sur la Figure 7) contenant un arbre
de composantes à deux niveaux , avec des composantes exclusives . On
retrouve également les intitulés des composantes et des
sous-composantes décrites par l'enseignant dans Bâtisseur. Cette
structure de profils sera ensuite instanciée dans le module
d’intégration de données logicielles de
l’environnement EPROFILEA en complétant le nom du logiciel
concerné , le nb de questions , puis les différentes valeurs avec
les données de chaque apprenant.
3.3.3. La notion d'échelle
Dans
les profils des apprenants, les valeurs qui seront affectées aux
composantes, sous-composantes, ainsi qu’aux sommets et arcs des graphes,
sont caractérisées par des échelles que les enseignants
choisissent lors de la création de la structure du profil dans
Bâtisseur. Une échelle est un ensemble de valeurs
généralement ordonnées et sémantiquement
liées. Dans PMDL, les échelles sont spécifiées
à l’aide d’echelle.
EPROFILEA propose par défaut un certain nombre d’échelles
numériques et textuelles, les enseignants pouvant également
créer leurs propres échelles. Ces échelles sont
caractérisées par un type (numérique / textuel
ordonné / textuel non-ordonné), une borne inférieure bi, une borne supérieure bs et un pas p. Si l’enseignant veut valuer une composante grâce à
une note sur 20, il utilisera donc l’échelle
« 0..20 » définie par Ech[numérique ;
(bi=0, bs=20, p=0,1)]. Les échelles textuelles
quant à elles listent l’ensemble E des valeurs possibles.
Ainsi l’échelle textuelle ordonnée
« maîtrise (3 niveaux) » est définie par
Ech[ordonnée ; E=(maîtrisé, partiellement
maîtrisé, non maîtrisé)], tandis que
l’échelle textuelle non ordonnée
« Comportement » est définie par
Ech[non-ordonnée ; E=(Attentif, Passif, Bavard)]. Les
échelles fournies avec le système et celles créées
par les enseignants sont stockées par Bâtisseur dans un fichier
XML.
3.4. Évaluation
Cette
étape de description de structures de profils d’apprenants a fait
l’objet d’évaluations, d’une part concernant
l’expressivité de PMDL, et d’autre part concernant la mise en
œuvre de ce langage au sein du module Bâtisseur.
3.4.1. Évaluation de l'expressivité de PMDL
Nous avons
réalisé une première évaluation de
l'expressivité du langage PMDL en prenant en compte deux aspects :
le cadre d’application du langage et l’expressivité de PMDL
dans ce cadre.
Le cadre d'application du langage PMDL précise les informations que le
langage prend en charge ou pas, à l’aide de dix critères
auxquels sont associés des degrés de prise en compte. Ainsi, les traces non interprétées sont impossibles à exprimer
à travers PMDL, alors que les données personnelles issues
d'activités individuelles en termes de connaissances, compétences
et conceptions sont parfaitement exprimables. Entre les deux, les huit
autres critères (temporalité, temps passé sur les
activités, modèle comportemental de l'apprenant, données de pairs, données issues d'activités
collaboratives, productions de l'apprenant, modèle du
domaine, organisation des éléments du profil entre eux)
sont exprimables à des degrés divers par PMDL (Eyssautier-Bavay, 2008).
Nous avons ensuite évalué l'expressivité de PMDL au sein
de ce cadre d'application pour les vingt-cinq profils de notre étude
préalable, profils issus de la littérature, de logiciels du
marché et de pratiques des enseignants. Nous avons donc exprimé
ces différents profils avec le langage PMDL afin de tester les limites
d'expression du langage.
Tout d'abord, l'element informations_eleve est présent
dans la totalité des profils, puisque tous les profils comportent au
minimum une identification de l'élève. liste_composantes est un autre element très répandu : il est
présent dans la totalité des profils étudiés issus
du marché et des pratiques. Ceci s'explique par l’utilisation qui
est faite, dans ces profils, de référentiels de
compétences, très utilisés par les enseignants.
L'element texte est couramment utilisé dans les pratiques
des enseignants pour leurs commentaires sur les élèves et dans
certains profils issus de la recherche pour exprimer des conceptions
erronées. L'element graphe n'est utilisé que dans
certains profils issus de la recherche, la plupart du temps basés sur des
réseaux bayésiens. Enfin, l'element liste_repartition est très rarement utilisé (seulement deux
des vingt-cinq profils étudiés). Ces deux derniers element étant les plus complexes, les moins intuitifs et de plus absents des
référentiels de compétences, il n'est pas étonnant
de ne pas les retrouver dans les profils issus de logiciels du marché ou
dans les pratiques des enseignants.
Les seules informations présentes dans les profils
étudiés et ne pouvant pas être entièrement
représentées par PMDL se situent en dehors du cadre d'application
précédemment défini. Ainsi, les profils représentant
des réseaux bayésiens, tels que Hylite+ (Bontcheva, 2001),
ne peuvent pas être représentés en intégralité
par PMDL : en effet, nous nous intéressons dans ce travail uniquement aux
données de l'apprenant, indépendamment du modèle de
connaissances qui les a générées. PMDL est donc en mesure
de représenter les données de l'apprenant à un instant t,
mais ne peut pas gérer les données liées à la
modélisation des connaissances du domaine.
3.4.2. Mise à l'essai du module Bâtisseur
Nous avons testé
Bâtisseur, le module d’EPROFILEA opérationnalisant PMDL, sur
des profils très variés : il permet de créer tous les
profils compatibles avec le cadre d’application de PMDL. Bâtisseur a
également été mis à l’essai en laboratoire
auprès de quatre enseignants avec lesquels nous avons travaillé
pendant la phase de conception. Nous l’avons ensuite
expérimenté auprès d’une enseignante
extérieure au projet.
Tout d'abord, les concepts de profil, de composante, de valeur et
d'échelle n'ont pas posé de problème de
compréhension aux enseignants. La notion de structure de profils a
été bien comprise par ceux qui utilisent dans leurs pratiques des
référentiels de compétences. Par contre, un enseignant de
lycée n'en utilisant pas et ne créant pas non plus de profils a eu
besoin de rappels concernant cette notion lors de nos différents
entretiens. Ensuite, la métaphore de la construction du mur de briques a
été bien acceptée et bien comprise par les enseignants.
Elle leur a permis de comprendre l’objectif de ce module et a
favorisé une prise en main relativement rapide de l'outil. Les types de
briques les plus naturellement utilisées ont été Commentaire et Liste pour lesquelles les enseignants ont
trouvé de nombreux exemples. Les types de briques Graphe et Répartition ont été plus difficilement
assimilées, les exemples ayant été difficiles à
trouver par les enseignants. Ceci est cohérent avec les conclusions de
l’évaluation de PMDL : les référentiels de
compétences utilisés par les enseignants ne comportent pas
d’informations structurées de cette manière, cette
représentation leur est donc peu familière. Le module de
description de profils a ainsi été bien accueilli par les
enseignants auprès desquels il a été testé, ce
malgré l’abstraction de la notion de structure de profils
manipulée. Notons que l’une des enseignantes ayant testé le
logiciel a défini la structure de profils correspondant à son
travail en classe de 6ème, cette tâche lui a pris 20
minutes.
4. Intégration de données issues de profils externes
L’harmonisation de
la structure de profils hétérogènes est rendue possible par
la mise en œuvre du langage de description de profils PMDL au sein du
module Bâtisseur dans EPROFILEA. Cette étape est ensuite
complétée par l’intégration des données issues
des différents profils dans la structure de profils harmonisée.
Dans EPROFILEA, cette intégration se fait avec le module Tornade pour les
profils logiciels et avec le module Prose pour les profils papier-crayon. Ainsi,
à partir d’une structure de profils créée dans
Bâtisseur, Tornade et Prose permettent d’intégrer les
données de profils issus respectivement d’EIAH et de profils
papier-crayon. À la fin de cette phase de préparation des profils,
l’enseignant dispose d’autant de profils que d’apprenants, les
profils respectant la structure de profils définie et donc le formalisme
EPROFILEA, ce qui permet de les exploiter dans la seconde partie de
l’environnement.
L’intégration des données des profils externes à
EPROFILEA est le lieu de la transformation du modèle de profils de chacun
des EIAH concernés en un modèle conforme à une structure de
profils EPROFILEA. Il s’agit donc d’aligner le modèle de
profils source (en partie implicite dans le cas de profils non écrits,
exprimé par l’organisation des données du profil dans les
autres cas), sur le modèle de profils destination (respectant le
formalisme EPROFILEA).
Pour l’intégration de profils logiciels, l’alignement des
modèles se fait explicitement. Il nécessite la connaissance, non
seulement du modèle de profils destination (structure de profils
respectant le formalisme EPROFILEA), mais également du modèle de
profils source (les règles régissant l’organisation des
données du profil externe à intégrer) pour chaque logiciel
dont seront issus des profils à traiter.
Pour l’intégration des profils papier-crayon, cet alignement se
fait au contraire implicitement lors de la saisie des profils dans une structure
de profils conforme au formalisme EPROFILEA. Dans ce cas, c’est
l’interface du module de saisie des profils qui est le lieu de
l’alignement des modèles, et c’est l’utilisateur
enseignant qui est l’acteur de cet alignement.
Dans la suite de cette partie, après un état de l’art
concernant l’intégration de données, nous présentons
nos approches pour l’intégration de profils externes, ainsi que les
modules d’EPROFILEA dédiés à cette tâche :
Tornade pour l’intégration de profils logiciels et Prose pour
l’intégration de profils papier-crayon.
4.1. Travaux existants concernant l’intégration de
données
L’intégration
de données issues de sources hétérogènes est un
problème informatique abordé dans de multiples domaines :
recherche d’information, aide à la décision, web
sémantique, et de manière plus générale, gestion des
connaissances. L’hétérogénéité des
données est due aux différents formats et structures de stockage.
Ainsi, les données peuvent êtres issues de sources
structurées comme des bases de données relationnelles, de sources
semi-structurées comme des documents XML ou de sources non
structurées comme des documents texte.
L’approche des systèmes médiateurs, consiste à
définir une interface entre l’agent (humain ou logiciel) effectuant
une requête et l’ensemble des sources de données accessibles (Wiederhold, 1992).
Le médiateur comporte un schéma global (modèle du domaine
d’application et vocabulaire structuré pour l’expression des
requêtes), des vues abstraites (décrivant le contenu des
différentes sources de données à l’aide du
vocabulaire structuré) et des adaptateurs. Lorsqu’une requête
est posée au médiateur, celui-ci la traduit en termes de vues et
se sert des adaptateurs pour traduire ces vues dans le langage de requêtes
accepté par chaque source de données. Un tel système donne
l’impression d’interroger un système centralisé
contenant des sources homogènes, alors que les sources sont
réparties et hétérogènes. La correspondance entre le
schéma global et les schémas des sources de données
à intégrer peut être fait de deux manières (Hacid et Reynaud, 2004) :
en définissant le schéma global en fonction des schémas des
sources de données à traiter, ou au contraire les schémas
des sources en fonction du schéma global.
Eprofilea possède l’équivalent du schéma global
par l’intermédiaire du langage PMDL et les sources de
données existent déjà puisque nous voulons intégrer
des profils d’apprenant issus de logiciels existants. Nous ne pouvons pas
définir le schéma global en fonction des schémas des
sources de données, puisque celles-ci ne sont pas connues à
l’avance. Nous ne pouvons pas non plus agir sur les schémas des
sources de données externes sur lesquelles nous n’avons pas
d’emprise. Nous ne pouvons donc pas retenir cette approche, mais
conservons l’idée qu’il est nécessaire de
définir un adaptateur entre le schéma global et chaque source de
données.
L’approche des entrepôts de données consiste à
intégrer et stocker dans un environnement les sources issues de
systèmes distribués (Hacid et Reynaud, 2004).
Pour cela, un adaptateur est défini pour chaque source de données
de manière à en extraire les données et à les
transformer pour qu’elles soient compatibles avec le format de
l’entrepôt. Des requêtes sur ces données peuvent
ensuite être faites via l’entrepôt de données.
Eprofilea peut être considéré comme un entrepôt de
données, toutefois, nous ne souhaitons pas extraire, convertir et stocker
toutes les données contenues dans les profils sources, mais seulement
traiter les données nécessaires au moment opportun pour remplir
les structures de profils utilisées par les enseignants, ce qui peut se
faire en plusieurs fois : soit en fonction des besoins de
l’enseignant, soit au fur et à mesure de la création ou mise
à jour des profils externes. Un entrepôt de données
n’est ainsi pas pleinement adapté à notre situation.
Dans le domaine des EIAH des techniques de transformation de modèles
ont été proposées pour la spécification de
scénarios pédagogiques. Laforcade propose par exemple une
traduction entre CPM, le langage qu’il a créé
(s’appuyant sur des modèles UML), et des modèles IMS-LD (en
XML) (Laforcade, 2005).
Cette transformation se réduit conceptuellement à une
transformation de modèles UML vers des modèles XML conformes
à une certaine DTD. Une première technique consiste à
exporter les modèles CPM en modèles XML, puis à transformer
un modèle XML vers un autre, en établissant les relations entre
les deux DTD correspondantes. Une seconde technique s’appuie sur
l’idée qu’un modèle UML outillé peut être
interprété comme un système d’information. Ainsi les
informations contenues dans les modèles doivent être
conservées et synchronisées et un langage permet de faire des
requêtes sur ces informations de manière à construire le XML
correspondant au modèle UML initial.
Pour Eprofilea, cette approche ne peut pas être utilisée, car si
nous avons bien en sortie des profils dans un format unique (profils au format
XML respectant le langage PMDL), les modèles à convertir sont
variés et peuvent être dans différents formats.
Ces différentes approches sont connexes à notre
démarche, mais n’y sont pas entièrement adaptées,
notamment en raison de la généricité de notre approche et
du fait que nous ne maîtrisons pas les formats des données à
traiter.
4.2. Tornade - intégration de profils logiciels
Le module Tornade
permet à un enseignant, à l’aide de convertisseurs (des
parsers que nous appelons tourbillons), d’intégrer aux structures
de profils qu’il a définies dans Bâtisseur, les
données de chacun de ses élèves contenues dans des profils
logiciels, complétant ainsi le cas échéant les profils
déjà en partie renseignés dans Prose. Un tourbillon,
noté T(EIAHα, StrProβ), propre au couple
formé de l’EIAHα et de la structure de profils
EPROFILEA StrProβ est un adaptateur qui permet de transformer
tout ou partie du modèle de profils de l’EIAHα en
un ensemble de briques contenues dans la structure de profils
StrProβ. Un tourbillon est défini pour un
EIAHα une fois pour toutes par un expert à l’aide
du module Tornade, puis utilisé par un enseignant aussi souvent que
nécessaire pour remplir automatiquement les profils EPROFILEA des
apprenants avec les données contenues dans leur profil de
l’EIAHα selon la structure de profils
StrProβ.
Dans Tornade, l’intégration de données externes selon une
structure conforme au formalisme EPROFILEA se décompose en trois
étapes principales (cf. Figure 8) : le prétraitement des données permet de spécifier et
uniformiser l’organisation des données dans les profils, la production d’un tourbillon permet d’associer les
éléments des profils externes aux éléments
d’une structure de profils donnée, et l’exécution
d’un tourbillon complète les profils EPROFILEA associés
à la structure de profils donnée.
Figure
8 : Architecture du module Tornade
Le prétraitement des profils des EIAH externes concernés
(cf. de la Figure 8)
consiste tout d’abord à séparer les fichiers externes de
telle manière qu’il y ait autant de fichiers que d’apprenants
(), puis à identifier d’une part le type de fichiers () et
d’autre part l’organisation des données de l’apprenant
dans un fichier (). La séparation des fichiers externes () n’est
nécessaire que si l’EIAH externe fournit un ou plusieurs fichiers
contenant chacun les données de plusieurs apprenants. Lors de
l’identification de l’organisation des données de
l’apprenant (), l’expert décrit les données contenues
dans les profils, ce qui permet à Tornade de fractionner chaque profil de
manière à organiser les données qu’il contient dans
un tableau. Cette description de l’organisation des profils du logiciel
externe est établie une seule fois par EIAH.
La production du tourbillon a pour but de définir
l’alignement de modèles en créant le parser (le tourbillon)
qui sera capable de faire la conversion entre le modèle des profils
externes en entrée et celui des structures de profils EPROFILEA en
sortie. Plusieurs briques de cette structure de profils EPROFILEA peuvent
concerner l’EIAH externe dont les données doivent être
intégrées. Ce sont ces différentes briques que le
tourbillon à créer doit savoir remplir dynamiquement. Le
traitement d’une brique est générique et s’adapte
automatiquement à tous les types de briques conformes au formalisme
EPROFILEA opérationnalisant le langage PMDL. Si la structure de profils
est une modification d’une structure déjà traitée,
Tornade s’appuie sur le premier tourbillon T(EIAHα,
StrPro1a) pour créer le second T(EIAHα,
StrPro1b). Pour créer un tourbillon, Tornade associe des
éléments du profil source, celui de l’EIAH externe, à
des éléments de la structure de profils cible, en appliquant
d’une part des conversions d’échelles dans le cas où
l’échelle des données du profil source ne correspond pas
à l’échelle de la structure de profils cibles, et
d’autre part des opérations, pour permettre d’associer
plusieurs éléments du profil source à un unique
élément de la structure de profils cibles. Conversions
d’échelles et opérations sur les données du profil
externe correspondent à l’étape de transformation des
profils du modèle REPro, puisqu’elles transforment les
données des profils externes pour les rendre conformes à la
nouvelle structure de profils issue de l’étape
d’harmonisation du modèle REPro.
L’exécution du tourbillon est le lieu de la conversion de
modèles. Elle permet de remplir, grâce au parser créé
(le tourbillon), la structure de profils avec les données des profils
externes sans que l’utilisateur n’intervienne. Tornade remplit la
structure de profils dynamiquement pour chaque apprenant, vérifiant
qu’il ne manque aucun apprenant et que la création des profils
EPROFILEA, ou la complétion dans le cas des profils hybrides, se fait
sans erreur.
Pour résumer, lors de l’utilisation de Tornade :
la phase de prétraitement des données n’est faite
qu’une seule fois par EIAH par un enseignant-expert ;
la phase de constitution du tourbillon n’est faite qu’une
seule fois pour un couple EIAH / structure de profils par un
enseignant-expert ;
la phase d’exécution du tourbillon sera effectuée
par un enseignant chaque fois qu’il voudra créer ou mettre à
jour ses profils.
4.2.1. Évaluation du module Tornade
Nous
avons testé le module Tornade avec les fichiers de sortie de 14 EIAH
différents non conçus pour fonctionner avec l’environnement
EPROFILEA. Les tests ont montré que Tornade permet
d’intégrer les données contenues dans les profils
correspondants.
De plus, Tornade permet de faire des opérations (sommes ou moyennes)
sur les données importées des profils externes. Nous devons
à présent enrichir le système de nouvelles
fonctionnalités pour permettre de traiter plus facilement certains
profils, comme la recherche dans un profil de toutes les occurrences d’une
compétence donnée ou des opérations plus complexes sur les
données importées.
Par ailleurs, une enseignante de collège a utilisé avec
succès le logiciel pour convertir 12 profils issus d’un EIAH
externe dans une structure de profils préalablement créée,
ce en 10 minutes. Nous avons également présenté le module
Tornade à deux enseignants de primaire. Ils en ont compris le principe,
mais ont insisté sur le fait que la majorité des enseignants ne
sont pas prêts à utiliser de tels outils. Nous sommes donc
conscientes que ce module, pour sa partie constitution de tourbillons,
contrairement au reste de l’environnement EPROFILEA, doit être
utilisé par ce que nous appelons des enseignants-experts, qui peuvent
être les conseillers informatique de l’établissement scolaire
ou des enseignants ayant suffisamment de recul sur les logiciels utilisés
et un minimum de compétences en informatique. Ces enseignants-experts
fabriqueront les tourbillons correspondant aux besoins et aux habitudes de
travail des enseignants. Les enseignants pourront ensuite simplement
exécuter les tourbillons dans Tornade, sans avoir à les modifier,
pour créer ou mettre à jour les profils de leurs
élèves.
En complément, nous avons effectué un test de la partie
constitution de parsers de Tornade avec une enseignante de Français de
Collège. Notre objectif était d’évaluer les
difficultés rencontrées par un enseignant non-expert pour
créer un tourbillon. Nous avons pu constater qu’avec un guidage
modéré de la part d’une des expérimentatrices,
l’enseignante a pu créer un tourbillon adapté à la
structure de profils qu’elle avait préalablement
créée et à l’EIAH concerné, ce en 50 minutes.
Ces observations sont encourageantes pour l’utilisation de Tornade par des
enseignants-experts.
4.3. Prose - intégration de profils papier-crayon
Le
module Prose permet à un enseignant d’intégrer aux
structures de profils qu’il a définies dans Bâtisseur, les
données de chacun de ses élèves contenues dans des profils
papier-crayon, complétant ainsi le cas échéant les profils
déjà en partie renseignés dans Tornade.
Ce module ne pose pas de difficulté particulière. Il permet de
compléter n’importe quelle structure de profils définie dans
Bâtisseur. Nous avons essentiellement travaillé sur les
différents modes de saisie et sur l’ergonomie pour faciliter son
usage. Ce module prend en entrée une structure de profils que
l’enseignant remplit grâce aux informations contenues dans des
profils papier dont il dispose, ou directement selon la connaissance qu’il
a de ses apprenants, et fournit en sortie des profils conformes au formalisme de
l’environnement EPROFILEA. Ces profils peuvent n’être que
partiellement remplis avec Prose, soit parce que l’enseignant n’a
pas toutes les données pour les remplir, soit parce qu’ils seront
ou qu’ils ont été complétés par le module
Tornade.
Le module Prose dispose de deux modes de navigation. La navigation par
élève permet à un enseignant de saisir entièrement
le profil d’un apprenant avant de passer au profil de l’apprenant
suivant. La navigation par brique permet de remplir une brique donnée
pour tous les apprenants avant de passer à la brique suivante. Quel que
soit le mode de navigation, un code couleur indique l’état de
remplissage des profils d’apprenants d’une part et des briques
d’autre part.
Prose a été mis à l’essai auprès de
plusieurs enseignants de primaire et de collège. Il n’a posé
aucune difficulté ni de prise en main, ni d’utilisation. Notons que
l’une des enseignantes ayant testé le logiciel a
complété sa structure de profils pour deux classes
complètes. Lors de la première utilisation, elle a mis 55 minutes
pour saisir ses appréciations pour les 23 élèves de sa
classe. Lors de la deuxième utilisation, elle a mis 40 minutes pour
compléter les profils de sa classe de 22 élèves.
4.4. Des profils hybrides et évolutifs
Notons que les
profils EPROFILEA sont potentiellement hybrides, c'est-à-dire
qu’ils peuvent comporter des informations provenant de sources
différentes. Par exemple les données d’une brique peuvent
provenir d’un EIAHα et avoir été
intégrées grâce au tourbillon T(EIAHα,
StrProβ), les données d’une seconde brique peuvent
provenir d’un EIAHγ et avoir été
intégrées grâce au tourbillon T(EIAHγ,
StrProβ), et les données d’une troisième
brique peuvent provenir d’une évaluation papier-crayon et avoir
été saisies dans Prose.
Nous avons par ailleurs identifié les règles permettant de
créer, puis de gérer des profils évolutifs,
c'est-à-dire que les données d’un profil pourront être
mises à jour selon l’avancement d’un apprenant, par exemple
au cours d’une année scolaire. Il nous reste à les mettre en
place au sein de l’environnement.
EPROFILEA offre de plus aux enseignants la possibilité de faire des
opérations, que l’on retrouve dans l’étape de
transformation de REPro, sur les profils qu’ils ont créés.
Ces opérations vont permettre par exemple de filtrer les informations
contenues dans les profils, de concaténer des éléments
d’un ou plusieurs profils, ou de constituer un profil de groupe à
partir de profils individuels.
5. Retour sur le scénario d’usage
Revenons maintenant sur
le scénario d’usage exposé au début de cet article
(cf. section 1.2), pour
montrer en quoi les outils proposés par EPROFILEA, s’appuyant sur
le modèle REPro et le langage PMDL, permettent une évolution de ce
scénario.
Vue Bâtisseur |
|
|
Vue XML (extrait) |
Figure 9 : Structure de profils « Mathématiques en
seconde » de Pauline.
Pauline, enseignante de mathématiques en lycée et professeure
principale utilise EPROFILEA depuis cette année. Un collègue lui a
fourni une structure de profils de mathématiques créée avec
Bâtisseur et fondée sur les anciennes évaluations nationales
en seconde. Elle y a ajouté une brique pour les données issues du
logiciel Mathenpoche et deux briques liées à sa pratique
personnelle. La Figure 9 montre à gauche la visualisation globale de cette structure de profils
dans Bâtisseur, et à droite un extrait du fichier XML
résultant (l’encadré marque les détails de la brique
« Fonctions »).
Figure 10 : Intégration des données de Pauline avec
Prose et Tornade.
Elle a pu intégrer grâce à Prose les notes relatives
à son référentiel de compétences (cf. partie gauche
de la Figure 10) et
grâce à Tornade les informations issues du logiciel Mathenpoche
(cf. partie droite de la Figure
10). Elle a ainsi un profil par élève pour sa classe de
seconde, intégrant ses données papier et les données de
Mathenpoche (cf. Figure
11).
Figure 11 : Extraits des profils de 2 élèves de la
classe de Pauline.
Par ailleurs, Pauline crée une seconde structure de profils pour la
classe dont elle est professeure principale, dans laquelle elle intègre
des briques pour les autres disciplines en fonction des demandes de ses
collègues. Ces briques contiennent un bilan de compétences concis
pour chaque matière. Chaque enseignant de seconde peut ainsi
compléter cette seconde structure de profils avec ses données. En
tant que professeure principale, elle réalise dorénavant l'heure
de vie de classe en salle informatique, pour permettre aux élèves
de travailler sur leur profil et de réaliser des activités d'ordre
réflexif. Ainsi, ils peuvent avec son aide visualiser leur profil et
poser des objectifs à atteindre pour les prochaines évaluations.
Pauline souhaite également par la suite créer des vues
adaptées à ses collègues, afin de leur permettre d'avoir
une vue globale de l'évolution des élèves. Enfin, elle
envisage d’utiliser le module Adapte avec une classe au niveau
particulièrement hétérogène pour créer des
activités personnalisées en mathématiques afin de
s’adapter aux différentes difficultés de huit de ses
élèves et à l’avance d’un autre.
6. Conclusion
Dans
les travaux qui font l’objet de cet article, nous nous intéressons
à la problématique de la réutilisation de profils
d’apprenants très divers, tant par leur contenu que par leur
structure. L’hétérogénéité des profils,
ainsi que le fait que leur structure n’est pas connue, rend difficile leur
réutilisation. Il est donc nécessaire de disposer de
modèles génériques et de méthodes permettant de
mieux gérer ces profils dans leur diversité pour en permettre une
meilleure exploitation par les acteurs concernés. Pour lever ce verrou,
nous avons tout d’abord théorisé la chaîne des
traitements nécessaires pour aller de la situation d'apprentissage
initiale jusqu'à l’exploitation des profils par les
différents acteurs, en proposant un modèle générique
du processus de gestion de profils, le modèle REPro. Ce processus se
décompose en quatre étapes : la constitution des profils,
leur harmonisation, leur transformation et enfin leur exploitation. Nous
proposons en complément le langage de modélisation de profils PMDL
qui permet de décrire la structure des profils lors de
l’étape d’harmonisation. Ce langage, indépendant de
toute plateforme et donc réutilisable, permet d'exprimer à
l’identique, c’est-à-dire sans perte ou corruption
d’information, la plupart des profils existants selon un même
formalisme, que ces profils soient issus de logiciels ou de pratiques
papier-crayon. Ces modèles rendent envisageables le traitement et
l’exploitation de profils hétérogènes au sein d'un
même environnement informatique.
Nous avons mis en œuvre ces résultats dans l’environnement
EPROFILEA qui est constitué de deux parties : la préparation
des profils et leur exploitation. Nous avons présenté dans cet
article la première partie de cet environnement correspondant aux
étapes d’harmonisation et de transformation du modèle REPro.
Cette partie consiste en la description de la structure des profils (avec
Bâtisseur), puis en le remplissage des profils (avec Tornade pour les
profils logiciels et/ou avec Prose pour les profils papier-crayon).
Bâtisseur permet aux enseignants de décrire la structure des
profils qu’ils souhaitent utiliser en s’appuyant sur une
opérationnalisation du langage PMDL. Tornade permet à un
enseignant-expert de définir les parsers (les tourbillons), qui seront
utilisés par les enseignants pour intégrer à une structure
de profils EPROFILEA les données issues de profils créés
par des EIAH externes à l’environnement, afin de créer des
profils conformes à l’environnement. Quant à Prose, il
assiste l’enseignant lors de sa saisie de données issues de profils
papier-crayon pour compléter les profils EPROFILEA.
Cette première partie d’EPROFILEA, assurant la
préparation des profils, étant entièrement
opérationnelle, elle rend possible la réutilisation de profils
très variés, aussi bien papier-crayon que logiciels. Ainsi, des
enseignants peuvent intégrer les différents profils qu’ils
sont amenés à manipuler, au sein d’un unique environnement.
De la même façon, les concepteurs d’EIAH peuvent exporter les
profils de leurs systèmes dans un environnement capable de gérer
leurs exploitations. Nos travaux devraient ainsi, en permettant la
réutilisation de profils existants, puis en proposant d’une part
des activités sur les profils, et d’autre part des activités
pédagogiques personnalisées adaptées aux besoins des
enseignants et aux connaissances des apprenants, favoriser
l’intégration des EIAH aux pratiques des enseignants. Nous avons
mis cette phase de préparation à l’essai auprès
d’enseignants partenaires du projet PERLEA, mais également
auprès d’une enseignante extérieure à celui-ci. Nous
souhaitons à présent mettre en place des évaluations plus
complètes de nos propositions, que ce soit au niveau des modèles
ou au niveau des outils développés. Nous prévoyons ainsi de
réaliser des expérimentations en situation réelle, avec des
enseignants extérieurs au projet. Ces expérimentations feront
appel à tous les modules concernés de l’environnement du
projet PERLEA, en allant de la définition d’une structure de
profils par l’enseignant, à l’utilisation effective des
activités personnalisées par les apprenants. Nous attendons de ces
expérimentations une validation d'une part de REPro, le modèle de
processus de gestion de profils, mis en œuvre dans l’environnement
EPROFILEA, d’autre part de l'expressivité du langage PMDL,
opérationnalisé dans le module Bâtisseur, ainsi que des
différents outils proposés dans l'environnement. Concernant le
langage PMDL, nous souhaitons par ailleurs poursuivre son évaluation
à travers l'expression d'autres profils existants issus des logiciels du
marché ou de la recherche et aller plus loin dans l’étude de
son champ d’application, notamment en étudiant la
possibilité de l’appliquer plus généralement à
la notion de profil d’utilisateur, c’est-à-dire sans se
limiter aux profils d’apprenants. À travers ces diverses
expérimentations, nous souhaitons mettre l'accent sur la
généricité de nos propositions, d'une part au niveau des
modèles, et d'autre part au niveau de l'environnement EPROFILEA.
Cette première partie de l’environnement, capitale dans le
processus de réutilisation de profils existants, ne trouve toutefois sens
que dans les exploitations qui seront ensuite faites de ces profils conformes au
formalisme de l’environnement. L’une des exploitations auxquelles
nous réfléchissons est la visualisation interactive du profil
d’un apprenant par les différents acteurs de la situation
d’apprentissage, paramétrable par l’enseignant en fonction de
l’acteur auquel elle est destinée. L’enseignant pourra ainsi
par exemple choisir quelle partie du profil de l’apprenant montrer et
à qui, quel mode de visualisation associer à chaque partie visible
du profil. D’autres exploitations consisteront à proposer à
l’apprenant des activités sur son profil : reformulation,
négociation des éléments du profil ou pose
d’objectifs par exemple. Enfin, le dernier type d’exploitations
proposé par l’environnement EPROFILEA consiste à proposer
des activités, papier ou informatisées, adaptées aux
compétences et aux difficultés mises en évidence dans les
profils d’apprenants, ainsi qu’aux objectifs pédagogiques des
enseignants, ceci afin de faire travailler les apprenants sur des points
précis de leur profil, soit en remédiation, soit pour
acquérir de nouvelles compétences (Lefevre, 2009).
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Inspectable Bayesian Student Models. IJAIED, Vol. 14, p.1-37.
À
propos des auteurs
Stéphanie JEAN-DAUBIAS est maître de
conférences en informatique à l’Université Claude
Bernard Lyon 1. Elle est rattachée au LIRIS (Laboratoire d'InfoRmatique
en Images et Systèmes d'information, UMR 5205) au sein de l'équipe
SILEX (Supporting Interaction and Learning by Experience). Ses recherches
portent sur l’ingénierie des profils d’apprenants et la
personnalisation des apprentissages. Elles sont mises en œuvre,
principalement au sein des projets PERLEA et AMBRE, sous forme d’outils
d’assistance destinés aux enseignants.
Adresse : Université de Lyon, CNRS
- Université Lyon 1, LIRIS, UMR5205, F-69622, France
Courriel : Stephanie.Jean-Daubias@liris.univ-lyon1.fr
Toile : http://liris.cnrs.fr/stephanie.jean-daubias/
Carole EYSSAUTIER, dans le cadre sa thèse
effectuée au sein du LIG (Laboratoire d'Informatique de Grenoble) en
collaboration avec l'équipe SILEX du LIRIS, a proposé des
modèles permettant la réutilisation pour les différents
acteurs de la situation d'apprentissage de profils d'apprenants d’origines
variées. Elle travaille maintenant dans le domaine de la valorisation de
la recherche réalisée par les entreprises.
Adresse : Université de Lyon, CNRS
- Université Lyon 1, LIRIS, UMR5205, F-69622, France
Courriel : mailto:ceyssaut@gmail.com
Toile : http://liris.cnrs.fr/carole.eyssautier/
Marie LEFEVRE est ATER à l’Université
Claude Bernard Lyon 1, rattachée au LIRIS au sein de l'équipe
SILEX. Ses recherches portent sur la personnalisation de l’apprentissage,
et notamment sur la proposition de modèles et d’outils
génériques permettant à chaque enseignant d’obtenir,
pour chacun de ses élèves, des activités
pédagogiques adaptées d’une part à ses intentions
pédagogiques et d’autre part au profil de
l’élève.
Adresse : Université de Lyon, CNRS
- Université Lyon 1, LIRIS, UMR5205, F-69622, France
Courriel : Marie.Lefevre@liris.univ-lyon1.fr
Toile : http://liris.cnrs.fr/marie.lefevre/
1 Le langage PMDL a
été décrit formellement selon une notation BNF
doublée d'une notation graphique issue des spécifications d'IMS
(utilisée ici), moins précise mais plus lisible.
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