SCIENCES ET TECHNIQUES EDUCATIVES

Rédactrice en chef
Monique GRANDBASTIEN, LORIA, Nancy

 

La revue Sciences et Techniques Educatives publiée par les Editions HERMES Science a cessé de paraître en décembre 2002.
La nouvelle revue Sciences et Technologies de l´Information et de la Communication pour l´Education et la Formation (STICEF) continue le projet éditorial de Sciences et Techniques Educatives.
http://sticef.org


Objectifs et politique éditoriale
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Objectifs et politique éditoriale

Dans le premier numéro de la revue, Martial VIVET fixait les lignes directrices de Sciences et Techniques Educatives. Quatre ans après, il est nécessaire de repréciser les objectifs de cette revue, sa politique éditoriale et son mode de fonctionnement. En effet, le domaine continue à évoluer très vite, qu'il s'agisse des technologies elles-mêmes ou de leur application au monde de l'éducation et de la formation, et la revue se doit de s'adapter à ces évolutions. Ensuite, il y a parmi les chercheurs et les praticiens du domaine beaucoup de nouveaux venus qui n'ont pas eu accès au premier texte. Enfin, l'expérience des quatre années de travail au sein du comité de rédaction doit être mise à profit pour guider à la fois les auteurs et les relecteurs d'articles à faire de cette revue la référence scientifique francophone du domaine.
 

Rappel et actualisation des objectifs

STE est une revue scientifique francophone dans le domaine des technologies de l'information et de la communication au service des apprentissages humains. Ce champ scientifique est récent, ses contours ne sont donc pas stabilisés et l'un des objectifs de STE est de contribuer à la structuration du champ à partir des apports de communautés disciplinaires diverses. Nous tentons néanmoins de préciser ces contours tels qu'ils nous apparaissent aujourd'hui pour aider à la fois les auteurs potentiels et les relecteurs d'articles qui se sont à plusieurs reprises ces dernières années interrogés pour savoir si telle ou telle proposition dont la qualité intrinsèque n'était pas contestée entrait ou non dans le champ de la revue. Nous développons ensuite les deux autres caractères mis en avant, une revue scientifique et une revue francophone. Enfin, STE a aussi pour objectif de constituer la mémoire scientifique francophone du domaine et propose pour cela de compléter ses comités par un réseau doublement maillé de correspondants géographiques et thématiques, elle se doit également d'accompagner, et si possible de précéder, les mutations à venir, par exemple en suscitant des numéros spéciaux consacrés à des thèmes particulièrement sensibles. 

Un champ d'investigations pluridisciplinaire aux contours évolutifs

Martial VIVET définissait notre domaine d'investigations de la façon suivante : "Ce champ couvre, selon nous, tous les problèmes concernant la conception, la réalisation (et aussi la construction d'outils de réalisation), la mise en oeuvre et la validation de dispositifs techniques destinés à faciliter des apprentissages". Il précisait ensuite que l'expression "dispositifs techniques" renvoyait essentiellement aux technologies de l'information et de la communication. La revue STE a donc pour vocation de rendre compte de travaux concernant la conception et la validation d'environnements interactifs d'apprentissage avec ordinateurs reliés ou non en réseaux. 

Dans la conception et la mise en oeuvre de ces technologies, l'ingénierie éducative adopte la démarche de l'ingénieur. Elle doit donc intégrer à la fois l'état de l'art conceptuel et technique, et aussi les dimensions économiques, sociales, culturelles et humaines. La définition du champ scientifique et la démarche proposée nécessitent à l'évidence la collaboration d'acteurs de champs disciplinaires variés. Cependant, la finalité des travaux étant de faciliter l'apprentissage humain, toute contribution doit faire référence à cet objectif d'une façon ou d'une autre. Il s'agit d'atteindre cet objectif en utilisant les technologies de l'information et de la communication, ou dit en d'autres termes les ordinateurs, les réseaux et les logiciels associés, toute contribution devra donc se situer par rapport à ces médias. Les travaux décrits peuvent avoir été conduits dans des équipes mono ou pluridisciplinaires, ils peuvent présenter des concepts, des méthodes, des modèles ou des outils destinés à être utilisés à des fins d'apprentissage ou bien analyser des expériences d'utilisation de ces concepts, méthodes et outils.   

Des acteurs variés aux compétences complémentaires

La mise à disposition des technologies de l'information et de la communication dans des applications répondant aux besoins des hommes nécessite le regroupement de compétences souvent dispersées, notamment dans la structuration ancienne des communautés de recherche. Cela est vrai pour le champ des technologies éducatives, mais aussi dans des champs voisins, comme par exemple celui de la modélisation de l'utilisateur. Des communautés nouvelles de recherche se sont créées, et autour d'elles des revues dont les rédacteurs expliquent la contribution qu'ils attendent de champs disciplinaires plus traditionnels. 

Le texte du premier volume est toujours d'actualité, et les acteurs dont la collaboration parait indispensable comprennent : 

  • des pédagogues dans toutes leurs dimensions, y compris des spécialistes en curriculum et organisations pédagogiques intégrant ces technologies, 
  • des didacticiens des diverses disciplines, dont la réflexion en matière de transposition didactique, d'ingénierie didactique, de conception de situations d'apprentissage sont indispensables, 
  • des spécialistes des différents composants techniques mis en oeuvre, des informaticiens dans le domaine des interfaces homme-machine, de l'infographie, de l'intelligence artificielle, du matériel, des réseaux, mais aussi des concepteurs de robots, de simulateurs utilisant son et images, 
  • des psychologues pour tenir compte des mécanismes cognitifs qui régissent ou expliquent les apprentissages humains, 
  • des ergonomes, spécialistes de communication, collaborant avec des graphistes afin de travailler à la composition des écrans, 
  • des sociologues de l'éducation étudiant les conditions d'insertion de ces technologies et les politiques éducatives mises en oeuvre, 
  • des linguistes dont les études sur les dialogues humains et les liens entre langue et connaissances sont des sources incontournables pour la conception de dialogues destinés à des situations d'apprentissage, 
  • des formateurs d'adultes et des formateurs de formateurs qui ont étudié les conditions de transfert de ces techniques afin qu'elles soient maîtrisées et utilisées, notamment dans les contextes de formation professionnelle. 

Une revue scientifique

Nous venons de citer des sciences qui contribuent au développement des technologies éducatives et nous tenons à réaffirmer le caractère scientifique de cette revue. En effet, dès sa création, STE s'est voulue revue scientifique, permettant aux chercheurs du domaine des publications dont la qualité est attestée par un comité de lecture exigeant. Elle a pour objectif de faire connaître l'ensemble des travaux de la communauté scientifique francophone ainsi que de donner un aperçu des résultats au niveau international par le biais de papiers de synthèse, de comptes-rendus de congrès ou de textes d'auteurs non francophones écrits en français ou traduits. Elle permet notamment aux jeunes docteurs de rédiger après leur thèse l'article un peu long qui mettra à la disposition des chercheurs futurs les apports essentiels de leur travail. 

Pour être acceptés les articles doivent donc traiter de conception ou rendre compte d'utilisation de technologies à des fins d'apprentissage, ils peuvent aussi apporter des concepts, outils ou éclairages issus d'autres disciplines à condition que le lien avec le champ précité soit bien expliqué. La même rigueur scientifique est requise pour tous, hypothèses de recherche, méthodes adoptées, comparaison avec les travaux de même nature conduits au niveau international, population d'apprenants visées, résultats obtenus par rapport aux objectifs de la recherche. 

Les articles doivent également être lisibles, au moins dans leurs grandes lignes, par toutes les communautés scientifiques constitutives du champ et ils doivent clairement mettre en évidence les gains constatés ou potentiels en direction des enseignants, des formateurs et des concepteurs de produits. Cette démarche exigeante a souvent conduit à des rédactions successives pour les articles soumis, elle nous semble toujours bénéfique à la fois pour les auteurs qui sont amenés à clarifier leurs idées et pour les futurs lecteurs, nous remercions les membres du comité de lecture qui acceptent de conduire ces processus d'aide à la rédaction à leur terme. Nous manquons d'articles de recherches sur les pratiques de mise en oeuvre et d'utilisation de dispositifs utilisant les technologies de l'information et de la communication, notamment en formation professionnelle. 

D'autres textes peuvent être publiés sous forme de rubriques, ils ont un rôle plus informatif et donnent par exemple une photographie de pratiques innovantes à un instant donné. La publication des rubriques se fait sous la responsabilité du comité de rédaction, alors que la publication des articles se fait après avis favorable de deux personnes du comité de lecture, selon un processus classique dans les revues scientifiques.

  Une revue francophone

Certains chercheurs se demandent aujourd'hui pourquoi publier en français alors que l'espace de circulation des idées est international et que les journaux publiés en français sont très peu lus par la communauté scientifique internationale non francophone ? A cela nous répondons que, s'il est essentiel pour les chercheurs francophones de faire connaître leurs travaux auprès des non francophones, et donc de publier en anglais, il n'est pas moins indispensable de faire connaître ces mêmes travaux à un public qui accède moins facilement aux revues internationales. STE se veut référence scientifique dans son domaine pour la communauté francophone, STE veut permettre aux chercheurs francophones d'exprimer en français leurs idées et de communiquer leurs résultats à leurs collègues, mais aussi et surtout à des maîtres en formation, des enseignants en exercice, des formateurs d'organismes divers et des concepteurs de produits. 

Une revue animée par des comités relayés dans un réseau de correspondants

Certains des objectifs précités ont été atteints au cours des quatre années passées, d'autres ne l'ont été que partiellement et certains pas du tout. Il faut donc se donner les moyens de continuer à atteindre les premiers tout en progressant sur les autres. Nous espérons pour cela pouvoir compter d'une part sur une participation accrue des membres des comités actuels et d'autre part sur la mise en place d'un réseau de correspondants géographiques et thématiques. 

Le comité scientifique apporte sa caution à la revue, il en observe l'évolution, conseille le comité de rédaction sur les choix souhaitables. Les membres du comité de lecture reçoivent les articles soumis pour lecture critique et avis. Ils font un très important travail d'aide à la mise au point des papiers et donc à la présentation des résultats de notre champ, ils font également un travail de formation à la rédaction scientifique apprécié par les jeunes chercheurs, même si l'exercice s'avère parfois plus difficile que prévu. 

Le comité de rédaction a en charge la planification des numéros à venir et la confection effective de chacun d'entre eux. Aux articles acceptés, il ajoute les rubriques qui permettent à STE d'être la mémoire scientifique du champ concerné. Il compte sur la participation active des membres des autres comités à la collecte d'informations, articles et contenus de rubriques, pour tendre vers le panorama aussi complet que possible des travaux francophones que nous visons. Il est cependant apparu que la couverture actuelle était loin d'être complète et qu'une action volontariste était nécessaire pour franchir un pas significatif. Ce sera le rôle du réseau de correspondants. 

Le comité de rédaction sollicite donc un correspondant de la revue dans chacun des secteurs géographiques où se font des recherches correspondant au champ de la revue. Le correspondant géographique signale pour son secteur au comité de rédaction les travaux intéressants qui pourraient faire l'objet d'articles, sollicite les rédacteurs potentiels, fait transmettre les résumés des thèses soutenues, enfin envoie toutes informations sur des événements dignes d'intérêt pour STE. Il a aussi pour mission de faire connaître la revue à ses lecteurs potentiels, chercheurs et praticiens, de vérifier que les bibliothèques et centres de documentation des organismes concernés sont bien abonnés afin que le rôle de communication des résultats de recherche et de mémoire scientifique puisse effectivement être rempli auprès des communautés d'utilisateurs. 

Il nous a semblé intéressant de compléter ce réseau géographique par quelques correspondants thématiques qui sont davantage chargés d'établir un lien avec des communautés particulières, par exemple celle de l'apprentissage des langues assisté par ordinateur. Une première liste de correspondants est publiée dans ce numéro, elle sera évidemment élargie et tenue à jour dans les numéros à venir. 

Une revue ouverte aux mutations à venir

L'éducation et la formation sont des enjeux majeurs pour les société actuelles et futures. Les technologies de l'information et de la communication ont donné naissance à des produits pédagogiques déjà utilisés, mais n'ont pas provoqué les bouleversements profonds que l'on a pu constater dans les secteurs de la production et des services. Les changements majeurs sont donc encore à venir, l'accès de l'ensemble des établissements de formation et d'un nombre croissant de particuliers à Internet est sans doute une étape significative dans cette évolution, mais une fois encore la technique est au rendez-vous avant les applications qui permettraient d'en tirer de réels bénéfices en termes de formation. 

STE souhaite promouvoir la diffusion des résultats et des synthèses qui devront éclairer et accompagner ces mutations. Des correspondants thématiques supplémentaires pourront être désignés pour aider à la structuration de travaux dans des secteurs qui apparaîtront critiques. Ils auront notamment en charge la préparation de numéros spéciaux, ; dès maintenant, nous souhaiterions lancer une telle entreprise dans deux secteurs essentiels, la formation en entreprise et la formation des maîtres. Les coordonateurs et auteurs potentiels sont invités à prendre contact avec le comité de rédaction. 


Renseignements

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