Les changements sont devenus et resteront permanents dans notre société. Il est donc nécessaire de nous préparer à devoir apprendre régulièrement tout au long de notre vie pour acquérir de nouvelles compétences, occuper de nouvelles fonctions, qui n’existaient pas auparavant ou poursuivre son développement personnel.

Ce paradigme d’évolution de l’Apprentissage Tout au Long de la Vie (ATLV) renouvelle et élargit les perspectives des EIAH. L’ATLV se produit dans des cadres formels, mais aussi dans des contextes non formels ou informels. Pour pouvoir tirer parti des nombreuses occasions d’apprentissage que les personnes rencontrent, il faut que celles-ci aient une capacité d’action, un pouvoir d’agir sur leurs environnements au sens de Gouédard et Rabardel (2012) ainsi qu’une capacité à autoréguler son projet de formation (Cosnefroy, 2011).

La notion de pouvoir d’agir doit être distinguée de celle de capacité d’agir.

Un sujet “capable” dispose de ressources personnelles (ressources au sens large, acquises en formation ou par expérience) qui lui confèrent un potentiel d’action et de réalisation. Pour autant, un sujet “capable” ne dispose pas systématiquement d’un pouvoir d’agir. Le pouvoir d’agir désigne ce qu’il lui est possible de faire effectivement, compte tenu des caractéristiques des situations dans lesquelles il est susceptible d’agir. Le pouvoir d’agir est, pour une part, dépendant de la capacité individuelle d’agir et surtout, d’autre part, des opportunités qu’il est possible de saisir en situation. Un sujet “capable” ne dispose donc pas ni d’un égal pouvoir d’agir ni des mêmes marges de manoeuvre face aux contraintes et aux exigences des situations.

Mettre à disposition des ressources adéquates et utilisables est une des conditions pour que les personnes apprenantes s’en saisissent pour augmenter leur pouvoir d’agir, c’est-à-dire qu’elles transforment leur environnement et, par voie de conséquence, se transforment elles-mêmes. Le but de ces opérations est la poursuite du développement cognitif, affectif et social des personnes. La perception de l’augmentation du pouvoir d’agir s’accompagne potentiellement d’un développement de l’auto-efficacité individuelle et/ou collective.  L’auto-efficacité est définie par Bandura (2003) comme la croyance en la capacité d’un individu d’organiser et d’exécuter la ligne de conduite requise pour produire des résultats souhaités.

Un autre aspect peut être abordé sous l’approche par compétences pour repérer les compétences nécessaires à un apprenant pour développer ce pouvoir d’agir, et donc, pouvoir décider de l’orientation de sa vie professionnelle. La notion de compétence, en référence au concept de schème (Vergnaud, 2002) au sein de la théorie de la conceptualisation dans l’action, est compatible avec une théorie du sujet capable et auto-efficace.

Problématiques étudiées :

Ce GT pluridisciplinaire a pour vocation d’explorer les différentes dimensions permettant d’apporter des réponses à la question : “Comment créer des environnements d’apprentissage formels, informels, non formels au service des apprenants pour accroître leur pouvoir d’agir ?”. Les caractéristiques sociales, didactiques et technologiques de ces dispositifs devant rencontrer les dispositions à apprendre des apprenants. Cet accroissement du pouvoir d’agir est ici vu comme une valeur clé à intégrer dans le développement des EIAH pour le développement de l’ATLV :

• Quels dispositifs renforcent le pouvoir d’agir de la personne et favorisent la prise de conscience ?
  • En mettant les apprenants en situation de réussite
  • En favorisant l’apprentissage avec et par les autres
  • En prenant en compte la dimension temporelle des apprentissages
  • En identifiant les manières d’apprendre et d’agir des personnes
  • En proposant des stratégies de soutien  
• Comment caractériser de tels dispositifs ?
• Comment concevoir ces dispositifs ?
• Quels services derrière ces dispositifs ?
• Quelle éthique pour l’ATLV ?
• Comment évaluer le pouvoir d’agir et les dispositifs ?