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Commentaires
sur l'article
de Jean Robillard
par
Michel Filippi et Sébastien George
L’article de Jean Robillard rejette les ontologies parce qu’elles
sont, dans leur constitution, auto-contradictoires. Cet argument
est intéressant car il se peut que les ontologies posent
problème au monde de l’EIAH tout simplement parce qu’elles
ne fonctionnent pas en tant qu’objet autonome. Pour justifier
son rejet, l’auteur critique deux théories pouvant
soutenir la légitimité de l’existence des ontologies,
celle du Troisième Monde du philosophe Karl Popper, et celle
de l’ontologie comme étude des catégories formulée
par Sowa.
Cependant, l’auteur ne fait pas le lien entre les théories
citées précédemment et le domaine des EIAH.
Il n’y a pas réellement de démonstration que
l’auto-contradiction des ontologies est à l’origine
de problèmes spécifiques rencontrés par la
communauté EIAH. Il serait bon que cet auteur, ou d’autres,
parte d’exemples concrets d’utilisation d’ontologies
dans des systèmes informatiques pour l’apprentissage
humain et montre en quoi ces critiques peuvent expliquer des dysfonctionnements.
Ces explications pourraient servir à tirer des prescriptions
ou des pistes de prescription pour remplacer les ontologies dans
les travaux en EIAH.
Il faudrait se poser d’autres questions en parallèle
à celles soulevées dans l’article. En premier
lieu, malgré les critiques, est-ce que les ontologies sont
utiles dans le domaine des EIAH ? D’autre part, est-ce que
les EIAH ont besoin de la philosophie pour résoudre les problèmes
que rencontre la communauté ? Quelles seraient les questions
que la communauté adresserait à la philosophie ? Est-ce
une critique de ses outils ? Est-ce une critique de ses finalités
? Serait-ce un apport en méthodologie, en méthode
d’exploration ou d’explicitation ? La philosophie pourrait
proposer de nouveaux jeux d’ontologie (nouvelles formes, critères
de constitution ou de justification…) ou, dans la continuité
de l’article de Jean Robillard, dire ce qu’elle attend
des EIAH lorsqu’elle refuse toute légitimité
aux ontologies qu’ils utilisent.
Michel FILIPPI, Sébastien GEORGE
Laboratoire ICTT, 21, avenue Jean Capelle, 69621 Villeurbanne Cedex
Michel.Filippi@ec-lyon.fr,
Sebastien.George@insa-lyon.fr
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