Ingénierie des indicateurs d'activités à
partir de traces modélisées pour un Environnement
Informatique d’Apprentissage Humain.
Tarek DJOUAD*, Alain MILLE*, Christophe REFFAY**, Mohamed BENMOHAMED***
* LIRIS, Lyon, **LIFC,
Besançon, ***LIRE, Algérie
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RÉSUMÉ : Concevoir
et exploiter des indicateurs d’activités constitue un enjeu fort
pour l’apprentissage avec un EIAH. Nous proposons une approche de
conception guidée par les modèles des traces d’interaction
et exploitant un système de gestion de traces modélisées.
Concevoir un indicateur consiste alors à modéliser explicitement
la trace d’interaction permettant de le calculer, mettant en
évidence les éléments d’observation à
recueillir pour l’élaborer. Mettre en œuvre
concrètement l’indicateur consiste à expliciter les
transformations nécessaires à partir des traces
d’interaction disponibles, considérées comme traces
modélisées « premières »
jusqu’à la formule de calcul de l’indicateur se fondant sur
des observés de haut niveau. Un « chemin » de
transformation est ainsi disponible et exploitable explicitement pour tout
à la fois documenter et exécuter le calcul de l’indicateur.
Une bibliothèque de modèles enrichis d’indicateurs
(indépendants des plateformes) et des bibliothèques de
transformations orientées indicateurs sont alors disponibles. Une
illustration de l’approche sur la plateforme Moodle est proposée
pour expliciter l’usage concret de la contribution proposée sur des
indicateurs d’activité collaborative.
MOTS CLÉS : Trace
modélisée, calcul des indicateurs, ingénierie
dirigée par les modèles, apprentissage collaboratif. |
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ABSTRACT : Designing
and exploiting collaborative learning activities indicators is a strong
challenge for technology-enhanced learning. We propose an original approach,
guided by the models of interaction’s traces and exploited by Trace Based
Management System. Designing an indicator consists in explicitly modelling the
interaction’s trace in order to provide observables for it. Therefore,
effective implementation of the indicator consists in explaining the needed
transformations on available interaction’s traces (primary modelled
traces), until being able to formulate the indicator computation. A
«path» of transformations is explicitly designed and applied for both
document and perform the calculation of the indicator. A library of enriched
models indicators (platform independent) with their transformations sequence
(context dependent) are available for reuse and share. Our approach is
illustrated on the Moodle platform in order to explain the practical use of the
proposed contribution for collaborative activities.
KEYWORDS : Modelled
traces, indicator calculus, Model Driven Architecture, collaborative learning. |
1. Introduction
Evaluer les situations d’apprentissage
collaboratif dans les environnements informatiques pour l’apprentissage
humain (EIAH) est une tâche délicate qui nécessite une
interprétation adaptée au contexte changeant de
l’activité. Pour tenter de comprendre la dynamique de
l’apprentissage, et évaluer efficacement ces situations
d’apprentissage collaboratif, l’analyse des traces
d’interaction est exploitée par les chercheurs dans de nombreux
systèmes dont un état de l’art avait été
proposé dans (Soller et al., 2005).
De la même façon, une modélisation adaptée des traces
d’interactions devrait permettre aux enseignants de concevoir et
d’automatiser le calcul des indicateurs, qui, à leur tour les
aideront à comprendre, évaluer, suivre et soutenir
l’apprentissage en cours.
Dans cet article, nous nous intéressons plus spécialement aux
différentes méthodes et techniques facilitant l’analyse des
traces dans les situations d’apprentissage en se basant sur
l’ingénierie dirigée par les modèles (de traces),
afin de concevoir et calculer efficacement les indicateurs indépendamment
des plateformes d’apprentissage. Notre problématique de recherche
comprend trois facettes : 1) comment récupérer et
restructurer les traces brutes issues des sources de traçages pour donner
naissance à de nouvelles traces modélisées nommées traces premières (Mille et Prié, 2006),
c’est une phase de collecte des données permettant à travers
la trace première, d’identifier et de sélectionner les
données issue de l’EIAH, nécessaires au calcul de
l’indicateur ; 2) quelles sont les transformations nécessaires au
sens de l’Ingénierie Dirigée par les Modèles (IDM),
et quels sont les opérateurs à définir, pour calculer,
à partir de cette trace première, les indicateurs qui fassent sens
dans le cadre d’une activité d’apprentissage; 3) quels sont
les modèles de trace à associer aux indicateurs
d’apprentissage recueillis dans la littérature EIAH et tout
particulièrement aux indicateurs de collaboration, quelles données
doivent-ils contenir et comment celles-ci doivent-elles être
structurées pour permettre le calcul de l'indicateur visé. Ces
transformations et ces modèles d’indicateurs peuvent être
utilisés par le chercheur, le concepteur de l’activité, le
formateur ou même l’apprenant en situation
d’apprentissage.
Nous nous intéressons plus particulièrement à
l’application de notre approche à la conception d’outils de
prise de conscience de la collaboration (collaboration awareness) pour
les différents acteurs en se basant sur le calcul d’indicateurs de
collaboration en EIAH. Nous avons choisi cette application comme valorisante
pour notre approche car illustrative de situations nécessitant une
interprétation des dynamiques d’action collaborative plutôt
qu’une interprétation d’un niveau d’apprentissage par
exemple. Ce travail reprend les principes de l’ingénierie
dirigée par les modèles pour transformer les modèles de
trace et construire ainsi les indicateurs de la collaboration.
1.1. Les indicateurs dans les EIAH
Selon (Dimitracopoulou et Bruillard, 2006) un indicateur est une variable au sens mathématique à laquelle est
attribuée une série de caractéristiques. C’est
une variable qui prend des valeurs de forme numérique,
alphanumérique ou même graphique.... La valeur possède un statut : elle peut être brute (sans unité
définie), calibrée ou interprétée. Le statut
identifie une caractéristique bien précise : celle
du type d’assistance offert aux utilisateurs. Chaque
indicateur peut dépendre d’autres variables comme le temps, ou
même d’autres indicateurs.
Dimitracopoulou dans (Dimitracopoulou, 2004) propose de calculer les indicateurs par des outils nommés outils
d’analyse. La figure 1 explique le principe de fonctionnement de ces
outils d’analyse. Les utilisateurs (formateurs, apprenants, etc.) des
environnements d'apprentissage utilisent les différents modules
d'activités ou de communication (e.g. : tableau blanc, chat, forums,
etc.) La sélection des données permet de récupérer
d'une façon automatique ou semi-automatique les traces de l'utilisation
des modules d'activités par les différents utilisateurs. On peut
récupérer ces données à partir, par exemple, des
fichiers logs de la plateforme d'apprentissage étudiée. Le choix
des données à sélectionner dépend des entrées
de la méthode d'analyse qui calcule l'indicateur.
Les méthodes d'analyse produisent un ou plusieurs indicateurs.
L’indicateur peut indiquer le mode ou la qualité de la contribution
individuelle (e.g. : Envoyer un message dans un Chat ), de la
collaboration (e.g. : la répartition du travail, la densité
ou la cohésion d’un groupe, etc.) ou encore le processus ou la qualité du produit final (e.g. : la profondeur d'un fil de
discussion dans un forum, etc.).
La valeur de l’indicateur permet de construire un retour
(feedback) plus ou moins élaboré aux utilisateurs. Selon
les catégories proposées par (Soller et al., 2005),
ce retour peut être une simple visualisation de la valeur de
l’indicateur (mirroring), ou cette valeur peut être
comparée avec une valeur souhaitée (monitoring) ou encore
servir à la construction d’une réponse plus
élaborée pour guider l’apprenant dans son apprentissage
(guiding).
De nombreux travaux ont été publiés sur les indicateurs
respectant en général la définition proposée par (Dimitracopoulou, 2004).
Citons par exemple (Reffay et Lancieri, 2006) pour le calcul de la
cohésion et la centralité dans les réseaux sociaux et
à partir des forums de discussion. La plateforme ACOLAD (Jaillet, 2005) fournit au tuteur un outil le renseignant sur le triplet d’activité
(Assiduité, Disponibilité, Implication). (Santos et al., 2003) proposent un outil qui calcule à partir des interactions, le degré
d’implication de chaque apprenant dans la formation. Il identifie :
l’apprenant participatif, perspicace, utile, non-collaboratif, qui prend
des initiatives, et l’apprenant communicatif. D’autres indicateurs
sont interprétés qualitativement comme (Martinez et al., 2003) où l’indicateur de la densité du réseau social est
interprété à l’aide d'histogrammes. Dans (Tedesco, 2003),
on calcule l'accord et le désaccord entre les apprenants.
Figure 1 • Positionnement du calcul
d’un indicateur
(May, 2008) propose une visualisation de l’indicateur « lecture d’un
message dans un forum » à partir des traces. Le diamètre
de la sphère donne la mesure du temps passé par un utilisateur
pour la lecture d’un message. La distance entre les sphères
représente le temps écoulé entre deux lectures, et la
couleur de la sphère donne une signification du type d’action faite
par l’utilisateur (e.g. : la couleur bleue signifie que
l’utilisateur a affiché le message, et qu’il a
effectué une lecture partielle). Cette visualisation de
l’indicateur permet une interprétation plus détaillée
des différentes actions de lecture faites par les apprenants (Fig. 2).
Figure 2 • Visualisation de
l’indicateur « Lecture d’un message » dans
Travis
(Lavallard, 2008) propose une plateforme d’exploitation d’archives de forums
« ForumExplor». Cet instrument de visualisation et d’aide
à la lecture d’archives des forums facilite l’analyse
complexe des forums et propose différentes vues globales et
thématiques d’archives de forums à la demande des
utilisateurs. La vue globale est basée sur un calcul statistique simple.
La figure 3 montre une vue globale d’un indicateur qui représente
la participation en nombre de messages par jour des différents
utilisateurs dans un forum.
Figure 3 • Vue globale pour un
indicateur de participation dans un forum
1.2. Travaux en relation
(Diagne, 2008) propose une architecture multi-agents pour réutiliser les indicateurs
à partir de nouvelles sources de traçage. C’est une
architecture ouverte structurée en agents : un agent requête
qui interroge les sources de traçage et identifie les données
collectées pour calculer la valeur de l’indicateur ; un agent
base de données qui construit la trace des interactions ; un agent
IHM pour afficher la valeur de l’indicateur. L’agent indicateur
utilise la trace envoyée par l’agent base de données, il
analyse cette trace pour calculer la valeur de l’indicateur (où
l’indicateur est une fonction f), et passe par la suite les
résultats à l’agent IHM pour afficher les résultats.
La figure 4 explique le principe de cette architecture.
Figure 4 • Architecture du
Système EM-AGIIR (Diagne, 2008)
Ce travail pose bien la question de la réutilisation
d’indicateurs, mais considère que les traces disponibles pour le
calcul d’indicateurs sont au bon niveau de formulation pour alimenter
directement la formule de calcul de l’indicateur. Il n’est pas
question de transformations des traces et encore moins de transformations
explicites selon des modèles spécifiés.
UTL (Usage Tracking Language) est un langage qui permet
« aux acteurs intervenant dans le cycle de vie d’un EIAH de
décrire les traces d’usage et leur sémantique, ainsi que la
définition des besoins d’observation et des moyens à mettre
en œuvre pour l’acquisition des données à
collecter» (Choquet et Iksal, 2007).
UTL propose deux types de données : primaires et
dérivées. Les données primaires sont directement
collectées à partir de l’activité. Parmi les
données primaires, les auteurs distinguent les données brutes
(événements issus de l’environnement), les données de
production (les productions des apprenants) et les données additionnelles
(annotations par exemple). Les données dérivées,
calculées à partir des données primaires (ou de
données dérivées) sont distinguées selon qu’il
s’agit de données intermédiaires à un calcul ou sont
des indicateurs. Les outils d'analyse permettant de calculer les données
dérivées, en particulier, les indicateurs à partir de
données primaires et/ou d'autres données dérivées
sont définis à partir de ce langage.
Ce travail pose implicitement la question des transformations en
différenciant les données brutes et les données
dérivées. Ces transformations ne font pas l’objet
d’une sémantique particulière. Il s’agit d’une
conception en boucle ouverte (toute modification des données est
liée à une re-conception) n’intégrant pas la notion
de système de gestion de traces modélisées assistant la
tâche d’élaboration des transformations. Ce travail
n’est pas spécifiquement associé à la conception
d’indicateurs réutilisables mais fournit un cadre
général pour une ingénierie guidée par les
modèles pour la conception d’EIAH (et leur re-conception).
(Pham Thi Ngoc, 2008) utilise les indicateurs pour améliorer et réutiliser les
scénarios pédagogiques. Pour y parvenir il propose une grammaire
formelle pour calculer les indicateurs en reprenant les concepts proposés
pour UTL. Le modèle de représentation de l’indicateur est
basé sur trois facettes : Defining qui définit le
besoin d’une observation, Getting qui définit les moyens de
l’observation à mettre en œuvre pour l’acquisition des
données et Using qui explique comment utiliser ces données.
Il s’agit d’une approche génie logiciel pour définir
les modèles qui seront utiles à la re-conception en facilitant la
réutilisation. Il n’y a pas de notion de système de gestion
de base de traces permettant d’exécuter les requêtes de
transformation et de tracer les chemins de transformation facilitant leur
réutilisation.
(Voisin et Vidal, 2007) proposent une architecture guidée par les modèles (Model Driven
Architecture MDA) pour la gestion des traces. Cette architecture est ouverte et
basée sur des technologies web et permet de superviser les
activités d’apprentissage ou toute autre activité qui
exploite des objets pédagogiques. La supervision s’appuie sur une
modélisation de l’EIAH qui est une extension du
méta-modèle CIM (Common Information Model) (DMTF, 1999), et
dont l’architecture est conforme au WBEM (Web Based Enterprise Management) (WBEM, 1999). Un
EIAH sera donc composé de ressources, d’utilisateurs et de
relations possibles entre les différentes entités. Les auteurs
proposent aussi un modèle UML générique de traces pour les
activités, basé sur les modèles CIM. Ce modèle
permet de structurer et d'ajouter une sémantique claire aux
données observées. L'architecture manipulant ce modèle
facilite le partage et la réutilisation des traces collectées.
L’architecture a été implémentée en utilisant
les API de Moodle (Moodle, 2008) et
INES (INES, 2008).
La contribution porte sur une architecture modulaire, facilitant la mise en
œuvre de traçage de différents modules.
L’ingénierie des indicateurs reste à la charge des
utilisateurs.
Reading Tutor (Mostow et al., 2005) permet à des enfants d’apprendre à lire à
l’aide d’un tuteur intelligent qui utilise les lectures des
élèves pour les corriger. Le tuteur humain peut par la suite
exploiter les traces d’interaction stockées dans une base de
données MySql avec un outil d’interrogation de requêtes SQL.
Ce système intègre bien la notion de requêtes sur des traces
pour obtenir des « indicateurs » de différentes
natures. La construction de requêtes imbriquées (appelant des
requêtes cataloguées par exemple) s’apparente à un
processus de construction d’indicateurs avec des données brutes et
des données intermédiaires. La capitalisation est possible sous la
forme de requêtes cataloguées spécialisées pour tel
ou tel indicateur. Toutefois, la réutilisation dans différents
contextes est difficile du fait que les requêtes ne permettent pas de
construire des traces transformées.
(Merceron et Yacef, 2004) analysent les traces issues de logic-ITA. L’outil récupère
les fichiers traces et les stocke dans une base de traces. Par la suite
l’outil utilise des techniques de data mining et fournit
différents indicateurs : les erreurs les plus fréquentes, les
exercices validés par tous, les apprenants qui n’ont réussi
à faire aucun des exercices entamés, les groupes
d’apprenants par capacité, les apprenants qui ont réussi ou
échoué regroupés selon leur profil (déduit par un
chemin dans un arbre de décision), les erreurs qui s’associent
souvent. Ces indicateurs peuvent aider les tuteurs à jouer un rôle
pédagogique en proposant aux apprenants des activités
adaptées à leur niveau, et un rôle cognitif en les aidant
à corriger leurs misconceptions. Cette approche permet
d’identifier les motifs fréquents porteurs de sens pour la
construction d’un indicateur. Ils pourraient être
considérés comme des transformations à réaliser pour
obtenir tel ou tel indicateur à partir de traces brutes. Ces travaux
pourraient alors être considérés comme une méthode
d’ingénierie pour identifier des modèles de trace
intéressants pour la construction d’indicateurs. Ils sont toutefois
éloignés des préoccupations principales du travail
présenté ici.
1.3. Les indicateurs dans les EIAH : quelques exemples typiques
Nous détaillons dans cette section quelques indicateurs issus du
domaine des EIAH. Tous ces indicateurs sont cités avec les plateformes
où ils ont été implémentés dans (Dimitracopoulou, 2004).
Ces indicateurs ont été choisis pour leur
représentativité dans le cadre d’activités
d’apprentissage collaboratif dont nous rappelons qu’il a
été lui-même choisi car nécessitant
d’élaborer des indicateurs d’apprentissage basés sur
une analyse de l’activité (plus que sur l’analyse des
productions). Ils sont choisis également pour la qualité de leur
documentation qui permet d’en faire une re-description avec
l’approche de transformations de traces que nous défendons. Nous
avons privilégié les indicateurs effectivement implantés,
raison pour laquelle on trouvera plusieurs fois les mêmes plateformes (en
particulier ModellingSpace).
1.3.1. La division du travail (Division of Labor)
Cet indicateur défini et implémenté dans la plateforme
COTRAS "COllaborative TRAffic Simulator" (Jermann, 2004) identifie la division du travail adoptée par deux utilisateurs qui
agissent sur un ensemble de ressources. Cet indicateur destiné
précisément aux chercheurs, permet d’identifier le rôle pris par chaque participant dans le processus de collaboration
pour l’apprentissage. On peut distinguer trois types de division du
travail : la division basée sur la tâche où
chaque acteur agit séparément sur des ressources
différentes. Une division basée sur le rôle,
où un seul des deux acteurs agit sur toutes les ressources. Une division
du travail concourant où les deux acteurs agissent (en même
temps) sur l’ensemble des ressources.
La caractérisation de ces trois types de division du travail peut se
calculer à partir de la somme des différences (SD) et celle des
différences absolues (SAD) :
Avec S1Ai (respectivement S2Ai) : le total des actions faites par le
sujet S1 (respectivement S2) sur la ressource Ai et S1A (respectivement
S2A) : le total des actions faites par le sujet S1 (respectivement S2) sur
toutes les ressources. Le SAD indique la symétrie des actions. La valeur
0 signifie que les deux acteurs font le même nombre d’actions, alors
que la valeur +1 signifie que toutes les actions sont faites par le même
acteur, identifiable grâce au signe de SD. La figure 5 montre les
différentes divisions du travail possibles calculées à
partir des valeurs 0, 1 (et -1) des variables SD et SAD.
Figure 5 • classification de la
division du travail à partir des deux indicateurs SD et SAD. (Jermann, 2004)
1.3.2. Indicateur de repérage d’interaction
L’indicateur Interaction implémenté dans la
plateforme ModellingSpace (Avouris et al., 2003) est utilisé par les enseignants pour mesurer le taux
d’activité lors de la résolution d’un problème
donné. Il calcule le nombre d’actions faites dans un module
d’activité, dans un intervalle de temps. Si on
considère l'intervalle [t0, tm] associé
à une session de collaboration, le temps est quantifié de la
façon suivante : ti=t0+i*d, avec
d=(tm-t0)/n. Soit Interactions(k,ti) le
nombre d’actions effectuées dans un module k durant l'intervalle de
temps [ti-1, ti] avec les valeurs de k [1,
kmax] correspondant aux outils d'interaction {k=1=>chat,
k=2=>forum, ...}.
Si Interactions(k,ti)=0 alors aucune action n’est
faite sur le module d’activité k dans l’intervalle de
temps [ti-1, ti]. Alors que si la valeur de Interactions(k,ti) est grande alors il y a peut être plus de collaboration entre les acteurs dans ce module.
1.3.3. Indicateur Agent Actif (Active Agent)
Cet indicateur implémenté dans la plateforme ModellingSpace (Avouris et al., 2003) est utilisé par les enseignants pour mesurer l’activité au
cours de la résolution d’un problème donné. Un acteur
n’est actif que s’il interagit dans un module
d’activité et dans un intervalle de temps. L’indicateur Agent
actif, présente le nombre des acteurs qui ont interagi au
moins une fois dans le module k sur un intervalle de temps
donné. Nous pouvons calculer cet indicateur sur chaque module
d’activité. Ainsi, Agents(k, ti) donne le
nombre des acteurs qui ont interagi dans le module k, et dans
l’intervalle de temps [ti-1, ti].
1.3.4. Indicateur associé aux actions collaboratives (Collaborative
Action function indicator CA)
Cet indicateur implémenté dans la plateforme ModellingSpace (Avouris et al., 2003) est utilisé pour représenter à la fois le nombre
d’actions et le nombre d’agents actifs au cours de la
résolution d’un problème donné. On calcule cet
indicateur à partir de deux indicateurs précédents : Agents(k, ti) et Interactions(k, ti), sur un
intervalle de temps ti. L’indicateur CA est une somme
sur l’ensemble des modules, dont les termes sont précisés
par la formule suivante :
1.3.5. Indicateur sur les actions non verbales (Non Verbal Actions NVA)
L’indicateur NVA implémenté dans la plateforme
ModellingSpace (Avouris et al., 2003) est utilisé par les enseignants et les chercheurs durant et après
la session de collaboration et représente le pourcentage de toutes les
actions non verbales sur les différents outils d’interaction.
L’idée est de calculer d’abord toutes les actions verbales
(e.g. : message chat/forum, etc.), et ensuite de considérer le reste
des actions comme actions non verbales. La formule de calcul suivante
considère que les seules les actions verbales sont les actions de type
chat. Mais nous pouvons élargir la règle pour le reste des actions
verbales :
Si NVA ~> 0 alors les acteurs ont tendance à n’utiliser que
des actions verbales. NVA ~> 1 alors les acteurs ont tendance à
n’utiliser aucune action verbale dans les outils dans l’intervalle
de temps sélectionné.
1.3.6. Indicateur sur la contribution d’un acteur (Selected Agent
Contribution SAC)
L’indicateur SAC implémenté toujours dans la plateforme
ModellingSpace (Avouris et al., 2003) est utilisé par les enseignants, les chercheurs et les tuteurs pour
évaluer la participation d’un acteur donné au cours de la
résolution synchrone d’un problème posé. Il
s’agit du taux d’interaction d’un acteur donné (Agent)
par rapport à l’ensemble des interactions (de tous les acteurs)
pour un module d’interaction k, et sur un intervalle de temps
[ti-1, ti]. La formule de calcule est la suivante :
Interactions(k, agent, ti) étant le nombre des
actions faites par un acteur visé (agent) dans le module k durant l’intervalle de temps [ti-1, ti]. SAC
appartient à [0, 1]. Si SAC = 0 alors l’acteur n’a
pas agit dans l’intervalle de temps considéré. Si SAC=1
alors l’acteur est l’unique intervenant dans l’intervalle de
temps considéré.
1.3.7. Indicateur sur le pourcentage de participation (Participation
percentage PART)
L’indicateur PART implémenté dans la plateforme
ModellingSpace (Avouris et al., 2003) représente la proportion des agents ayant interagi dans au moins un
module dans l’intervalle de temps considéré. La formule de
calcul est la suivante :
Par exemple, si PART(ti)=0,5 alors la moitié des
agents ont interagi dans au moins l’un des modules sur l’intervalle
de temps [ti-1, ti]. Si PART(ti)= 0
alors aucun acteur du groupe n’a agi durant cette période.
1.3 Discussion et positionnement scientifique
Les travaux présentés dans la première partie de
l’article proposent des contributions variées : proposition
d’indicateurs pour les EIAH (Reffay et Lancieri, 2006), (Martinez et al., 2003)... ;
visualisation d’indicateurs et de traces (May, 2008) et (Lavallard, 2008) ;
architectures et langages pour la réutilisation des indicateurs (Diagne, 2008), (Voisin et Vidal, 2007), (Choquet et Iksal, 2007),
etc. Les indicateurs illustratifs présentés sont pour la plupart
implantés dans la plateforme ModellingSpace (Avouris et al., 2003),
et donnent des informations utiles aux chercheurs et aux enseignants. Aucun des
travaux ne propose vraiment de méthodes génériques
associant conception par les modèles et opérationnalisation de ces
modèles par un module spécifique de type gestionnaire de traces
modélisées.
Nous nous sommes fixé plusieurs objectifs dans cette recherche.
L’un d’eux concerne la réutilisation des indicateurs dans des
nouvelles plateformes et à partir des nouvelles sources de
traçages, question également traitée dans (Diagne, 2008).
Notre approche cependant très différente, est basée sur les
transformations de M-Traces. Dans son travail, Diagne considère en
revanche un indicateur comme le résultat d'une fonction de calcul sur les
traces qui pourra être visualisé selon différentes
techniques. La fonction de calcul encode complètement l'analyse des
traces, ne permettant pas une réutilisation facile. Toujours dans (Diagne, 2008),
une analogie entre Sélection-Analyse-Visualisation est faite avec le
modèle d'objet
« Modèle-Vue-Contrôleur », et on ne peut
réutiliser un indicateur que dans des situations d’apprentissage
similaires. Alors que notre approche est basée sur les transformations
des M-Traces où nous associons pour chaque indicateur
d’activité collaborative une M-Trace, et nous proposons une
séquence de transformations qui fait le passage de la M-Trace
première vers la M-Trace de l’indicateur visé. Nous pouvons
par la suite réutiliser cette séquence de transformations pour
recalculer le même indicateur dans d’autres plateformes
d’apprentissage, ou même calculer un nouvel indicateur dans la
même plateforme en réutilisant une partie de cette
séquence.
Le calcul des indicateurs (présenté dans son contexte
général sur la figure 1) nécessite un effort
important. D’un côté, la phase de sélection des
données nécessite une analyse fine des données dans les
sources de traçage. De l’autre, un calcul spécial est
associé à chaque indicateur, ce qui oblige à
redéfinir ce calcul spécial pour chaque nouvel indicateur, mais
aussi pour le même indicateur dans les différentes plateformes
d’apprentissage, ce qui multiplie les efforts de construction et
d’implémentation.
Pour alléger cette tâche, nous proposons une formalisation des
indicateurs intégrant non seulement le mode de calcul, mais surtout le
modèle des traces d’activité adapté à ce
calcul. Nous présentons dans la section suivante notre méthode
pour calculer les indicateurs par des transformations des modèles de
trace d’interaction.
2. Calcul des indicateurs à partir des traces
d’interaction
Nous présentons dans cette deuxième
partie de l’article une méthode pour calculer les indicateurs avec
un système à base de traces (SBT) (Settouti et al., 2006) et basée sur l’ingénierie dirigée par les
modèles (Nodenot, 2005).
Nous expliquons dans la première section, la démarche
générale de notre méthode. Nous montrons dans la
deuxième section en quoi elle s’appuie sur
l’ingénierie dirigée par les modèles et en quoi elle
nous est utile dans notre recherche. Nous finissons par présenter dans la
troisième section, les trois différents cas possibles pour
calculer un exemple d’indicateur avec notre méthode et en
s’appuyant sur un SBT et sur l’ingénierie dirigée par
les modèles de trace.
2.1. Démarche
Dans la méthode proposée ici, nous calculons un indicateur de
collaboration à partir de transformations de modèles de trace.
Cette méthode regroupe trois étapes : une collecte des
données, des transformations de trace pour parvenir à la trace
nécessaire au calcul de l’indicateur, et une étape de
calcul. La figure 6 montre l’ordre de ces étapes :
Figure 6 • Démarche
globale pour calculer un indicateur/trace
Avant d’expliciter chacune de ces trois étapes, nous
présentons tout d’abord le principe d’un système
à base de traces sur lequel s’appuie notre méthode.
2.1.1. Système à base de trace (SBT)
Un Système à Base de Traces (Settouti et al., 2007) est proposé par l’équipe SILEX pour gérer des traces
modélisées. Une trace modélisée dans un SBT est
décrite par un modèle de trace et un ensemble d’instances de
ce modèle, où chaque instance est située sur l’axe du
temps. On appelle extension temporelle associée à une
trace : soit un intervalle temporel délimité par deux dates,
appelées dates de début et de fin de l’observation ;
soit une séquence d’éléments quelconques (par exemple
une sous partie de l’ensemble des entiers naturels). Ainsi, on appelle trace une collection d’observés temporellement
situés. On dénote par « observé » toute information structurée issue de l’observation d’une
interaction. L’architecture du SBT (Settouti et al., 2006) regroupe : une base de traces modélisées (instances et
modèle) ; le noyau du système offrant les outils de
transformation de la trace ainsi que des modèles d’utilisation, le
système de collecte construisant les traces modélisées
à partir des sources de traçage, le système de
visualisation des traces modélisées calculant les
représentations à partir des traces modélisées selon
les besoins des utilisateurs. Un gestionnaire des traces
modélisées (M-Traces) ajoute et supprime des traces,
définit les droits d'accès, et gère le graphe
d’évolution des traces modélisées. Un système
de requêtes permet d’interroger la base des M-Traces et de
récupérer des informations adaptées aux besoins des
utilisateurs. Une transformation d’une trace modélisée est tout processus qui transforme une M-Trace gérée par
un système à base de M-Traces en une autre M-Trace
gérée par le même système.
Figure 7 • Transformation1 de M-Traces.
Les M-Traces premières d’une base de M-Traces d’un
SBT sont les seules M-Traces non transformées de ce SBT. L'exploitation
de la trace consiste en partie en sa transformation. La figure 7 illustre
trois types de transformations de trace. Nous pouvons par exemple fusionner deux traces, le résultat est une trace qui regroupe les
instances des deux anciennes traces. Nous pouvons par la suite réécrire le modèle de la trace résultat,
faire des sélections sur les instances, etc. Nous
détaillons plus loin dans cet article les opérateurs sur les
M-Traces que nous proposons pour calculer les indicateurs.
2.2. L’ingénierie dirigée par les modèles
Un modèle dans (Seidwitz, 2003) est défini comme « A set of statements about some system
under study ». Une autre définition dans (Bézivin et Gerbé, 2001) définit un modèle comme « A simplification of
a system built with an intended goal in mind. The model should be able to answer
questions in place of the actual system ».
Un modèle (Nodenot, 2005) est une description ou une prescription de tout ou partie
d’un système à partir d’un langage clairement
défini. Dans le cas de la description, le modèle qui décrit
ce système est correct si ses caractéristiques et son comportement
évoluent dans le temps de la même manière que le
système réel. Alors que dans le cas de la prescription des
systèmes à développer, le système est
considéré comme valide si aucune caractéristique du
modèle n’est contradictoire avec le système résultat.
Et pour décrire les modèles, on utilise des
méta-modèles. Un méta-modèle est le modèle
qui définit le langage qui exprime le modèle visé (OMG, 2002).
L’ingénierie dirigée par les modèles en EIAH,
inspirée du génie logiciel, a comme but de se focaliser sur les
transformations apportées sur les modèles (selon leurs contextes
d’utilisation), et non pas sur le code source du système, ce qui
diminue largement l’effort des concepteurs, des enseignants, des
chercheurs,... où tout le travail se capitalise sur les transformations
des modèles qui prescrivent les systèmes et non pas sur les
systèmes eux-mêmes. Outillées par des environnements de
construction et de transformation de modèles, ces opérations
peuvent être rendues accessibles aux utilisateurs du système
à tracer, ce qui leur confère une bien plus grande
flexibilité et adaptabilité aux besoins sans cesse
renouvelés. Nous considérons que notre travail est directement
lié à l’ingénierie dirigée par les
modèles. En effet, la méthode de calcul de l’indicateur que
nous proposons suppose d’une part la conception d’un modèle
(de M-Trace) et d’autre part une séquence de transformations
permettant de passer du modèle de la trace première au
modèle de l’indicateur. Les différents opérateurs de
comparaison et de transformation disponibles dans le SBT nous dispensent ainsi
d’un passage fastidieux et ad’ hoc par les détails de
codage. C’est ce qui constitue l’essentiel de la contribution de cet
article dans le calcul des indicateurs par rapport aux méthodes
actuelles.
2.3. Ingénierie des indicateurs dirigée par les modèles
de trace
Avec les méthodes traditionnelles, les données sont
préparées avant d’être traitées par un calcul
spécial pour obtenir un indicateur. Ainsi, lors d’un changement (ou
évolution) de la plateforme, ce même calcul spécial peut
nécessiter un nouvel effort de codage. Nous sommes ainsi, devant la
difficulté de recoder à chaque fois les étapes
« Préparation des données » et
« Calcul spécial » pour chaque nouvel indicateur, et
ce, pour chaque plateforme d’apprentissage souhaitant utiliser cet
indicateur.
Proposition
Notre proposition est d’associer à chaque indicateur
« I » un modèle de trace permettant son calcul
direct. Nous définissons un indicateur I par :
I = {RI, MTRI}
Avec : RI : la règle de calcul,
MTRI : le modèle de la trace permettant le calcul.
La figure 8 illustre cette proposition, où nous associons une
trace Trace(I) à un indicateur de collaboration Indicateur(I). Une trace Trace(I) est constituée de son
modèle de trace MTRI et de son instance
(séquence d’observés respectant le modèle). Le
passage de la trace Trace(I) vers la valeur de l’indicateur se fait
à l’aide d’une règle de calcul RI. Par exemple, on peut calculer l’indicateur « Agent
Actif » à partir d’une règle de calcul
qu’on nomme RAgentActif. La règle de calcul
s’applique sur une trace respectant le modèle de trace MTAgentActif associé à cet indicateur.
Figure 8 • Associer à
chaque indicateur un modèle de trace décrivant les
éléments nécessaires à son calcul
Nous proposons les étapes suivantes pour calculer un indicateur avec
l’aide d’un SBT :
Etape 1 : Pour construire un nouvel indicateur
« I » dans le SBT, nous proposons de définir un
modèle de trace « I » ainsi que sa règle de
calcul RI(xi), paramétrée par
l’ensemble des variables xi, nécessaires au calcul de
l’indicateur. Au départ, il n’existe aucune instance
associée au modèle de l’indicateur, puisqu’il est en
cours de définition. Dans cette étape (Fig. 9), nous
associons à ce nouveau modèle une instance (vide à cette
étape).
Figure 9 • Proposer un
modèle de trace pour un nouvel indicateur
« I »
Etape 2 : Dans une deuxième étape,
l’utilisateur (ici, le concepteur de l’indicateur) est invité
à définir une séquence de transformations pour
l’indicateur « I » permettant de faire le passage de
la trace première modélisée vers le modèle de
l’indicateur « I ». Ce sont les opérateurs de
transformation proposés par le SBT qui permettent de décrire cette
séquence. La figure 10 illustre le principe de construction
d’une séquence de transformations et montre ainsi la relation entre
le modèle de la trace première et celui de l’indicateur. Des
exemples concrets utilisant les opérateurs que nous proposons, sont
présentés dans la section 3.
Etape 3 : La troisième étape nommée
« préparation des données » permet de
collecter les observés de la trace première conformément au
modèle décrit dans l’étape 2. Cette trace
dépend de la plateforme d’apprentissage et des différentes
sources de traçage disponibles dans l’EIAH. La figure 11
illustre ce processus de collecte.
Figure 10 • Proposer une
transformation de la trace première pour arriver au modèle de
l’indicateur « I »
Figure 11 • Préparation
des données :instancier le modèle de la trace
première
Etape 4 : C’est la dernière
étape, elle consiste à exécuter la séquence de
transformations (définie dans l’étape 2) sur la trace
première (instanciée à l’étape 3) dans le but
d’instancier toutes les traces intermédiaires
générées par la séquence de transformations. Le
résultat de cette étape nous donne la trace de l’indicateur
«I» conforme à son modèle de trace
associé. La figure 12 illustre l’exécution de la
séquence de transformations sur la trace première. Les
observés de la trace de l’indicateur « I »
ainsi obtenue servent de données d’entrée à la
fonction « RI » (règle de calcul de
l’indicateur) qu’il suffit d’appliquer pour obtenir la valeur
de l’indicateur « I ».
Figure 12 • Exécuter la
séquence de transformations sur la trace première. Nous avons ici
les quatre étapes regroupées : de la collecte au calcul de
l’indicateur « I »
Nous remarquons aussi dans cette figure que les transformations, la trace
première et la trace de l’indicateur sont toutes dans le SBT, alors
que le calcul de la valeur de l’indicateur ainsi que les données
brutes sont à l’extérieur du SBT. Le SBT devient comme une
fonction qui a comme entrée les données brutes, et comme sortie la
valeur de l’indicateur. À l’intérieur du SBT, il y a
toutes les transformations (dirigées par les modèles de trace)
pour faciliter la construction de l’indicateur visé.
Notre méthode, permettant des transformations sur les modèles,
diminue largement l’effort pour calculer un indicateur. Les
transformations des modèles minimisent cet écart entre les
indicateurs et les sources de traçage, car nous nous focalisons sur les
transformations des modèles, et non pas sur le calcul spécial
associé pour chaque indicateur EIAH. La figure 13 compare le calcul
d’un indicateur avec les méthodes ad hoc (que nous avons
présentées précédemment), et le calcul d’un
indicateur avec notre méthode. Nous pouvons remarquer que nous sommes
sortis du cas traditionnel où les chercheurs passent par le calcul
spécial spécifique à l’indicateur, vers toute une
ingénierie basée sur les transformations des modèles de
trace d’interactions.
Figure 13 • Comparaison entre le
calcul ad-hoc d’un indicateur et notre méthode orientée
transformation de modèles de trace.
Pour illustrer le bénéfice rendu par notre méthode
s’appuyant sur l’ingénierie dirigée par les
modèles, nous montrons comment créer un indicateur dans trois cas
prototypiques : (1) créer entièrement un nouvel indicateur,
(2) créer un deuxième indicateur en modifiant
légèrement un indicateur existant et (3) réutiliser un
indicateur existant pour l’adapter à une nouvelle plateforme.
2.3.1. Premier cas : Calcul d’un premier indicateur dans un SBT
à partir d’une plateforme visée.
Il s’agit de calculer le premier indicateur
dans le SBT, par exemple : l’indicateur « Agent
Actif » sur une activité médiée par Moodle.
Comme il s’agit d’un premier calcul, nous proposons de suivre la
méthode composée des quatre étapes que nous venons de
présenter : (1) proposer un modèle de trace pour cet
indicateur, (2) définir la séquence de transformations
associée, (3) organiser la collecte des données, et enfin (4)
instancier des différents modèles issues de la transformation. La
figure 14 montre un exemple complet de construction de l’indicateur
« Agent Actif » sur la plateforme Moodle. Nous pouvons voir
la souplesse de notre méthode et le passage des données brutes
vers la valeur de l’indicateur, sans passer par un calcul spécial
pour cet indicateur.
Figure 14 • Construction
d’un nouvel indicateur dans un SBT, exemple : Agent actif pour
une activité médiée par la plateforme Moodle.
2.3.2. Deuxième cas : calcul d’un nouvel indicateur
à partir d’une séquence de transformations qui existe dans
la bibliothèque de transformations pour la même plateforme
visée.
Principe :
Il s’agit de calculer un indicateur supplémentaire sur le SBT,
visant la même plateforme qu’un indicateur déjà
défini dans le SBT. Cela signifie simplement que nous avons
déjà construit des indicateurs dans le SBT et nous avons
sauvegardé dans une bibliothèque les différentes
transformations associées pour chaque modèle d’indicateur
calculé. Le principe dans ce deuxième cas diffère du
premier par la réutilisation d’une séquence de
transformations définie pour un indicateur préexistant dans le
SBT, et donc disponible dans la bibliothèque de transformations.
Exemple d’application : construire l’indicateur
« Division du travail » sur Moodle sachant que nous
disposons de l’indicateur « Agent Actif » sur
Moodle.
Figure 15 • Calcul d’un
nouvel indicateur « division du travail » dans le SBT
à partir d’une séquence qui existe dans la
bibliothèque de modèles, issue de l’indicateur
« Agent actif » par rapport à la trace
première Moodle.
Etapes :
- Proposer un modèle de trace pour ce nouvel indicateur. Les instances
de ce modèle de trace fournissent les données qui serviront
d’entrée pour la règle de calcul définissant la
valeur de l’indicateur.
- Chercher dans la bibliothèque des modèles
d’indicateurs, un modèle de trace d’indicateur proche de ce
nouveau modèle. Dans notre exemple, nous supposons que le modèle
de l’indicateur « Agent actif », créé
dans l’illustration du premier cas, est proche dans sa structure de celui
de l’indicateur « Division du travail ». Les mesures
de similarité entre les modèles sont un autre effort, que nous
n’aborderons pas dans cet article.
- Modifier la séquence de transformations associée au
modèle sélectionné. Cette modification permet de
réutiliser la séquence de transformations associée à
un modèle d’indicateur existant dans le SBT, pour déduire la
transformation associée au nouvel indicateur visé. Le
résultat de cette étape est une nouvelle séquence de
transformations pour le nouvel indicateur, basée sur une séquence
préalablement enregistrée dans le SBT.
- Exécuter la nouvelle séquence de transformations pour
calculer les instances du nouveau modèle visé.
La figure 15 explique ces étapes. Nous pouvons remarquer que dans
ce cas, nous ne modifions qu’une partie d’une ancienne
séquence de transformations (la partie supérieure de la
séquence, celle en zone hachurée dans la figure 15) pour
déduire le nouveau modèle.
2.3.3. Troisième cas : Calcul d’un indicateur qui existe
dans le SBT à partir d’une nouvelle plateforme
d’apprentissage
Dans ce troisième cas, nous calculons un indicateur qui existe dans le
SBT, mais visant une autre plateforme d’apprentissage. Comme le SBT est
indépendant des plateformes d’apprentissage, nous essayons cette
fois de générer les valeurs d’un indicateur construit
précédemment pour une autre plateforme d’apprentissage. Par
exemple nous avons construit la séquence de transformations de
l’indicateur « Agent Actif » sur la plateforme Moodle,
et nous choisissons cette fois de reconstruire le même indicateur mais sur
la plateforme WebCT. Dans ce cas, nous avons le modèle de
l’indicateur que nous voulons calculer ainsi que sa séquence de
transformations qui n’est pas réutilisable directement, et qui
nécessite quelques modifications.
Etapes :
- Chercher le modèle de l’indicateur que l’on veut
calculer dans la bibliothèque des modèles, par exemple le
modèle de l’indicateur « Agent Actif ».
- Charger la séquence de transformations associée à cet
indicateur.
- Comme la plateforme d’apprentissage change, nous savons que la trace
première change, puisqu’elle est liée aux différentes
activités offertes par la plateforme d’apprentissage. Ainsi, nous
sommes devant l’obligation de modifier la partie inférieure de la
séquence de transformations (du côté trace première)
sans modifier toute la séquence. Comme le montre la figure 16, on ne
modifie que la partie inférieure sélectionnée. Cette
stratégie permet, grâce à un SBT, de s’adapter aux
différentes plateformes d’apprentissage, ce qui donne la puissance
de la méthode que nous proposons.
Figure 16 • Calcul d’un
indicateur (« Agent actif » pour WebCT) à partir
d’un indicateur existant (« Agent actif » pour Moodle)
pour une nouvelle plateforme.
Nous avons présenté dans cette partie, une méthode pour
calculer les indicateurs à partir des transformations des M-Traces
basée sur l’ingénierie dirigée par les modèles
de trace. Nous avons distingué trois possibilités : un nouvel
indicateur dans une plateforme visée ; un nouvel indicateur (pour la
même plateforme visée) que nous construisons à partir de la
bibliothèque des modèles ; et un indicateur qui existe dans
le SBT mais pour une autre plateforme d’apprentissage. Nous
présentons dans la section suivante, une mise en œuvre de cette
méthode sur une étude de cas bien précise sur la plateforme
Moodle.
3. Mise en œuvre
Nous allons présenter dans cette
troisième partie de l’article, l’implémentation des
différentes étapes présentées dans les sections
précédentes : le SBT, les opérateurs de
transformations, et les séquences de transformations sur les
modèles de trace. Le système à base de trace
implémenté vise la plateforme Moodle (Moodle, 2008),
mais son architecture est par nature ouverte aux autres plateformes
d’apprentissage. Nous présentons dans les sections suivantes (1) la
collecte des données en l’illustrant sur la plateforme Moodle pour
générer une trace première, (2) les séquences de
transformations de cette trace première avec des opérateurs
génériques, et nous proposons des modèles pour quelques
indicateurs. Nous expliquons enfin comment aboutir aux valeurs de ces
indicateurs avec notre méthode.
3.1. La collecte pour les activités collaboratives
Nous proposons dans cette phase une collecte spécialisée visant
les activités d’apprentissage collaboratif. Nous nous
intéressons aux activités synchrones et asynchrones associant des
acteurs de l’apprentissage partageant des ressources communes : Chat,
Wikis, forums de discussion, tableaux blancs, éditeurs communs, et les
échanges de type : messages privés.
3.1.1 Exemple sur Moodle
Dans un travail préliminaire (Djouad, 2008),
nous avons défini un modèle pour une trace première Moodle.
Nous avons amélioré et généralisé ce
modèle pour les activités collaboratives utilisant les ressources
que nous venons de citer. Il a été étendu pour prendre en
compte les actions supplémentaires concernant la gestion des contacts
représentée par les 4 dernières actions du modèle de
la figure 17 pour étoffer les informations disponibles aux
chercheurs qui souhaitent expliquer le comportement collaboratif des apprenants
en s’appuyant sur les valeurs des indicateurs
générés.
Nous proposons à l’utilisateur de notre outil la
possibilité de choisir ce qu’il collecte selon ses besoins. Ce
choix de la collecte dépend des modèles de trace que
l’utilisateur souhaite construire pour calculer son indicateur. Par
rapport à Moodle, l’outil se connecte à la base de
données Moodle, importe les données nécessaires, et
instancie le modèle de trace dans un format OWL qui respecte la syntaxe
du parseur Jena (Jena, 2007).
Figure 17 • Modèle de la
trace première pour Moodle
Le choix de la collecte se fait avec une interface graphique (Fig. 18).
Comme l’illustre la figure 18, la boîte de dialogue fournit la liste
des actions à collecter. Ici, l’utilisateur choisit de ne collecter
que 5 des 18 actions possibles. Les plugins de collecte récupèrent
les données des sources de traçage et instancient le modèle
de la trace première. Le résultat de cette collecte est une trace
OWL.
Figure 18 • Interface de choix
des observables à collecter.
3.2. Les opérateurs de transformation du SBT implémenté
Nous proposons une collection d’opérateurs sur les traces
permettant de faire des transformations génériques et
indépendantes des plateformes de collaboration, puisque les
opérateurs utilisent comme point de départ la trace
première, qui est une abstraction des données de traçage
issues des plateformes de collaboration. Nous classons ces opérateurs en
trois classes présentées dans les sections 3.2.1, 3.2.2 et 3.2.3.
3.2.1. Des opérateurs qui ne modifient pas le modèle de
trace
Ce sont les opérateurs qui ne modifient pas le modèle, mais
seulement les instances de la trace. Cette classe regroupe les opérateurs
suivants : le matching, la sélection et la fusion de 2
instances.
3.2.1.1. Le Matching
Cet opérateur identifie une séquence d’observés
selon la structure d’un motif (une signature de tâche). La recherche
de la signature est basée sur un algorithme proposé par (Mille et al., 1999).
L’opérateur s’utilise de la manière suivante :
TraceX := Matching(signatureA) [TraceY] ;
Où TraceX est la trace résultante, SignatureA est
la signature ou le motif utilisé pour définir le critère de
notre recherche, tandis que TraceY est la trace source dans laquelle sont
recherchés les épisodes correspondant à la signature. Par
exemple, nous pouvons dire qu’une entrée effective dans un
chat est une séquence d’actions de
type : « entrer dans un
chat : ChatEnter » suivie par « écriture
dans cette ressource de chat : ChatWriteMessage ». La figure 19
illustre cet exemple de matching permettant d’identifier les
entrées effectives à partir de la trace première à
l’aide d’une signature de type (ChatEnter, ChatWriteMessage). Si par
exemple A=ChatEnter et B= ChatWriteMessage, X et Y des observés de
type quelconque, et si l’on considère la séquence
d’observés
XYXYXYXYXYAYXYXAYXYYXBXYXYX en entrée
avec un matching (A,B), la séquence résultat est alors AB.
Figure 19 • Exemple d’un Matching
3.2.1.2. La sélection
Cet opérateur sélectionne une partie d’une instance. Les
critères de la sélection sont : le temps, le type
d’observé, l’outil associé à
l’observé, ou l’acteur associé à
l’observé. L’opérateur s’utilise de la
manière suivante :
TraceX :=Sélection(Critère)[TraceY].
Où TraceX est la trace résultante, Critère est une expression logique basée sur les attributs généraux
d’une instance, tandis que TraceY est l’instance source dans
laquelle sont sélectionnés les observés vérifiant le
critère de sélection. La figure 20 illustre comment
sélectionner tous les observés associés à un ActeurX
à partir de la trace source :
Figure 20 • Exemple d’une
sélection
3.2.1.3. La fusion de deux instances de trace :
Cet opérateur concatène deux instances de traces sources
(TraceA et TraceB) de même modèle dans une nouvelle instance
(TraceC). La fusion est une union ensembliste des observés des deux
traces. L’opérateur s’utilise de la manière
suivante :
TraceC := fusion(TraceA, TraceB)
Pour illustrer l’utilisation de cet opérateur sur la figure 21,
nous considérons d’une part les courriels envoyés et
d’autre part les courriels enregistrés par un acteurX. Nous pouvons
regrouper ces deux traces avec une fusion :
Figure 21 • Exemple d’une fusion
de deux traces
3.2.2. Des opérateurs qui modifient un modèle de trace
Ces opérateurs modifient la structure du modèle. Le
modèle de trace est structuré en plusieurs classes (Djouad, 2008).
Nous proposons ici les deux opérateurs suivants : la réécriture du modèle et l’élagage du modèle.
3.2.2.1. La Réécriture d’une trace
Cet opérateur induit la création de nom de classe, ou
d’un attribut qui appartient à une classe dans un modèle. La
réécriture s’applique sur les instances en
«produisant » une nouvelle trace reformulée
conformément au modèle associé. L’opérateur
s’utilise de la manière suivante :
Modele_X.NomClass1 :=Réécriture(ModeleX.NomClass2).
Cette opération est illustrée sur la figure 22 où
l’on change le nom de la classe « Enregistrer » de
l’ancien modèle d’une trace par le nom
« Sauvegarder » :
Figure 22 • Exemple d’une
réécriture
Cette reformulation est implantée pour l’instant de
manière très simple, mais les travaux en cours sur les traces
modélisées (Settouti et al., 2007) proposent un langage de requêtes permettant de réaliser des
reformulations avec une richesse d’expression beaucoup plus grande. Ce
langage plus riche sera implanté dans une prochaine version de
l’opérateur de reformulation de notre SBT.
3.2.2.2. Élagage de modèle
Cet opérateur supprime des classes ou des attributs de classe dans un
modèle et revient donc à reformuler la trace transformée
dans une nouvelle trace réduite en expressivité (filtrage fin). On
donne comme paramètres la liste des classes à conserver dans le
modèle. L’opérateur s’utilise de la façon
suivante :
TraceX :=Elagage(TraceY.(Liste des classes ou attributs
conservés)).
La figure 23 donne un exemple d’élagage où seuls deux des
attributs du modèle source sont conservés dans le modèle
résultant.
Figure 23 • Exemple d’un
élagage
3.2.3. Les opérateurs orientés calcul
d’indicateurs.
Nous proposons aussi deux opérateurs (Compter et Filtrer)
utilisés pour calculer les indicateurs. Mais il ne s’agit plus de
transformations car ces opérateurs ne sont pas dans le SBT.
Ils sont destinés à construire la fonction de calcul à
partir de la trace transformée conforme au modèle associé
à cet indicateur.
- Compter (Count) : compte le nombre des instances
d’observés d’un certain type dans une trace. Le
résultat est un nombre entier positif ou nul.
- Filtrer : permet de filtrer et trier un ensemble
d’observés selon le temps, les types d’outils et/ou les types
des observés.
Le lecteur intéressé par les détails de
l’implémentation pourra suivre un exemple complet dans (Djouad et al., 2008).
4. Conclusions-Discussion
Nous proposons une méthode et des outils pour
calculer les indicateurs d’activités collaboratives dans un EIAH
disposant d’un système de gestion de bases de traces. La
méthode que nous proposons est fondée sur
l’ingénierie dirigée par les modèles (traces
d’interactions modélisées), et s’appuie sur des
séquences de transformations de modèles de trace et des instances
associées permettant de collecter les observables nécessaires
à un calcul explicite d’indicateurs d’activités
collaboratives.
Au delà de la méthode, nous proposons une architecture et un
outil permettant de construire et gérer les traces d’interaction
nécessaires au calcul d’indicateurs et, c’est
déterminant pour l’ingénierie proposée,
d’accompagner le processus de modélisation en facilitant la
réutilisation des modèles aussi bien pour la collecte des
observables que pour le calcul des indicateurs eux-mêmes. Nous montrons
l’intérêt de cette méthode et de ce qu’elle
apporte par rapport au calcul ad-hoc des indicateurs, par le caractère
déclaratif du calcul d’indicateur à un niveau abstrait tout
en effectuant les opérations conformes à ces déclarations
en situation d’apprentissage.
À l’image de ce qui est proposé par (Dimitracopoulou, 2008),
notre méthode est largement indépendante de la plateforme cible.
En effet, elle décrit et opérationnalise le calcul
d’un nouvel indicateur à partir des séquences de
transformations de la M-Trace première ignorant la plateforme cible.
Seule la collecte initiale des événements est
réalisée spécifiquement pour la plateforme cible,
fournissant la trace modélisée dite première, racine
de l’arbre des transformations débouchant sur les feuilles de calcul d’indicateurs d’activités collaboratives.
L’utilisateur peut ainsi réutiliser des séquences de
transformations pour calculer les mêmes indicateurs pour d’autres
plateformes d’apprentissage assurant l’indépendance entre la
plateforme d’apprentissage et la manière de calculer
l’indicateur d’activité collaborative. L’utilisation et
la réutilisation des séquences de transformations
appliquées sur les M-Traces est le point fort et original de la
méthode que nous proposons.
Cette méthode s’applique aussi bien pour les systèmes
sociaux qui impliquent un grand nombre de participants que pour des
activités de collaboration en petits groupes (de 2-3 personnes) ; la
notion de trace modélisée première est
générique et ne limite pas le nombre d’apprenants pris en
compte (il faut simplement que les apprenants disposent d’un
identificateur puisque nous partons d’une M-Trace première
collectant les événements issus d’un nombre
d’apprenants quelconque).
Elle peut naturellement s’appliquer pour calculer les indicateurs
d’activités individuelles, mais un volet important de notre travail
consiste à étudier les indicateurs d’activités
collaboratives proposés dans la littérature et à
définir, pour chacun d’eux, les modèles abstraits des traces
à collecter pour en permettre le calcul. Une bibliothèque
d’indicateurs avec leurs modèles de trace associés est donc
en cours de constitution, spécifiquement pour les indicateurs
d’activités collaboratives. Publier une telle bibliothèque
intéresse tous les concepteurs d’EIAH souhaitant les
intégrer, et de plus si, comme nous le proposons pour Moodle, il existe
un module de collecte associé à la plateforme cible,
l’implémentation sera rapide et pourra bénéficier de
l’opérationnalisation automatique des transformations de M-Traces
et du calcul final de l’indicateur. Ainsi, notre approche peut en
extension générer les données nécessaires pour produire des indicateurs qui analysent le contenu d’interactions génériques.
Par exemple, nous pouvons générer la M-Trace de type
« Chat » d’un apprenant, et utiliser un
opérateur de type Find(event ,{list of properties}) qui
compte combien de fois le mot "nous" à été écrit
dans l’instance de cette M-Trace. De tels opérateurs peuvent
être ajoutés facilement dans la classe des opérateurs
orientés calcul des indicateurs proposés dans la section
3.2.3.
Nous planifions de tester notre SBT implémenté ainsi que la
bibliothèque de transformations de modèles sur d’autres
plateformes d’apprentissage que Moodle. Nous prévoyons aussi
d’ajouter d’autres opérateurs de transformation pour donner
plus de richesse au mécanisme de transformation proposé par notre
méthode, en particulier l’opérateur de
réécriture, puissant outil d’abstraction de traces
d’interaction.
1 Les traces transformées
peuvent être reconstruites dynamiquement en appliquant les règles
de transformation. Il n’est donc pas forcément nécessaire de
répliquer les observés qui ne font pas l’objet d’une
transformation.
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A
propos des auteurs
Tarek DJOUAD est doctorant en informatique depuis novembre
2006. Il prépare une thèse en cotutelle entre
l’université Claude Bernard Lyon1, laboratoire LIRIS (Laboratoire
d'InfoRmatique en Image et Systèmes d'information) et
l’université MentouriConstantine, Algérie, Laboratoire
LIRE(Laboratoire en Informatique REpartie). Il s’intéresse au
calcul des indicateurs d’activités collaboratives par
transformation de modèles de trace d’interaction.
Adresse : Equipe SILEX (Supporting
Interactions, Learning by EXperience), Bâtiment Nautibus (710), 43, bd du
11 novembre 1918 , 69 622 Villeurbanne Cedex
Courriel : tarek.djouad@liris.cnrs.fr
Toile : http://liris.cnrs.fr/membres?idn=tdjouad
Alain MILLE est professeur à
l’Université Claude Bernard Lyon1. Responsable de
l’équipe SILEX (Supporting Interactions and Learning from
EXperience), il est un spécialiste du raisonnement à partir de
l’expérience tracée. Cette théorie est
appliquée avec succès à l’ingénierie des
connaissances, à l’assistance aux activités
médiées par un environnement informatique, en particulier les
activités d’apprentissage médiées par un
environnement informatique pour l’apprentissage humain.
Adresse : Equipe SILEX (Supporting
Interactions, Learning by EXperience), Bâtiment Nautibus (710), 43, bd du
11 novembre 1918 , 69 622 Villeurbanne Cedex
Courriel : alain.mille@liris.cnrs.fr
Toile : http://liris.cnrs.fr/alain.mille/
Christophe REFFAY est maître de conférence en
informatique et chercheur en détachement à l'Institut National de
la Recherche Pédagogique , au laboratoire "Sciences Techniques
Éducation Formation" de l'ENS de Cachan. Il s'intéresse à
l'analyse des interactions dans les situations collaboratives de
formations/apprentissage à distance et en ligne et en particulier aux
modèles issus des réseaux sociaux. Depuis 2006, il
s'intéresse aux problèmes du recueil, de l'indexation et de la
structuration et de l'anonymisation des données issues de telles
expérimentations, en vue d'en constituer des corpus échangeables
avec des chercheurs extérieurs à l'expérimentation.
Adresse : UMR STEF Bâtiment
Cournot, ENS de Cachan, 61 avenue du
Président Wilson, F-94235 Cachan Cedex
Courriel :
Toile : Christophe.Reffay@inrp.fr http://lifc.univ-fcomte.fr/~reffay/
Mohamed BENMOHAMMED est professeur en informatique
à l’université Mentouri Constantine Algérie, au
laboratoire LIRE (Laboratoire en Informatique REpartie) depuis 1998. Il
s’intéresse aux architectures parallèles des systèmes
informatiques, et aux systèmes distribués.
Adresse : Université Mentouri
Constantine, B.P. 325 Route Ain El Bey, Constantine, 25017, Algérie
Courriel : ben_moh123@yahoo.com
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