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Volume 11, 2004
Commentaires



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Commentaires sur l'article

de Jean Robillard

par

Michel Filippi et Sébastien George


L’article de Jean Robillard rejette les ontologies parce qu’elles sont, dans leur constitution, auto-contradictoires. Cet argument est intéressant car il se peut que les ontologies posent problème au monde de l’EIAH tout simplement parce qu’elles ne fonctionnent pas en tant qu’objet autonome. Pour justifier son rejet, l’auteur critique deux théories pouvant soutenir la légitimité de l’existence des ontologies, celle du Troisième Monde du philosophe Karl Popper, et celle de l’ontologie comme étude des catégories formulée par Sowa.
Cependant, l’auteur ne fait pas le lien entre les théories citées précédemment et le domaine des EIAH. Il n’y a pas réellement de démonstration que l’auto-contradiction des ontologies est à l’origine de problèmes spécifiques rencontrés par la communauté EIAH. Il serait bon que cet auteur, ou d’autres, parte d’exemples concrets d’utilisation d’ontologies dans des systèmes informatiques pour l’apprentissage humain et montre en quoi ces critiques peuvent expliquer des dysfonctionnements. Ces explications pourraient servir à tirer des prescriptions ou des pistes de prescription pour remplacer les ontologies dans les travaux en EIAH.
Il faudrait se poser d’autres questions en parallèle à celles soulevées dans l’article. En premier lieu, malgré les critiques, est-ce que les ontologies sont utiles dans le domaine des EIAH ? D’autre part, est-ce que les EIAH ont besoin de la philosophie pour résoudre les problèmes que rencontre la communauté ? Quelles seraient les questions que la communauté adresserait à la philosophie ? Est-ce une critique de ses outils ? Est-ce une critique de ses finalités ? Serait-ce un apport en méthodologie, en méthode d’exploration ou d’explicitation ? La philosophie pourrait proposer de nouveaux jeux d’ontologie (nouvelles formes, critères de constitution ou de justification…) ou, dans la continuité de l’article de Jean Robillard, dire ce qu’elle attend des EIAH lorsqu’elle refuse toute légitimité aux ontologies qu’ils utilisent.

 

Michel FILIPPI, Sébastien GEORGE
Laboratoire ICTT, 21, avenue Jean Capelle, 69621 Villeurbanne Cedex
Michel.Filippi@ec-lyon.fr, Sebastien.George@insa-lyon.fr

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Mise à jour du 25/11/04